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Fin d’année : Augmentation des prix des boissons

Publié le lundi 4 décembre 2006 à 07h00min

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Les prix des boissons industrielles brassées au Burkina ont connu une augmentation sensible, immédiatement prise en compte par les débits de boissons selon le constat fait à Ouagadougou.

En s’informant auprès des gérants de caves (grossistes), on apprend simplement, écrit sur une feuille imprimée, que « la SODIBO ( Société de distribution des boissons) informe son aimable clientèle des nouveaux tarifs (TTC) applicables à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso à compter du 01 décembre 2006 ». La caisse de bière Castel, contenant douze bouteilles d’une contenance de 65 centilitres chacune, est revendue aux tenanciers des caves (grossistes) à 6280 francs CFA, contre 5500 (SOBBRA) et de la Société des brasseries du Burkina (BRAKINA) a connu une hausse différentielle de 510 francs par caisse, ce qui équivaut à une hausse de 12,14 pour cent.

Les tenanciers de caves qui se disent surpris par cette hausse, se sont déplacés vers les gérants de buvettes et bars, munis de la décision d’augmentation, pour passer la nouvelle. La mesure réjouit néanmoins certains d’entre eux qui s’étaient déjà approvisionnés. Camille Bélemsobgo, gérant de la cave « Vis-à-Vis » au quartier Paspanga ( centre ville) ne cache pas sa joie, indiquant qu’il a reçu beaucoup de commandes aujourd’hui, alors qu’il pratique déjà les nouveaux prix.

Les gérants de bars et buvettes ont immédiatement réagi en appliquant ces nouveaux prix. Mme Hadji Diallo, gérante d’une buvette qui jouxte le Centre d’écoute des jeunes, a indiqué qu’elle vend désormais la bière BRAKINA à 450 francs, soit un rajout de 25 francs ( environ 6 pour cent). « Moi j’applique les nouveaux tarifs indiqués par la SODIBO ( Société de distribution de boissons) », s’est -elle défendue. Les boissons non alcoolisées ont cependant été épargnées par cette nouvelle mesure, de même que les produits de la marque Guiness, pour l’instant.

Les prix de la boisson ont connu une forte augmentation ces dernières années, sans doute avec l’entrée en vigueur de la dernière loi relative à la Contribution du secteur boisson (CSB). Le coût de la bouteille de Coca Cola (50 centilitres) est ainsi passé de 225 francs à 375 francs et celle de la bière BRAKINA de 325 francs à 425 francs, dans les endroits les moins chers.

En dépit de tout, la consommation des produits de boisson industrielle enregistre une forte demande au Burkina Faso, et particulièrement à l’approche des fêtes de fin d’année, à telle enseigne que les sociétés BRAKINA et SOBBRA sortent depuis quelques années maintenant à cette période, un nouveau produit baptisé Bière de Noël. En tous les cas, les populations burkinabè ont une relation sincère et durable avec la bière, sincérité manifestée à travers la fête de la bière et dans tous les « petits coins » qui se greffent aux plus grandes manifestations du pays (SIAO,SNC, FESPACO...), sans compter les maquis qui prolifèrent dans les villes et campagnes.

Cette relation d’acier paraît inébranlable ,même avec cette information de la SODIBO à son « aimable clientèle ». Les autorités n’ont pas encore réagi. Mais certaines personnes croient savoir que cette augmentation serait une volonté du gouvernement de compenser le manque à gagner qu’engendrera la baisse consentie sur le prix du caburant.

Alors que le litre de l’essence super 91 culminait à 710 francs au mois de juin dernier, les syndicats à travers des marches-meetings répétées, ont réussi à le baisser jusqu’à 566 francs de nos jours. La décision de diminution du prix du litre d’essence était qualifiée en son temps « d’exceptionnelle » par le gouvernement qui avait alors indiqué, qu’elle va occasionner une perte annuelle de 700 millions de francs au budget de l’État.

La bière précisément, considérée comme carburant par les adeptes de Bacchus est loin d’être un produit de première nécessité, contrairement à l’essence. Mais sait-on jamais, les syndicats ou alors les défenseurs des droits du consommateur voudraient en faire un show pour les fêtes de fin d’année qu’ils ne seront pas à court d’arguments.

Aimé Mouor KAMBIRE

Sidwaya

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