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Diabète et stress oxydatif : Mise en place d’une stratégie de riposte

Publié le vendredi 1er décembre 2006 à 07h08min

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Le naturothérapeute Siaka Sy qui a habitué les lecteurs à des réflexions pertinentes sur des questions de santé et d’autres domaines spécifiques focalise son attention sur le diabète, un sujet préoccupant de plus en plus, notamment pour les pays en développement.

Nous avons lu avec un grand intérêt le titre à la une du Pays n° 3753 du 21 novembre 2006 intitulé : Le nombre de diabétiques augmentera.

Nous pensons que tout le monde est interpellé à la réflexion sur une stratégie de riposte face à cette perspective. Nous voulons apporter une contribution sur deux points susceptibles d’alléger le fardeau. Il y a à notre avis deux éléments, dont la prise en compte dans la problématique même du diabète, va sérieusement améliorer tant la prise en charge que la qualité de vie du diabétique ; Il s’agit de l’apport en chrome et de la prévention du stress oxydatif.

Introduction

Les littératures scientifiques et médicales confirment l’importance du chrome dans le mécanisme même de l’absorption du glucose par l’organisme. Or il est reconnu que l’incapacité de l’organisme à assimiler le glucose dont il a besoin pour produire l’énergie, est une cause de son accumulation, conduisant au diabète du type 2 (non insulino dépendant). Dans ce type de diabète qui concerne près de 90% des diabétiques, il n’y a pas de problème d’insuline, mais de son incapacité à approvisionner et faire pénétrer le glucose dans les cellules. C’est ce que l’on appelle résistance à l’insuline (ou insulino résistance). Comme vous le verrez ci-dessous, le chrome joue un grand rôle dans ce processus.

Le chrome, un minéral essentiel à la régulation de la glycémie

Les scientifiques ont découvert un lien entre le chrome et la sensibilité à l’insuline. Quand on sait que la résistance à l’insuline est au cœur de la problématique du diabète, on peut aisément comprendre l’importance de cette découverte pour la prise en charge du diabète.

Rappelons que le diabète se définit par un taux anormalement élevé du taux de glucose sanguin. Ce taux anormalement élevé vient de l’incapacité de l’organisme à absorber le glucose dont il a besoin pour produire de l’énergie. Il faut noter, à l’instar du carburant indispensable pour la production de l’énergie dans un véhicule, que le glucose est le carburant biologique de l’homme.

Le paradoxe est que le diabétique a beaucoup de ‘’carburant’’ et il ne produit pas d‘énergie. Pourquoi, parce que le glucose, ne pénètre pas dans les cellules pour la production de l’énergie. L’incapacité de l’organisme à absorber le glucose, est entre autres, liée à la déficience en chrome.

Le chrome est un minéral dont l’organisme a besoin en très petite quantité mais qui joue un rôle significatif dans la nutrition de l’homme.

Le chrome, un élément essentiel

Le chrome participe au métabolisme du glucose en stimulant les effets de l’insuline, l’hormone pancréatique qui fournit aux cellules le glucose nécessaire à la production d’énergie et qui maintient ces niveaux normaux de glucose sanguin.

L’insuline joue un rôle essentiel dans ce processus biologique fondamental en régulant les mouvements du glucose hors du sang et vers les cellules. Les chercheurs supposent qu’elle utilise le chrome comme cofacteur pour « déverrouiller » la porte des membranes cellulaires, permettant ainsi au glucose d’y pénétrer.

L’existence de cette étroite relation avec l’insuline fait qu’un certain nombre d’études ont examiné son intérêt dans le traitement du diabète.

Les résultats ont, dans l’ensemble, été positifs : des suppléments de chrome semblent améliorer la gestion de la glycémie chez les diabétiques.

Le chrome est maintenant reconnu comme l’un des 15 éléments trace indispensables à un fonctionnement physiologique normal du métabolisme des lipides et des hydrates de carbone. Des déficiences en chrome ont été associées à un grand nombre de maladies incluant des symptômes de diabète de type II, comme une diminution de la tolérance au glucose, une augmentation des niveaux d’insuline sérique et une diminution du nombre des récepteurs à insuline. Des déficiences en chrome peuvent également mimer de nombreux signes d’une maladie cardio-vasculaire, comme des niveaux élevés de cholestérol et de triglycérides ou une diminution de ceux du "bon" cholestérol, le cholestérol-HDL.

L’intérêt pour l’administration du chrome à des patients diabétiques remonte aux années 1970 lorsque l’on s’est rendu compte qu’il était indispensable au métabolisme normal des hydrates de carbone. .

Des déficiences en chrome sont associées, chez des diabétiques, à des irrégularités de concentration de sucre sanguin. Des études ont montré que le chrome traite efficacement différents types de diabète incluant les diabètes de type I et II, le diabète gestationnel ou un diabète induit par des stéroïdes.

Rappelons que le taux de chrome présent dans le corps diminue avec l’âge, ce qui est un facteur qui explique l’apparition du diabète chez les adultes ; d’où d’ailleurs le nom de diabète de la maturité. La consommation de sucre et de farine raffinés a tendance à accélérer cette diminution.

Il est également constaté que dans les pays où les taux de chrome dans l’organisme étaient les plus élevés, principalement grâce à la consommation de produits moins raffinés et à une agriculture épuisant moins les sols, les populations avaient moins de problèmes liés au diabète et à l’artériosclérose.

Le chrome est utilisé dans le traitement de l’hypoglycémie, du diabète, du cholestérol et de l’artériosclérose. Du fait de sa rareté dans l’alimentation, il n’y a pas de problèmes liés à sa toxicité. En revanche, les conséquences de sa déficience sont nombreuses, touchant une forte proportion de la population des pays industrialisés : anxiété, fatigue, augmentation du cholestérol, de l’artériosclérose, difficulté à cicatriser, augmentation des risques de diabète.

Oxydation du glucose

Le taux d’hémoglobine glyqué, est un marqueur de plus en plus utilisé pour évaluer les complications du diabète. Cette hémoglobine glyquée provient de la greffe du glucose oxydé et des protéines. Ce marqueur est un indicateur de l’implication du stress oxydatif et particulièrement des radicaux libres dans l’oxydation du glucose qui est une des causes majeures des complications du diabète.

Les sucres participent, pour une grande part, au stress oxydatif que l’on pourrait appeler d’origine alimentaire.

Dans la maladie diabétique, au cours de laquelle l’implication des radicaux libres est largement documentée, le stress oxydatif est directement lié à l’hyperglycémie.

Ces sucres en trop grande quantité dans le sang s’oxydent facilement, ce d’autant que le glucose, le plus important d’entre eux est capable de s’auto-oxyder. Cette oxydation des sucres aboutit, entre autres, à des greffes sucres/protéines. On appelle ce phénomène : "glycation des protéines", dont le taux de l’hémoglobine glyquée est l’exemple type.

Le taux d’hémoglobine glyquée, est un important test sanguin pour le contrôle de l’évolution du diabète. Beaucoup de spécialistes en matière de diabète, pensent que c’est actuellement le plus important test sanguin chez les diabétiques déclarés.

Pourquoi le test tous les 3 mois ?

L’American Diabetes Association recommande ce test tous les trois mois. Pourquoi ?

Parce que le taux d’hémoglobine glyquée permet au médecin d’évaluer l’efficacité de son traitement. Un taux bas est un bon résultat du traitement. Si le taux est dans la fourchette normale, le médecin peut être satisfait de son traitement. Si le taux est élevé, le traitement est à revoir car le diabète évolue et se complique.

De la même manière, d’autres composés toxiques sont formés et regroupés sous le terme de "produits de glycation avancés".

Ces produits de glycation avancés ou PTG (produits terminaux de glycation), sont responsables du vieillissement tissulaire, dont le taux est proportionnel au niveau de glycémie sur une longue période de temps.

Enfin, certaines protéines essentielles de notre métabolisme peuvent être également glyquées comme l’albumine, les LDL cholestérol, ainsi que les immunoglobulines qui ne sont rien d’autre que les anticorps qui nous protègent, entre autres, des intrus.

De nombreux travaux apportent la preuve d’un stress oxydatif cellulaire élevé dans la maladie diabétique.

Se protéger d’une exposition trop importante à l’hyperglycémie

Ce stress oxydatif est lié, d’une part, à la multiplication de la production de radicaux libres et, d’autre part, à la baisse des défenses antioxydantes et baisse des taux de vitamine C et E sous leurs formes réduites (normales, ou oxydées).

Des travaux récents montrent l’importance qu’il y a à se protéger d’une exposition trop prolongée et trop importante à l’hyperglycémie, en particulier postprandiale, c’est-à-dire celle qui suit inexorablement chaque repas.

Le diabète est une infection chronique à laquelle sont associées une élévation du stress oxydant et des complications vasculaires. Les maladies cardiaques et les attaques cérébrales sont les premières causes de mortalité chez les patients souffrant de diabète. Des études suggèrent que des nutriments antioxydants pourraient constituer un traitement complémentaire du diabétique pour réduire les maladies cardiovasculaires. Le professeur Ishwarial Jialial (co-directeur de la clinique des Lipides du Centre Médical de l’Université du Sud-Ouest du Texas, à Dallas) a dit que : le risque de maladies cardiaques est tellement important chez les diabétiques que c’est une bonne idée de prendre des antioxydants parce qu’ils n’agissent pas seulement comme des antioxydants mais, également, comme des anti-inflammatoires.

Une augmentation des LDL oxydées

Chez des patients dont le diabète est mal équilibré, des périodes prolongées d’hyperglycémie peuvent entraîner une élévation du stress oxydant et des modifications des lipoprotéines. Ces modifications sont le résultat de phénomènes de glycation (union du glucose à des protéines), d’oxydation, d’agrégation, etc.

L’épuration des LDL oxydées et glyquées par les macrophages conduit à la formation de cellules spumeuses qui initient l’athérogenèse.

Les études montrent que les patients diabétiques ont une protection antioxydante significativement déficiente susceptible d’augmenter leur vulnérabilité aux dommages oxydatifs et de favoriser le développement de complications diabétiques.

Des chercheurs ont, ainsi mis en évidence que des patients souffrant de diabète avaient des niveaux anormalement élevés de radicaux libres et de faibles taux de vitamine E par rapport à des sujets en bonne santé.

L’hyperglycémie est significativement associée aux complications diabétiques et le contrôle du glucose est important dans le traitement du diabète.

L’incidence et la sévérité des complications liées au diabète ont un impact significatif sur la qualité de vie des patients. Un certain nombre de ces complications et, en particulier, les maladies cardio-vasculaires pourraient résulter de niveaux élevés de radicaux libres et de stress oxydant alliés à une consommation insuffisante d’antioxydants comme les vitamines C et E, les caroténoïdes ou l’acide alpha-lipoïque.

Diverses approches existent pour étudier l’effet de l’apport de suppléments antioxydants sur les marqueurs des dégâts oxydatifs.

Plusieurs de ces études d’intervention, à ce jour, ont examiné l’effet d’un apport supplémentaire en antioxydants bien connus, vitamines C et E,ou d’autres antioxydants comme les flavonoïdes. Cependant dans un nombre croissant d’études, plutôt que de supplémenter avec des formes purifiées d’un composé intéressant, les auteurs augmentent la consommation de sources diététiques appropriées.

Des preuves épidémiologiques existent qui relient cataracte et dégénérescence maculaire lors d’une exposition à un régime pauvre en antioxydants. Spécifiquement, la vitamine C (qui se concentre dans les cristallins) semble avoir une action protectrice.

La régulation des systèmes antioxydants endogènes doit être probablement plus cruciale pour la santé en général mais les antioxydants exogènes agissent nettement sur certains processus pathologiques.

Pris dans sa globalité, il y a maintenant suffisamment de preuves pour conclure que des interventions pour corriger le stress oxydatif ont des effets biologiques. Les preuves interventionnelles sont extrêmement limitées et des difficultés méthodologiques existent clairement. Les essais sont sujets à une variance considérable qui réduit la puissance des études.

Conclusion

C’est un fait que la prise en charge du diabète est d’abord nutritionnelle. C’est en général ‘’l’échec’’ de cette approche qui favorise le recours aux antidiabétiques oraux. L’administration du chrome peut, au regard des propriétés reconnues de cette substance, être déterminante pour réguler le métabolisme du glucose. Cette approche de prise en charge de première intention peut voir son efficience accrue par un apport en chrome qui joue un rôle clé dans la capacité d’absorption du glucose de l’organisme.

Le chrome aide à améliorer l’assimilation indispensable du glucose pour la production de l’énergie synonyme de santé.

La prise en charge pourrait en première intention commencer par, soit une alimentation riche en chrome ou par la supplémentation.

Par ailleurs, il faut noter que de plus en plus de praticiens prescrivent l’analyse sanguine du taux d’hémoglobine glyquée qui est un important marqueur de l’évolution de la maladie.

Dès lors que ce marqueur n’est rien d’autre que la greffe du glucose oxydé aux protéines, peut-être qu’on pourrait penser prévention en intégrant dans le schéma thérapeutique des antioxydants. En effet, s’il y a oxydation, c’est qu’il y a probablement une déficience en antioxydants.

S’il est un fait que les complications redoutées du diabète de l’oxydation du glucose, là également le schéma thérapeutique devrait intégrer les antioxydants. Les antioxydants dont les synergies d’action sont particulièrement recommandées sont : les vitamines A,C, E, le sélénium , le zinc , le ginkgo biloba , les extraits de grains de raisin. Les complexes B aident à l’optimisation du métabolisme du glucose.

Ainsi, le chrome peut en première ligne aider à la régulation de la glycémie et les antioxydants prévenir le stress oxydatif qui favorise l’émergence de l’essentiel de ce qu’on appelle complications du diabète.

Apport en chrome, et prévention de l’oxydation du glucose, sont deux approches pour l’une, restaurer la capacité d’absorption du glucose par l’organisme pour prévenir la maladie, et l’autre, pour prévenir l’oxydation et les risques de complications.

SY Siaka Naturothérapeute

Tél. : 50 33 41 70/78 81 70 96

Bibliographie

La Révolution des antioxydants, du

Dr Michel Brake

Ce que votre médecin ignore de la médecine nutritionnelle

pourrait vous être fatal, du

Dr Ray D, Strand

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