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Tentative de coup d’Etat : le procès s’est ouvert ce matin

Publié le mardi 6 avril 2004 à 15h47min

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Le procès de la tentative de coup d’Etat s’est ouvert ce matin 6 avril à 8 heures GMT au tribunal militaire de Ouagadougou. Les 13 accusés (onze militaires et deux civils) sont apparus en bonne santé apparente à la barre.

Le tribunal est présidé par le magistrat civil Frank Compaoré, sécondé par un autre civil, Marc Zongo et comprend trois juges assesseurs tirés au sort, les colonels Mamourou Sanou, Blaise Nikiéma et le commandant Seydou Compaoré.

Tous les accusés devront répondre de « complot et attentat à la sécurité de l’Etat », à l’exception du présumé "cerveau" de l’opération, le capitaine Luther Ouali, poursuivi pour « trahison ».

Selon l’acte d’accusation lu au tribunal, certains accusés (le capitaine Ouali et le sergent Babou Naon) auraient reconnu leur implication dans la tentative de coup d’Etat alors que d’autres comme Norbert Tiendrébéogo, président Front des Forces Sociales (FFS) continuent de nier y être mêlés de près ou de loin. Quant à l’intendant militaire Bernardin Pooda, il nie toute participation à la tentative de putsch et préférait plutôt être poursuivi pour détournement d’argent.

Par ailleurs, l’accusation retient l’implication de pays tiers comme la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin où le présumé cerveau du putsch, le capitaine Ouali, aurait rencontré le président Gbagbo, et des proches de Kérékou et Eyadema.

Une soixantaine de témoins ont été cités à comparaître, parmi lesquels des responsables militaires comme l’ancien ministre de la Défense, le général Kouamé Lougué, le colonel Badaye Fayama (également ancien ministre de la Défense), le colonel Gilbert Diendéré (chef d’Etat major particulier de la présidence du Faso), le colonel Adinali Atogdan, responsable du Régiment de sécurité présidentielle, le Lieutenant-colonel Alain Bonkian, adjoint de la garnison de Bobo, etc.

Des civils tels Halidou Ouédraogo, le Pr. Etienne Traoré, le Pr. Joseph Ki-Zerbo (cité par le conseil de Norbert Tiendréobo mais absent au tribunal pour raisons de santé), ont également été cités à comparaître comme témoins. Le journaliste Chériff Sy de l’hebdomadaire « Bendré » fait également partie des témoins.

Les accusés ont pour avocats Adrien Nion, Prosper Farama, Toé/Bouda et plusieurs autres cabinets qui se sont mobilisés à leurs côtés. Le gouvernement est défendu par Bénoît Sawadogo, Antoinette Ouédraogo et Anicet Somé.

Après des questions de procédures, les débats ont été suspendus pour reprendre cet après-midi à 18 heures GMT.

Retransmis par haut-parleur dans la cour du tribunal militaire, les débats ont mobilisé un petit public ce matin malgré les appels à la mobilisation lancés par les partis d’opposition. En dépit du calme qui a entouré les premières heures du procès, une certaine tension était perceptible dans la zone quadrillée par les forces de l’ordre.

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