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CGTB : Le "Général" Tolé toujours aux commandes

Publié le vendredi 1er décembre 2006 à 07h17min

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Tolé Sagnon

Ouagadougou a abrité du 26 au 29 novembre 2006 le 5e congrès de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB). A l’issue de ces travaux, l’inusable Tolé Sagnon a été reconduit à son poste de Secrétaire général national confédéral pour 5 ans.

Lorsque le ministre du Travail et de la Sécurité, Jérôme Bougma, a patiemment suivi la cérémonie d’ouverture le 27 novembre, cérémonie au cours de laquelle tous les péchés d’Israël ont été attribués au pouvoir de la IVe république, Tolé Sagnon ne pouvait conclure en privé que "ce ministre-là, il est courageux". La mobilisation était forte. Plus de trente intervenants, tous hostiles à la façon dont le pays est géré.

Plus de 3 heures à dénoncer les "politiques antisociales et antitravailleurs du pouvoir de la IVe République". Ce temps passé, les 367 délégués (dont 267 statutaires) se sont penchés sur le thème : "Mondialisation et question de l’unité de luttes des travailleurs : Expérience de la lutte des ouvrières de la Gacilienne".

Après 18 ans de vie, la CGTB, par le biais de ce congrès, a adopté un nouvel organigramme qui consacre une structuration en Unions régionales (11 au total) et en Unions locales. Aussi le congrès a-t-il réactualisé le plate-forme revendicative générale de la CGTB et renouvelé l’exécutif qui s’appelle désormais Bureau national confédéral. C’est Tolé Sagnon qui a été encore reconduit pour un nouveau mandat de 5 ans. Lorsqu’on lui pose la question de savoir s’il n’est pas encore fatigué, tout sourire, il répond : "Je suis très optimiste. Je suis engagé. Les congressistes m’ont renouvelé, un vote à bulletin secret où j’ai été sanctionné par un vote positif. Même étant fatigué, cela donne du tonus".

C’est donc un bureau de 17 personnes qui va s’atteler aux premières tâches, à savoir la mise en oeuvre du nouvel organigramme. La relève a été prise en compte car on compte dans ce bureau 7 jeunes. Egalement trois femmes y figurent.

Le 5e congrès a fait une recommandation ayant trait à l’unité d’action syndicale où il envisage, avec les autres structures, de mettre en place une coalition contre la vie chère. Une autre recommandation a été également retenue par le congrès. Il s’agit de celle portant sur les candidatures indépendantes que la CGTB appelle de tous ses voeux. Enfin, un appel a été lu et porte sur la commémoration du 13 décembre 2006 (voir encadré).

De nombreux pays étrangers ont pris part à ce 5e congrès qui pense avoir tiré leçon des acquis de deux decennies de vie et de lutte. Le voeu de la CGTB est clair :"Pain et liberté pour le peuple".

Alexandre Le Grand ROUAMBA


Le nouveau bureau

Secrétaire général national confédéral : Tolé Sagnon

1er Secrétaire général adjoint : Richard Tiendrébéogo

2e Secrétaire général adjoint : Bassolma Bazié

Trésorier général : Abou Dao

Trésorier général adjoint : Vincent Nacoulma

Secrétaire chargé de la formation syndicale : Bano Bako

Secrétaire adjoint à la formation syndicale : Nobila Ouédraogo

Secrétaire aux questions sociales : Emmanuel Siribié

Secrétaire adjoint aux questions sociales : Moussa Diallo

Secrétaire aux relations extérieures : Jean-Michel Tankoano

Secrétaire adjoint aux relations extérieures : Zata Nana

Secrétaire chargé de l’administration : Djibrilou Tamboura

Secrétaire chargé de la presse : Norbert Wangré

Secrétaire chargée de la question de la femme : Ursule Baïkoro

Secrétaire adjointe chargée de la question de la femme : Nathalie Gandéma

Secrétaire à l’organisation, à la propagande et à l’information : Sagado Nacanabo

Secrétaire adjoint à l’organisation : Moumouni Paré


Appel pour la commémoration du 13 décembre

- Considérant le caractère barbare et odieux des assassinats de Sapouy sur les personnes du journaliste Norbert Zongo et ses compagnons le 13 décembre 1998 ;

- Considérant la soif de justice et de vérité exprimée avec constance depuis cette date par notre peuple, notamment à travers les luttes du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) ;

- Considérant l’engagement et l’implication de notre centrale à travers le Collectif syndical CGT¬B, tant dans l’animation que dans la direction du mouvement « Trop c’est trop » ;

- Considérant le soutien franc et massif dont le CODMPP et notre peuple ont bénéficié et bénéficient toujours à travers le monde (COFANZO, RSF, ...) ;

- Considérant les importants acquis obtenus par le CODMPP et notre peuple dans cette lutte d’envergure contre l’impunité des crimes économiques et de sang ;

- Considérant que le non-lieu prononcé le 16 août 2006 en faveur de X et de Marcel Kafando, unique inculpé dans l’affaire Norbert Zongo, constitue une grossière tentative de la IVe République avec l’aide de ses juges et procureurs acquis de s’en tirer à bon compte en enterrant purement et simplement le dossier Norbert Zongo ;

- Considérant la réprobation générale et quasi unanime d’une telle forfaiture tant au plan national, qu’international ;

- Considérant la commémoration prochaine du 8e anniversaire des crimes de Sapouy ;

Le Ve congrès ordinaire de la CGT tenu les 26,27,28 et 29 novembre 2006 à Ouagadougou,

- réaffirme le caractère imprescriptible de ces crimes de sang et par conséquent son refus ferme et déterminé de voir enterrer ce dossier ;

- dénonce et condamne fermement le système judiciaire aux ordres de la IVe République incarné de manière particulière dans ce dossier par le ministre Boureima Badini, le juge Wenceslas Ildoudo, et les procureurs de service Abdoulaye Barry et Adama Sagnon,

- se félicite des acquis engrangés dans le cadre des luttes du CODMPP et de tous les démocrates épris de paix et de justice dans le monde ;

- appelle ses militants et sympathisants, les travailleurs, et tous les démocrates à sortir très massivement le 13 décembre 2006, 8e anniversaire de la commémoration du drame de Sapouy, pour exprimer notre engagement renouvelé pour la justice et la vérité pour la volonté du pouvoir de la IVe République d’enterrer le dossier Norbert Zongo.

Fait à Ouagadougou, le 29 novembre 2006.

Le Congrès

LE Pays

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