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Secteur 16 de Ouaga : Le dolo dans tous ses états

Publié le vendredi 1er décembre 2006 à 07h12min

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La IIIe édition des journées de la dolotière a ouvert ses portes le 30 novembre 2006 dans la cour de la Maison des jeunes du secteur 16 de Ouagadougou.

La manifestation qui se tient jusqu’au 3 décembre prochain a pour thème :"Economie d’énergie, écocitoyenneté et hygiène dans la commercialisation du dolo pour une meilleure rentabilité de l’activité de la dolotière". C’est dire qu’après la fête de la bière en avril dernier, place est faite au dolo dans tous ses états pour quelques jours.

Jeudi 30 novembre 2006, il est presque 10 heures lorsque notre équipe vient de franchir le portail de la Maison des jeunes du secteur 16 de Ouagadougou. Nous sommes frappés par une forte odeur de dolo et de soupe.

Mais, il n’y a rien d’étonnant, car les membres de l’Association des dolotières et revendeuses de la bière de mil s’affairaient avant le début officiel de la cérémonie.

Quelques clients dégustent déjà ce précieux liquide et nombre d’entre eux ont les yeux brillants. Un tour rapide des cabarets nous permet de constater que de nos jours la vendeuse est confortablement assise sur une chaise au lieu du traditionnel escabeau ; et l’ère des canaris semble révolue, puisque le dolo est actuellement mis dans des fûts en plastique.

Et s’il est vrai qu’on ne doit pas boire le ventre vide, l’Association a permis aux vendeurs de viande grillée et de soupe, de proposer leurs mets non loin des vieilles femmes commercialisant le gonré, zanré, beinga, baag-benda, etc. Quant au cérémonial officiel, il a été ponctué de deux allocutions.

Au nom de l’Association, c’est la secrétaire générale, madame Blandine Bouda qui s’est exprimée. Avec elle, on apprend que l’innovation majeure de cette année est la participation des vendeuses venues de Bobo, Koudougou, Dédougou, Gaoua et de Kampti se joindre à celles du Kadiogo et du Kourittenga.

On retient aussi que les principales préoccupations des vendeuses résident au niveau de l’achat du bois de chauffe et du malt de sorgho.

C’est pourquoi elle a demandé aux autorités de revoir leur copie pour ce qui est des taxes et impôts jugés élevés. En procédant au lancement officiel de la 3e édition des journées de la dolotière, le préfet de Komsilga, José Alphonse Kam, venu représenter le gouverneur de la région du Centre, a salué l’Association qui œuvre pour la promotion et la valorisation d’un élément des cultures burkinabè, le dolo, une boisson traditionnelle intégrée dans nos coutumes.

Et à peine avait-il déclaré ouverte la 3e édition que les cabarets furent pris d’assaut par les populations. Les officiels au cours de la visite des cabarets ont d’abord effectué une halte au stand Total.

Mais que vient chercher ce groupe pétrolier dans une affaire de dolo ? C’est tout simple, car il a depuis lors, accompagné l’Association au cours de toutes ses journées et a toujours œuvré pour l’utilisation du gaz dans la préparation du dolo.

C’est donc parti pour la "beuverie" de quatre jours et gageons que l’on consomme avec modestie comme le recommandent tous les membres de l’Association des dolotières et revendeuses de dolo.

Pierre Tapsoba
Marie Grégoire Sirima


A l’issue du lancement de la IIIe édition des journées de la dolotière, madame Blandine Bouda (SG de l’Association) a bien voulu se prêter à nos questions.
Pourquoi des journées des dolotières et revendeuses de dolo du Kadiogo ?

• On a instauré ces journées non pas pour gagner de l’argent, mais pour nous réunir, exprimer nos besoins et chercher des solutions pour améliorer notre activité. En un mot nous voulons revaloriser cette boisson.

Quel est le programme durant ces 3 jours ?

• Après l’ouverture, il y aura une causerie-débat avec l’ensemble des femmes, c’est-à-dire des revendeuses de dolo, de bois de chauffe, de mil germé, etc. Ensuite, le jury va se promener dans la ville pour déceler :

- la meilleure dolotière en entretien des lieux ;
- celle qui fait bien germer son mil, parce que le mil germé est la première matière du dolo ; quand le mil n’a pas bien germé, le dolo ne peut être bon ;
- celle qui gère bien l’environnement en utilisant les foyers améliorés.

Pourquoi ce thème : "Economie d’énergie, écocitoyenneté et hygiène dans la commercialisation du dolo pour une meilleure rentabilité de l’activité de la dolotière" ?

• Parce qu’il nous concerne bien : il faut que chez toutes les dolotières il y ait de la propreté, c’est-à-dire des lieux salubres qui donnent envie de consommer. L’hygiène est le 1er facteur de l’écocitoyenneté.

Est-ce que le bilan de l’année passée est satisfaisant ?

• A vrai dire, l’an passé, les choses n’ont pas marché comme nous aurions voulu.

Quel appel avez-vous à lancer à la population ?

• On appelle tous les consommateurs de dolo du Kadiogo et des environnants à sortir nombreux pour boire de notre dolo durant ces 3 jours. Car cette année, il y a beaucoup de changements positifs.

L’Observateur Paalga

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