Sorti depuis juin dernier du côté de Dakar, le dernier opus de AWADI montre l’homme baissant la pression dans un album festif.

« Sunugal », titre éponyme de l’album traite de l’émigration clandestine, un thème d’actualité. AWADI s’est mis dans la peau de nos jeunes frères au goût trop prononcé pour l’aventure, qui bravent la Méditerranée dans des pirogues de fortune afin de gagner l’eldorado du vieux continent et cela très souvent au prix de leur vie.

Pour réussir sa mission, AWADI n’a pas simplement cogité dans la salle de répétition du studio SANKARA chez lui à Dakar, il est allé sur le terrain à la rencontre de ces jeunes. Le déplacement s’il lui a permis de mieux comprendre les réalités du phénomène, il lui a en tout cas laissé un goût amer.

Les propos en disent long : « Il était difficile pour nous de rester indifférent face à ce fléau... Nous devons comprendre que c’est nous et personne d’autre ne viendra construire l’Afrique à notre place. Ça me fait mal lorsque nous voyons ces jeunes avec leurs diplômes quitter leur famille pour l’Europe et faire des boulots qu’ils ne feront même pas en Afrique... ».

« Sunugal » est un album de huit titres tous bien enlevés tels « Djow sa Gaal », « Zamouna » en featuring avec Bouba MENDY, jeune homme qui enregistra la chanson du dessin animé Kirikou avec Youssou N’DOUR, « Gosse Soldat » un titre plein d’émotion où AWADI se met une fois de plus dans la peau d’un enfant soldat d’Afrique.

L’intégration a été fort célébrée dans « Sunugal » avec la participation de Soum Bill, Ericsson le Zulu et DJ Bombastic de la Côte d’Ivoire, sans oublier le feat avec un groupe nigérian basé en Allemagne dans le titre « One voice one vibe ».

Un partenariat Sud-Sud
Si l’album par la diversité des musiciens qui y ont posé leur voix est un exemple de panafricanisme, son géniteur a voulu aller plus loin en le faisant distribuer par un studio africain autre que le sien. On le sait, les amitiés entre le fils de la Téranga et Smockey du Burkina sont très fortes aussi le partenariat entre leurs deux studio (Sankara et Abazon) ne peut suspendre.

En effet, AWADI tente une expérience nouvelle à travers un partenariat entre deux labels du Sud. A la question de savoir quelles sont les clauses du contrat qui les lie, AWADI explique : « Entre Smockey et moi y’a pas de Business... Mais s’il y a bénéfice, on se partage les retombées ».

Notons également que les relations amicales et fraternelles entre nos deux « gourous » sont au beau fixe vu les multiples déplacements de AWADI à Ouaga, et vice-versa. Même si le prochain album de Smockey sera également distribué à Dakar, souhaitons que ce partenariat soit un bel exemple et qu’il ne s’arrête pas uniquement au volet artistique.

Par Par D. VY

L’Opinion