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Procès du 6 avril 2004 : un précédent historique

Publié le lundi 5 avril 2004 à 15h01min

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Naon Babou,
l’un présumés putschistes

Demain s’ouvre au palais de justice militaire de Ouagadougou, le procès de ceux que l’on pourrait appeler les "conjurés d’octobre 2003". C’est le 7 octobre 2003 que le commissaire du gouvernement , près le tribunal militaire de Ouagadougou, Abdoulaye Barry annonçait à la presse "une tentative de coup d’Etat contre le régime de la IVe République".

Depuis, un juge d’instruction a été commis pour investiguer sur cette tentative de coup d’Etat et, à l’issue de son "travail", treize personnes ont été finalement retenues dans les liens de l’inculpation et comparaîtront à la barre du tribunal militaire. Parmi eux, le capitaine Ouali Luther Diapagri, apparu comme le "coordonnateur" des opérations préparatoires du putsch, le commandant Pooda, "bras financier" des putschistes, Norbert Tiendrebéogo, "patron" du Front des forces sociales (parti d’obédience sankariste) et le pasteur Paré Israël. Tous comparaissent pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", le capitaine Ouali devant répondre en sus du crime de trahison.

L’attachement du pouvoir à la voie judiciaire
Un procès qui fera date dans les annales judiciaires, si tant est que c’est la première fois que des autorités politiques dont on a voulu porter atteinte à l’intégrité physique, privilégient la voie judiciaire pour "régler le problème". En exemple, les conjurés de juin 1984 n’avaient pas eu la même "chance", exécutés sommairement comme ils l’avaient été, après être passés devant une Cour martiale. Cette option judiciaire, au-delà de sa nouveauté, traduit l’attachement du pouvoir à l’ancrage et à la consolidation de notre processus démocratique.

Culture démocratique et citoyenne donc, mais aussi souci de transparence, cette tentative de coup d’Etat ayant fait l’objet de toutes les suspicions, certains allant même jusqu’à s’interroger sur sa véracité. "Le fin mot" de l’histoire devant être connu lors du procès qui s’ouvre demain, partisans et opposants du "vrai-faux" ainsi que ceux de la "tentative réelle" seront situés une fois pour toutes.

En ces lendemains de Journée nationale de pardon, on ne peut que conclure en disant que cette option par la voie judiciaire est quelque part aussi un des effets de cette journée d’introspection et de repentir, pour que le Faso rompe à jamais avec les turpitudes du passé.

Boubakar SY
Sidwaya

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