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Jean-Baptiste Compaoré, ministre de Finances : « Le PER va accélérer la croissance »

Publié le mardi 14 novembre 2006 à 08h52min

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Jean-Baptiste Compaoré

Le Programme économique régional (PER) de l’UEMOA est en marche. Les bailleurs de fonds ont adhéré à ce programme en lui octroyant plus de contributions financières que ce qui était attendu.

A la fin de la table ronde organisée à cet effet, à Dakar, le président du Conseil des ministre de l’UEMOA, Jean-Baptiste Compaoré, ministre burkinabè des Finances
et du Budget nous livre ses impressions sur le PER, sa mise en œuvre.

Sidwaya. : La table ronde des bailleurs de fonds du Programme économique régional (PER) a connu un franc succès. En tant que président de séance, quels sont les sentiments qui vous animent ?

Jean-Baptiste Compaoré (JBC), président du Conseil des ministres de l’UEMOA : Les résultats de la table ronde nous comblent de joie. Les annonces de contributions financières des bailleurs de fonds s’élèvent à 2438 milliards de F CFA contre des besoins exprimés chiffrés à 2002 milliards de F CFA. La table ronde s’est vraiment bien passée. Pendant deux jours, nous avions à cœur de convaincre nos partenaires. Au départ, certains d’entre eux avaient estimé que le PER est un programme très ambitieux et qu’il fallait voir en termes de priorité.

Mais lorsque nous leur avons fait comprendre que le PER est un processus incontournable et qu’il y a des réalisations qu’il faut faire maintenant pendant qu’elles coûtent relativement moins cher, les bailleurs de fonds ont commencé à comprendre et à partager notre vision. Nous avons fait comprendre à nos partenaires qu’il s’agit d’aider l’UEMOA à avoir des infrastructures qui unissent les peuples et qui renforcent l’intégration.

Le PER devra permettre au taux de croissance dans la zone de passer de 3,8% à 7,10%. Au stade actuel, l’objectif est atteint, vu la réaction des bailleurs de fonds. Nous sommes sûrs que dans les jours à venir, la contribution des bailleurs de fonds va augmenter car des partenaires ne se sont pas exprimés. Mais tous nos partenaires autant qu’ils sont, ont déclaré qu’ils appuient le PER, un processus innovant et innovateur.

Le programme mérite leur soutien car cela va donner plus de visibilité à l’action des partenaires. Habitués qu’ils sont à appuyer des pays, maintenant, ils doivent appuyer une région. La Banque mondiale s’essaie déjà à cela. La BAD va bientôt lui emboîter le pas. La France vient d’apporter un appui budgétaire à l’UEMOA. Avec le PER, c’est un nouveau type d’appui des partenaires aux communautés d’intégration qui se créent.

S. : A partir de quand les populations verront-elles concrètement sur le terrain, des réalisations du PER ?

JBC. : Les réalisations du PER les plus visibles seront les infrastructures. Lorsque les routes sont bien faites, les populations se réjouissent. Nous allons donc mettre l’accent sur la qualité des ouvrages. Il y a également les infrastructures de communication dont l’action dans le mieux-être des populations est perceptible. Dans le cadre du programme, il sera mis en place un système qui nous permettra de ne plus perdre 400 millions de dollars par an en passant par des relais, un correspondant pour joindre un pays de l’union à un autre.

Mais également sur l’énergie. Actuellement, le coût de l’énergie est fortement tributaire du coût du pétrole. Là, nous allons faire en sorte que l’électricité soit la mieux partagée dans l’espace UEMOA en termes d’interconnexions. Mais il y aura aussi d’autres processus tels que des gazoducs, des études et recherches sur le biocarburant, etc.

Nous pouvons réussir ces grands travaux ensemble mieux que chacun des pays pris individuellement. Très bientôt, on procédera à la mise en œuvre concrète de ces travaux. Le PER couvre la période 2006-2010. 2006 est déjà passé certes, mais dans les années à venir, on entendra parler du PER comme un programme concret.

S. : L’approche régionale en vogue avec le PER, ne va-t-elle pas à terme, mettre les Etats et les régions en conflit ?

JBC. : Non. Nous ne le souhaitons pas. Et nous ne pensons pas que cela se produira un jour. Lorsqu’un Etat se rend à l’évidence que c’est grâce à un regroupement sous-régional ou régional qu’elle bénéficie d’une route ou d’électricité que seul il n’aurait pas pu avoir, il va sans dire que cela va accroître son penchant pour l’intégration.

C’est quand on n’a pas les effets induits favorables aux regroupement régionaux qu’on se demande à quoi sert un regroupement régional ? Dans le cadre de l’UEMOA, voici venu le moment de sentir les effets bénéfiques du regroupement avec la mise en œuvre du PER.

Interview réalisée à Dakar par Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

Sidwaya

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