« Un peuple qui n’entretient pas sa culture se meurt », dit-on souvent. Aussi les populations de la région du Centre-Nord notamment le Sanmentenga, le Namentenga et du Bam ont-elles choisi de vivre et de s’épanouir en se basant sur leur culture. D’où l’avènement du Festival Web-Bindé qui n’est que le réveil d’une vieille tradition qui existait depuis la nuit des temps, dans ces trois provinces. Une fête qui s’est toujours célébrée après les récoltes.

Les trois dimensions de la fête

D’après le président de l’association culturelle Passaté qui est l’initiatrice du Festival, M. S. Jacob Bamogo, il s’agit de perpétuer la tradition que beaucoup, surtout les jeunes, sont en train d’oublier. « Le Wed-Bindé renvoit à la danse et non au chant », a-t-il précisé. Dans cette optique, des enfants ont été formés, parce qu’ayant la charge de perpétuer la tradition.

Depuis le 25 octobre et en prélude au futur Wed-Bindé, plus de cent cinquante (150) enfants, particulièrement des déshérités ont été formés, non seulement à la danse Wed-Bindé, mais aussi à la peinture, à la fabrication des masques et au port d’échasse. Le fruit de leurs travaux a été rendu public lors de la cérémonie d’ouverture, à travers un carnaval sillonnant les artères de la ville de Kaya.

Le deuxième volet du Festival concerne la compétition en danse Wed-Bindé des troupes de la région du Centre-Nord.
Le troisième axe est celui des animations culturelles populaires des artistes venus du Burkina, de la Côte d’Ivoire et du Niger.

Les artistes invités

Sont de la fête, Were Were Liking et les Reines-mères de la Côte d’Ivoire, l’orchestre Sogha du Niger et les différentes troupes burkinabè telles que Zougnazaguemda, Kisto Koinbré, Namaneb-Zanga de Kaya, la troupe dodo du secteur n°10, etc.

Les artistes originaires de la région comme Sana Bob, Habibou Sawadogo, Bamogo de Nobéré et bien d’autres sont venus apporter leur contribution au rayonnement de la fête.
Plusieurs troupes venues de Pensa, Boulsa, Dablo, Kongoussi, Songdin, Korsimoro et Gabou rivaliseront de talent pendant 72 heures, pour le trophée Wed-Bindé 2006.

Face à ce état de fait, la représentante de la coordinatrice du Festival, Mme Henriette Yaogo estime qu’au-delà du volet festival, le Wed-Bindé est un riche patrimoine collectif. « Le Wed-Bindé en tant qu’expression chorégraphique n’est en fait que l’expression vivante de l’âme de notre région », a-t-elle dit. A l’adresse de tous les invités et partenaires, elle a souligné : « Notre force, c’est vous qui avez en ce jour accouru pour nous soutenir encore une fois. Merci pour votre fidélité ». Elle a, par ailleurs, affirmé que le Wed-Bindé gagne en maturité et en notoriété.

Tout au long du Festival, il y aura tous les jours, de 16 h 18 h, un spectacle gratuit pour les enfants, à la Maison des jeunes. Par contre, à partir de 20h, les spectacles se font à la salle de ciné, à raison de 500 F, le ticket d’entrée.

Aimée Florentine KABORE

Sidwaya