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Industrie burkinabè : de nécessaires reformes

Publié le jeudi 30 novembre 2006 à 06h51min

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S’il y a un secteur économique au Burkina Faso qui a mal à son développement, c’est bien l’industrie. En dépit de son faible essor, le secteur industriel demeure vital pour l’économie nationale. Il contribue pour 18% du Produit intérieur brut, emploie 1% de la population active. Le pays compte à ce jour plus de 86 industries.

Dans un rapport de préparation des états généreux de l’industrie, il ressort clairement que le développement de l’industrie burkinabè ne dépend plus seulement des codes et des infrastructures même les plus incitatifs. Celui-ci doit être boosté par un bon climat des investissements tenant compte d’éléments immatériels comme la gouvernance la stabilité, la paix, l’intégrité de la justice, etc.

Car jusqu’ici, les leçons tirées du rôle de pionnier et d’entrepreneur assumé par l’Etat n’ont pas permis de sortir l’industrie de sa léthargie. Certes l’Etat a assumé cette mission à travers les différents codes des investissements, la mise en place d’infrastructures d’accueil et la mobilisation des partenaires financiers, mais du chemin reste encore à parcourir.

Pour lever les blocages, l’Etat et le secteur privé vont devoir entamer des réformes libérales. Il s’agit entre autres de revoir les réglementations inadaptées, de supprimer les traitements discriminatoires des entreprises, de lutter contre la fraude, la contrefaçon et de mettre en place des produits financiers adaptés aux besoins des PMI.

Par exemple, les pertes liées à la revente des produits saisis sont estimées en 2002 à plus de 15 millions F CFA pour la SAP et à environ 48 millions pour Winner industrie en 2003. Ces chiffres doivent être revus à la hausse tant la fraude se développe au grand jour. A cela, il faut ajouter les coûts élevés des facteurs de production.

Le coût moyen du kilowatt est de 102 F CFA contre respectivement 41, 53, 56 et 58 F CFA en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Mali et au Togo. Le prix du M3 d’eau appliqué aux entreprises a également connu une hausse à 1019 F CFA. Toute chose qui entrave la compétivité des entreprises au niveau sous-régional. Les obstacles sont tels que l’évolution rétrospective du secteur montre un ralentissement voire une désindustrialisation.

Aujourd’hui le défi de l’industrie burkinabè peut se résumer comme suit : Dans quelle mesure le Burkina Faso peut-il gagner en part de marché international parce que ses opérateurs offrent des produits de meilleur rapport prix/qualité ? Deux possibilités, semble-t-il se présentent.

La première qui caractérise la "compétivité prix" sur le court terme doit prendre en considération le taux de changes réel, le coût des facteurs primaires et des intrants intermédiaires. La seconde relative à la compétivité à long terme repose sur les changements structurels. L’analyse requiert de ce fait la prise en compte de la productivité globale des facteurs (ou déterminants de productivité) qui induisent des changements durables et structurants qui affectent la croissance économique.

Les perspectives industrielles reposent sur une volonté politique transparente dans la mise en ouvre des réglementations, la spécialisation des bassins industriels régionaux dans l’UEMOA, la lutte effective contre la fraude si l’on veut faire de l’industrie une alternative de réduction du déficit chronique de la balance commerciale. Ce processus doit passer nécessairement par une offre à l’exportation bien élaborée des produits transformés et valorisés à forte valeur ajoutée.

Sidwaya

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