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Douanes burkinabè : La chasse aux contrefacteurs est ouverte

Publié le mercredi 15 novembre 2006 à 07h32min

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Depuis hier, des cadres de la Douane sont en formation sur la contrefaçon dans une salle de conférences de l’hôtel Palm Beach. A l’issue des trois jours d’apprentissage prévus, les participants devraient définir un cadre juridique qui donnera à la Douane les moyens d’agir de sa propre initiative, pour détecter et réprimer ce fléau universel qui connaît de nos jours une croissance continue.

Selon le Larousse, la contrefaçon est une reproduction frauduleuse d’une œuvre littéraire, artistique, d’un produit manufacturé, d’une monnaie, etc. Dans le monde, 10% du commerce concerne les produits contrefaits. 70% des médicaments antipaludéens sont imités. Un médicament sur deux vendu en Afrique serait de la contrefaçon.

Après avoir parcouru ces quelques chiffres, on se demande si aujourd’hui ce ne sont pas les produits contrefaits qui sont la règle et les authentiques, l’exception. Aujourd’hui, il existe même un musée de la contrefaçon à Paris. C’est tout dire. A l’évocation des chiffres, sur la contrefaçon, qui parlent d’eux-mêmes, on comprendrait donc bien l’embarras de ces douaniers qui étaient présents à la cérémonie d’ouverture de cet atelier de formation qui a pour thème « Lutte contre la contrefaçon ».

Pendant 3 jours, contrôleurs et inspecteurs des Douanes suivront avec intérêt les cours sur la contrefaçon, dispensés par un douanier français qui a longtemps traîné sa bosse dans le domaine. Mais une précision s’impose. Pour Michel Lagarde, puisque c’est de lui qu’il s’agit, le but du présent séminaire n’est pas de montrer aux gabelous burkinabè comment détecter un produit contrefait. Il s’agira plutôt de faire le survol de la situation de la contrefaçon à l’heure actuelle, des produits, des secteurs touchés et des techniques les plus utilisées.

Mais l’aspect le plus important sera la recherche d’un cadre législatif idéal et mieux approprié que les douaniers pourront mettre en place pour essayer de contenir les contrefacteurs. A écouter le douanier français, « il faut procéder par étape ». D’abord, baliser le terrain par un cadre juridique et institutionnel. « Les Douanes n’ayant pas de pouvoir spécial, l’importateur peut se retourner contre elles. Elles pourraient dans ce cas d’espèce être en mauvaise posture pour se justifier, n’étant pas habilitées à intervenir dans le domaine de la propriété intellectuelle ».

En plus des modules dispensés, l’intervention d’un représentant de l’UEMOA, en l’occurrence le directeur de l’Union douanière, Guidado Sow, donnera un aperçu sur la contrefaçon au niveau sous-régional. De même, un représentant des industriels burkinabè, la MABUCIG, une manufacture de cigarettes, fera l’état des lieux du phénomène dans son secteur d’activité. Avant même le début des travaux, le DG des Douanes, Antoine Zoungrana, a surtout exhorté les participants à être assidus pendant les travaux, et surtout, à vulgariser les connaissances apprises à la base.

« Ce séminaire sera animé par Monsieur Lagarde qui a passé une partie de sa carrière à combattre la contrefaçon dans les douanes françaises. Il s’agit d’un éminent spécialiste en la matière. Il vous fera certainement bénéficier de sa riche expérience et vous saurez en tirer profit »

Issa K. Barry

L’Observateur

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