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Six échangeurs pour la fluidité du trafic à Ouagadougou

Publié le jeudi 16 novembre 2006 à 07h47min

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L’Assemblée Nationale a adopté le 17 Octobre 2006, un projet de loi portant ratification de l’accord de prêt de plus de 12 milliards de francs CFA, pour servir au financement du projet d’interconnexion des routes nationales N° 1 & 4 de la ville de Ouagadougou.

Nous avons rencontré le premier responsable de ce projet de connexion qui nous situe sur la faisabilité de tels joyaux pour les citadins de Ouagadougou.

Sidwaya. : Monsieur le ministre, comment va s’opérer cette interconnexion ?

Hippolyte Lingani (HL) : Dans le cadre du programme sectoriel des transports, il est prévu l’aménagement des sorties des villes de Ouagadougou et de Bobo Dioulasso. Pour la ville de Ouagadougou, il s’agit notamment de la sortie sur la route nationale N° 1, axe Ouagadougou-Bobo-Dioulasso, la sortie sur la route nationale N° 4, route de Fada-N’Gourma. Sur ces deux artères, il est prévu d’aménager la chaussée en deux fois deux voies séparées par un Terre plein central à l’image de l’Avenue Charles de Gaulle. Il est également prévu l’aménagement de pistes cyclables de part et d’autre de la chaussée afin de rendre la circulation plus fluide.

L’interconnexion entre ces deux routes nationales consiste en l’élargissement et au renforcement de la chaussée. Le tronçon concerné pour la Nationale N° 1 couvre la section allant de l’ancienne usine de la Bata jusqu’à l’ancien poste de police de la route de Bobo-Dioulasso. Le tronçon de la route nationale N°4 commence à partir du carrefour de celle-ci avec la route de l’hôtel Silmandé (route nationale n°3) jusqu’au poste de police, carrefour de la route de Saaba. 11,6kilomètres seront ainsi aménagés.

S. : A quand le début des travaux ?

HL : Nous comptons démarrer les travaux courant deuxième semestre 2007, et ceci parce que nous attendons de boucler le financement qui sera acquis sous forme de deux prêts (l’un ordinaire et l’autre de type Istisna’a) auprès de la Banque islamique de développement (BID). Le premier prêt a déjà fait l’objet de signature. Le second est en cours de négociation.

S. : Dans votre souci d’améliorer la fluidité du trafic et le niveau de mobilité des usagers, il est prévu la construction de six (6) échangeurs à Ouagadougou. Peut-on, Monsieur le Ministre, connaître quels types d’infrastructures vous allez proposer aux citadins de la capitale ?

HL : Pour effectivement améliorer la fluidité de la circulation aux carrefours les plus importants de la ville de Ouagadougou, nous avons prévu des échangeurs de plusieurs types dont les travaux ont démarré pour le premier : échangeur du Sud de la capitale qui se situe sur l’Avenue Moamar El Khadafi (voie d’accès au nouveau site de la présidence du Faso) et qui se greffe au boulevard circulaire.

S. : Quel est l’état d’avancement des travaux de ce premier échangeur ?

HL : Actuellement, les travaux du passage supérieur sont terminés. Nous sommes en train de négocier avec la Jamahiria Arabe Libyenne Socialiste qui finance cette infrastructure en vue de l’achèvement des travaux des bretelles d’accès (quatre intérieures et quatre extérieures) de même que ceux de l’assainissement et du revêtement. Nous pensons qu’avant juillet 2007, nous auront terminé les travaux de cet échangeur.

S. : Quel sera son coût de réalisation ?

HL : les travaux restants à exécuter sont évalués à 4,5 milliards de francs CFA. Les investissements déjà réalisés sont de 1,4 milliard.

S. : Qu’en est-il des quatre autres échangeurs à réaliser ?

HL : Il est prévu la construction d’un échangeur sur la Nationale N° 4 au niveau de son croisement avec le boulevard circulaire près du lycée Newton (Dassasgo). Cet échangeur sera à trois niveaux et permettra d’évacuer le trafic et d’assurer un croisement sans feux de signalisation. Une requête en vue de son financement a été présentée au gouvernement japonais.

Le gouvernement compte boucler ce financement d’ici la fin l’année en cours. Le troisième échangeur sera aménagé au croisement du boulevard circulaire avec la route nationale n°1 (Ouagadougou-Bobo- Dioulasso) aux alentours de l’ancienne usine de la Bata. Ce sera un échangeur composé de deux passages supérieurs et de ronds-points.

Son financement a été également soumis au gouvernement japonais en même temps que celui de la RN4. Les travaux de construction de ces deux échangeurs commenceront courant 2007.

Enfin, il est programmé la construction :

- d’un échangeur au croisement des routes de Ouahigouya et de Kongoussi avec le boulevard circulaire et du barrage n°1. En fait, cet échangeur fait l’objet d’études dans le cadre de la desserte du nouvel aéroport ;

- ‘un échangeur au rond point de la Patte d’Oie après le déménagement de l’actuel aéroport de Ouagadougou dont la piste d’atterrissage servira de boulevard.
- Du dernier échangeur dont la faisabilité est à l’étude, et devant se situer au niveau du rond-point des Nations unies, il y est prévu un échangeur à trois niveaux.

S. : Des partenaires techniques et financiers vont vous accompagner dans cette gigantesque tâche, l’Etat également a sa part de contribution ; mais est-ce que le contribuable en tant qu’individu doit s’attendre à ce qu’il soit appelé à contribuer d’une façon ou d’une autre à la réalisation de ces infrastructures ?

HL : Pour le moment, il n’existe de taxes routières que pour le trafic interurbain. Mais étant donné l’ampleur des investissements, l’on peut penser à une contribution des usagers. Toutefois, pour le moment, cela n’est pas à l’ordre du jour.

S. : Monsieur le Ministre, il arrive parfois que nous vivions ici des attributions de marchés qui, par la suite, dans l’exécution des tâches ne donnent pas satisfaction. Par rapport à tous ces projets dont vous avez la charge, allez-vous porter un regard soutenu quant à l’attribution des marchés dans la mise en œuvre de ces ouvrages ?

HL : Vous savez, n’importe qui ne peut pas construire un échangeur. C’est pourquoi dans le cas d’espèce, nous avons procédé à une pré-qualification. L’analyse des offres que nous avons reçues, a permis de sélectionner quatre entreprises pour les deux échangeurs au vu de leurs capacités techniques et financières ainsi que des moyens à mettre en oeuvre. La sélection définitive s’opèrera parmi ces sociétés présélectionnées.
Il reste entendu qu’un suivi rigoureux des travaux va s’opérer tout au long de leur exécution par les bureaux d’études expérimentés en la matière et sélectionnés pour la circonstance et sous la supervision de l’Administration.

S. : Monsieur le Ministre, qu’avez-vous à ajouter au terme de cet entretien ?

HL : Je pense qu’au cours de ces dernières années, l’Etat est en train de faire de gros efforts pour doter le territoire national d’infrastructures au niveau des transports qui soient à la hauteur des attentes des populations. Je crois qu’en contre-partie, il convient d’attendre de nos populations, la bonne conservation de ce patrimoine pour que nous puissions en jouir le plus longtemps possible. J’en appelle donc au civisme de nos populations en vue de la protection de nos ouvrages et particulièrement des divers panneaux de signalisation qui ne cessent de faire l’objet de vandalisme. En effet, les arracher ou les voler ne relève pas d’un civisme exemplaire. La conservation de ce futur patrimoine nous incombe tous et nous devons nous y mettre résolument.

Entretien réalisé par Jean Bernard ZONGO

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2006 à 18:10 En réponse à : > Six échangeurs pour la fluidité du trafic à Ouagadougou

    Le projet des échangeurs me laisse perplexe. Qu’en est-il de toutes les voies bitumées, étroites et/ou défectueuses, sans parler de toutes celles qui ne sont même pas bitumées ? Au lieu de se précipiter pour faire des échangeurs, qui seront sans doute magnifiques, l’urgence ne serait-il pas d’avoir des voies larges, bitumée et en bon état ? De toutes les façons, c’est nous les contribuables burkinabè qui rembourserons ces prêts au final. Alors, au lieu d’investir notre argent dans des projets de "prestige", pensez d’abord à des réalisations plus urgentes et adaptées à nos besoins et réalités. Des échangeurs qui relient des voies cabossées ! Ah si le ridicule pouvait tuer...Hermina.

    • Le 22 novembre 2006 à 01:06, par Dr : Socratès En réponse à : > Six échangeurs pour la fluidité du trafic à Ouagadougou

      Comme l’a si bien dit mes deux compatriotes,il y a des
      choses plus importantes à faire dans la
      ville de Ouaga.
      Au delà des grands artères les autres appelés communement six mètres sont impratiquables.
      Que ce soit en temps de pluie ou de saison sèche,c’est la misère.
      A mon humble avis on ferais mieux de s’occuper d’abort de ses six mètres.

      D’avance merci pour cet espace qui nous permet de donner nos avis.

      • Le 22 novembre 2006 à 17:15, par Tikanson Abdoulaye SOMA En réponse à : > Six échangeurs pour la fluidité du trafic à Ouagadougou

        Il y’a une confusion déconcertante dans la gestion des projets de développement au Burkina Faso. Les 12 milliards qui seront nécessaires à la réalisation de ce monstrueux projet d’échangeurs à Ouaga devront être remboursés par le peuple burkinabé dans son ensemble. lorsque le gouvernement Burkinabé contracte des prèts pour le développement urbain de ses villes, les deniers doivent être redistrubués de façon proportionnelle à toutes les communes du Burkina Faso en vertu du principe républicain de décentralisation et de la pratique de la communalisation. Où le gouvernement pense-t-il que les autres régions du burkina Faso auront les fonds nécessaires pour assurer leur développement ? en la matière les gouvernements se sont succédés mais ont maintenu cette facheuse politique centraliste et paternaliste (à l’exception objective du règne de Tom Sank) à force d’ignorer dépuids des lustres des régions du pays, cette pratique gouvernementale comporte un grave risque de cristalliser un jour les réactions incontrolables. A bon entendeur !!

  • Le 17 novembre 2006 à 19:30, par pat En réponse à : > Six échangeurs pour la fluidité du trafic à Ouagadougou

    je suis fier d’etre burkinabe et je prends surtout fierte a voir que mon pays se developpe. neanmoins je suis desole de constater que ce developpement ne s’arrete qu’a la ville de ouaga. que faisons-nous pour les villes de l’interieur, la route ouaga-bobo, bobo-banfora et les autres points de ralliement du pays ? c’est vrai que ouaga est la capitale mais serieusement voulons-nous un developpement a l’ivoirienne ou seulement abidjan a ete developpe et le reste du pays laisse pour rien. avons-nous reellement besoin de 6 echangeurs a ouaga, pouvons-nous construire 3 et utiliser le reste de l’argent afin d’ameliorer d’autres routes du pays.ok ca c’est mon grain de sel. bye

  • Le 23 novembre 2006 à 22:26, par burkinabè En réponse à : > Six échangeurs pour la fluidité du trafic à Ouagadougou

    vous revez. donnez à manger d’abord à nos parents et construisez des ècoles. des échangeurs pour un plateau, c’est ridicule

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