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Classement 2006 du PNUD : Travaillez au lieu de pleurnicher !

Publié le mercredi 22 novembre 2006 à 07h31min

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Le Niger et bien d’autres pays devraient faire leur la philosophie de ce petit écolier français, racontée par Jean Charles dans son « Livre d’or des mots d’enfants ».
Le papa du bambin, qui se trouve être journaliste au Figaro, le sermonnait pour avoir été le dernier de sa classe. Et voici la réplique que son rejeton lui fit : « Etre dernier, c’est déjà quelque chose ! En attendant, est-ce que toi tu es premier au Figaro ? ».

Comme ce petit enfant donc, le pays d’Hamani Diori, comme les autres mécontents, devrait relativiser les choses et tirer une leçon de leur place au classement 2006 sur l’indice du Développement humain durable qui vient de tomber. Initié par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le rapport mesure, chaque année, les acquis au regard de l’espérance de vie, des niveaux de vie et d’éducation, entre autres indicateurs clés du développement d’une nation.

Cette année, le document avait comme auteur principal Kevin Watkins, directeur du bureau du Rapport sur le développement humain au PNUD, avec les contributions du président brésilien, Lula Da Silva, du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, du charismatique ministre des Finances britannique, Gordon Brown, de l’ex-président américain Jimmy Carter et de l’ex-ministre des Finances du Nigeria Ngozi Okonjo-Iweala.

Le constat général est qu’à quelques exceptions près, ces rapports se suivent et se ressemblent, surtout pour les pays africains. Le médaillé d’or de ce classement, c’est naturellement un pays nordique, la Norvège. Du fond de la classe, quatre pays se disputent la queue : il s’agit du Mali (174e), du Burkina Faso (175e), de la Sierra Leone (176e) et du Niger (177e) sur 177. A la sortie officielle du document et comme il fallait s’y attendre, ce fut la levée de boucliers de la part de ceux qui estiment mériter mieux.

Surtout des élèves qui portent le bonnet d’âne de la classe. On se rappelle, il y a quelques années chez nous, les réactions du genre de membres du gouvernement burkinabè, visiblement outrés par notre rang. Aujourd’hui, sans doute blasés par les rapports, qui se suivent et les confinent en queue de peloton, le Burkina et la Sierra Leone adoptent un profil bas. Tel n’est pas de même du Mali et du Niger.

Au pays de Soundjata Kéita, toute l’équipe gouvernementale a récusé la sentence qui est tombée. Soit, pour Toumani Touré, l’on peut comprendre que ce rapport, qui arrive à moins d’une année de la présidentielle, tombe bien mal. Mais il est difficile d’expliquer les gesticulations des plus hautes autorités du Niger, qui n’en finissent pas de pousser des cris d’orfraie depuis le mercredi 16 novembre 2006. Elles qui ont vigoureusement contesté leur classement, jugeant les critères non fondés et ne tenant pas compte de la réalité et de leurs efforts de développement.

Où cela va-t-il les mener ? Nulle part. Les dirigeants ont beau accuser les auteurs et commanditaires dudit rapport de tous les péchés d’Israël, ergoter à longueur de journée sur la notion de développement d’un pays, épiloguer sur la représentativité des indicateurs du PNUD, il est clair qu’il n’y a pas de fumée sans feu. Plutôt que de voir de la machination partout, les Etats qui estiment avoir été mal lotis par cette institution onusienne devraient réagir, en essayant de changer les choses sur le terrain. D’ailleurs, l’avantage de ces classements périodiques, c’est qu’ils montrent là où ça va et les secteurs où le développement se fait désirer.

Et de même que ceux qui les ont précédés, les rédacteurs du présent rapport n’ont rien contre ces gouvernants. En outre, ce sont ces mêmes Etats qui fournissent leurs données à la structure qui établit la classification. Au lieu donc de se répandre en jérémiades, le Niger, au même titre que les autres Etats mal lotis, devrait plutôt redoubler d’ardeur dans les chantiers du développement. En augmentant par exemple le taux de scolarisation et de couverture sanitaire de leur territoire. C’est à cette seule condition qu’ils pourront inverser la tendance.

Issa K. Barry

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 27 novembre 2006 à 14:30, par Le critique En réponse à : Dans mon village on est pas développéééé... mais seuls les fous mangent et dorment dehors !

    tout est dans le titre de cette réaction. C’est peut etre ’bon’ pour ceux qui sont dans les bureaux climatisées, mais c’est "pas encore arrivé" pour ceux qui brulent sous le soleil...

  • Le 6 décembre 2006 à 04:02, par Adam Djamil En réponse à : > Classement 2006 du PNUD : Travaillez au lieu de pleurnicher !

    Les chiffres donnes par les Etats "les plus mals lotis du monde" (comme ils disent) sont des chiffres vieux de plusieurs annees a cause justement des couts que l’actualisation des chiffres suscitent. Si l’ONU faisait elle meme ses recherches elle verrai qu’il y a des evolutions dans plusieurs secteurs. Comment voulez-vous que des pays qui n’en n’ont pas fini avec les problemes de leur population pensent a des statistiques ??! Un minimum de logique SVP. Si le PNUD ou les nations unies en general n’ont pas l’intentions de financer les statistiques alors qu’il ne compte pas sur les chiffres que leur donnent nos Etats ; donc par la meme occasion qu’il ne nous classe pas comme des eleves d’une classe qui n’a meme pas de "maitre" ! Je suis etudiant Nigerien et je suis tout a fait d’accord avec la politique de mon gouvernement et celui de nos freres Burkinabe. "On a jamais reussi a transformer le plomb en or". Nos dirigeants ne sont pas des alchimistes donc laissez-leur le temps de pouvoir ameliorer les choses s’il vous plait ! Merci.
    Elh.A.D.

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