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Circulation routière à Ouaga : L’intolérance et l’incivisme qui tuent

Publié le mercredi 15 novembre 2006 à 07h23min

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Ce n’est pas un pays de guerre mais quand on quitte son domicile le matin à Ouaga, on n’est pas sûr d’y revenir le soir. Les accidents de la circulation sont apparemment en train de battre des tristes records au fil des ans. Au-delà de l’exiguïté des routes, il faut d’abord interpeller les usagers.

La circulation est devenue comme un domaine sans droit et une jungle où le plus fort arrive à se frayer rapidement un chemin. Les Burkinabè ont perdu le sens de la tolérance et du pardon. Ainsi, ceux qui ont la priorité ne peuvent pas en jouir pendant que ceux qui sont en difficulté ne sont pas assistés.

Tout se passe comme si chaque usager a son Code de la route. La circulation se ramène finalement à une question d’éducation parce que l’Etat est incapable de mettre un policier derrière chaque citoyen. Mais si le phénomène ne fait que s’amplifier, c’est aussi à cause du laxisme de nos autorités qui, le plus souvent, se trompent de combat. Il en est du port du casque qui, tout en étant une mesure salutaire, doit être précédée par une sensibilisation à grande échelle. Et la police a son rôle à jouer dans ce domaine, elle qui souvent est accusée de ne faire que de la répression.

Il y a un travail de fond à développer sur le terrain pour arrêter la spirale des accidents mortels. Dans ce sens, il faut penser à mettre sur pied un organisme chargé de la sécurité routière. Ce faisant, des actions pérennes seront imaginées pour enrayer les excès de vitesse, les déménagements en pleine journée, les double files aux feux tricolores, bref les comportements inciviques et inconscients qui mettent la vie de plusieurs personnes en danger. Il faudra continuer à faire connaître le Code de la route au plus grand nombre de personnes. Mais, pour les récalcitrants, l’Etat doit taper du poing sur la table. En effet, seule la fermeté peut permettre de ramener sur le droit chemin ceux qui ignorent les feux tricolores et brûlent la politesse aux autres en circulation.

Dans ce sens, il est urgent d’introduire l’éducation routière dans les programmes scolaires. Si depuis l’école primaire, les enfants apprennent à connaître le Code de la route et à être respectueux des règles de la circulation, c’est une nouvelle génération de citoyens que comptera la société burkinabè. L’Etat devrait aussi revoir sa prospective en matière d’urbanisme. Les villes sont construites sans projection sur une longue période. Du coup, les autorités se retrouvent souvent devant des impasses. Les Burkinabè ont besoin d’infrastructures et de routes qui puissent tenir pendant des dizaines d’années, surtout dans un contexte où les ressources sont limitées. Il est vrai que des efforts ont été faits dans ce sens par le bitumage de certaines artères de Ouagadougou. A l’occasion de certains sommets, la ville a également bénéficié de quelques kilomètres de bitume. Mais, tout cela reste aléatoire et ne peut remplacer une politique globale.

Les Burkinabè attendent de la part de leurs gouvernants des gestes forts pour réduire les accidents d’une circulation devenue infernale et stressante. Tout le monde gagnerait à aller travailler ou à se rendre à l’école en ayant moins la peur au ventre.

Le Pays

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