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Présidentielle française : On s’agite beaucoup dans les extrêmes

Publié le mardi 14 novembre 2006 à 09h05min

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Jean-Marie Le Pen

« Je suis convaincu d’être au second tour en 2007 » a récemment déclaré Jean Marie Le Pen dans les colonnes de l’hebdomadaire français VSD. Une telle affirmation de la part du leader d’extrême droite fait remonter des souvenirs que plus d’un protagoniste de la scène politique française préfèrerait oublier.

On oubliera donc ce jour tristement historique du 21 avril 2002, durant lequel à la surprise générale, Jean Marie Le Pen s’était retrouvé dans le face à face final, laissant très loin derrière lui le candidat socialiste Lionel Jospin.

A quelques mois du lancement de la campagne, l’ex-challenger de Jacques Chirac court toujours après les 500 signatures d’élus qui lui permettront de prendre une fois encore le départ dans la course présidentielle. Mais en attendant d’obtenir le précieux sésame, le leader du front national se prépare comme tous les autres candidats déclarés ou sur le point de le faire. Le week-end dernier, au cours de la première convention présidentielle de son parti, il a donné à ses militants un aperçu de ce qu’il en tendait par « égalité ».

Pour Le Pen « le français, même SDF, doit avoir plus de droits que l’étranger, aussi brillant et sympathique soit-t-il ». Il n’a pas manqué de décocher quelques flèches bien senties sur les deux icônes des sondages, les affublant de sobriquets du genre « Sarko la girouette » ou « Ségo la gaffeuse ».

Si dans l’extrême droite ont harangue déjà les foules sur les thème de la campagne, dans les grandes formations politiques, la machine, bien que lancée depuis quelques mois, semble tourner au ralenti. Ainsi, au sein du parti majoritaire, outre la relation des faits, gestes ou déclarations venant de l’une ou l’autre figure de proue du gouvernement, on ne remarque guère d’agitation particulière, à seulement quelques mois de l’échéance.

Il faut croire que le parti socialiste aurait présenté la même apparente sérénité que son traditionnel contradicteur de droite, s’il n’y avait pas eu l’étape de la course à l’investiture qui tient depuis quelques semaines l’opinion publique en haleine. En effet, les militants socialistes sont sur le point de dire qui, de Ségolène Royale, de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-kahn portera leur projet en 2007.

Et pendant que les uns se décident, les autres mettent déjà la main à la pâte, car chez les communistes les jeux sont bel et bien faits. Marie- George Buffet, la numéro un du parti, a été en effet désignée par une large majorité de ses camarades pour défendre les idéaux communistes, mais surtout pour conduire, pourquoi pas au second tour, un rassemblement antilibéral qui devrait regrouper les nombreuses obédiences de la gauche radicale.

Et comme l’a affirmé un de ses dirigeants « c’est un parti communiste mobilisé qui met au service du rassemblement antilibéral sa force militante et son engagement ».

Les militants du PCF rejoignent ainsi les rangs de leurs « camarades » un peu plus à gauche de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) déjà en ordre de bataille derrière Olivier Besancenot, le postier de Neuilly.

Ainsi, de l’extrême- droite à la gauche radicale, la France se trouve déjà dans l’ambiance de la campagne électorale dont les prémices sont déjà perceptibles. Pour l’heure et en attendant que les grosses machines du Parti socialiste et de l’UMP atteignent leur vitesse de croisière, on s’agite dans les extrêmes.

Emettre des idées nouvelles, lancer des slogans chocs pour glaner le maximum d’opinions favorables et, pourquoi pas, tenter de faire une fois de plus mentir les sondages, tel est le menu que proposent ces candidats d’avant-garde à leurs compatriotes. Ils seront bientôt rejoints dans l’arène, par les têtes d’affiche officielles, encore inconnues, de l’UMP et du Parti socialiste qui scelleront par leur entrée en campagne, le début de la course pour la présidentielle 2007.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 14 novembre 2006 à 09:54, par Mickael En réponse à : > Présidentielle française : On s’agite beaucoup dans les extrêmes

    Le terme même d’extrême est impropre. Le Front National est avant tout un parti traditionnel, qui souhaite perpétuer des valeurs aujourd’hui baffouées et pourtant que tout un chacun apprécie lorsqu’il se rend à l’étranger : la famille, le patriotisme, le mérite, la sécurité. Aujourd’hui, on est extrême dès lors que l’on s’oppose au régime en place, à savoir l’héritage des Lumières, le "miracle" révolutionnaire (et ses contradictions : le régime de terreur qui l’a suivie, la république imposée de facto ensuite par Napoléon, donc sous une dictature).

    Jusqu’à preuve du contraire, c’est le communisme qui a fait le plus de morts dans l’histoire. C’est également à lui que l’on doit la désintégration du tissu social en voulant ignorer la nature même de l’être humain : sa relation à la famille, sa relation au groupe, la relation parent-enfant et homme-femme. La France intellectuelle dite moderne se nourrit de concepts, de théories, elle est à mille lieues de la réalité du terrain. Pas étonnant que l’Islam trouve de nouveaux clients parmi les jeunes de banlieue en mal de repères ou que des musiques misogynes (rap, r’n’b) aient beaucoup de succès, dès lors que l’on a tenté de gommer les différences entre hommes et femmes (suffit de voir les bobos parisiens).

    Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la population française finisse par réagir à la mollesse des partis centristes ou utopistes en cherchant un retour aux sources.

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