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Affaire CEMOB : Six ans, et toujours des problèmes d’exécution

Publié le mardi 31 octobre 2006 à 08h03min

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Au nom du comité des délégués des travailleurs, Hamidou Traoré relève que 6 ans après la liquidation de CEMOB et le licenciement des travailleurs, les problèmes d’exécution restent entiers. Le comité impute ces difficultés au syndic- liquidateur et, tout en saluant la reprise des travaux sur le dossier CEMOB, condamne les affectations des juges commissaires chargés de l’affaire.

Aujourd’hui 31 octobre 2006 marque le triste anniversaire du licenciement des travailleurs de l’ex-CEMOB. Cette tristesse n’est pas liée aux licenciements en tant que tels, mais au non-respect des accords signés par le syndic- liquidateur, Christelle Damiba. En rappel, un procès-verbal de conciliation partielle avait été établi sous la conduite de la Direction générale du Travail au ministère du Travail et de l’Emploi, qui était exécutable au plus tard le 31 octobre 2006, date de licenciement. Certains points d’accord de ce procès-verbal ne sont toujours pas exécutés :

- Point N° 7 relatif au règlement de tous les conflits individuels de certains travailleurs : le syndic-liquidateur a été condamné par le tribunal du travail au paiement d’indemnités et arriérés de salaire de certains travailleurs depuis la période des licenciements, et refuse de s’exécuter ;

- Point N° 8 concernant le transport des agents des sites à leur lieu de résidence : les travailleurs ont été chassés manu militari des sites de travail, et contraints au déménagement à leurs frais alors qu’un budget avait été prévu pour ce volet ;

- Point N° 14 relatif au bilan de la gestion : ce point permettra à la hiérarchie, et surtout à l’Etat de poursuivre l’exécution du dossier.

Certains points ont été partiellement exécutés, notamment la visite médicale, les dossiers de mise à la retraite de certains agents. Le syndic-liquidateur doit aux travailleurs des arriérés de salaires liés aux effets d’application de l’accord partiel. Six ans durant, les travailleurs attendent toujours la signature des certificats de travail.

Nous assistons à la valse des juges commissaires chargés du dossier CEMOB

Le juge Sombié a été nommé juge commissaire de la CEMOB, il a tenté en vain d’obtenir une quelconque situation de la liquidation avec Mme Christelle Damiba sans succès. En principe, c’est elle qui devait aller rendre compte au juge commissaire qui est son supérieur dans le dossier, mais ce syndic-liquidateur n’a pas de compte à rendre à son juge commissaire. Au moment où il s’est bien imprégné du dossier, il a été affecté. Par la suite, son successeur, le juge Méda, connaîtra le même sort. En effet, il tenta en vain de rencontrer Mme Damida pour avoir sa version, car disposant des rapports et préoccupations des travailleurs. C’était le black- out jusqu’à son affectation à Dori, après quelques mois seulement de prise de fonction.

Nous ne nous posons pas trop de questions mais nous savons que, tôt ou tard, Mme Damiba fera le bilan de la liquidation qui, selon sa version, se poursuit, mais, sur le terrain, pas d’acte concret.

La commission inter ministérielle mise en place par le gouvernement en début d’année a convoqué le liquidateur pour l’entendre sur le dossier CEMOB, et elle n’a pas jugé nécessaire de s’y présenter. Elle a rompu le dialogue depuis 2001 avec les représentants des travailleurs, si bien que nous sommes passés par le Médiateur et le juge commissaire pour la transmission de nos requêtes, mais là également le liquidateur est injoignable et absente dès lors qu’on évoque le nom de CEMOB.

Licenciement sans certificat de travail

Les premiers certificats de travail qu’elle avait conçus avaient été mal élaborés avec des ratures et des parties manuscrites. Suite à une rencontre, il était convenu de les reprendre. C’est ainsi que nous les avons repris et transmis à son cabinet. Nous apprenons plus tard la disparition de ces documents. Une deuxième reproduction a été élaborée et transmis par le juge commissaire avec bordereau de transmission. Nous attendons plus de six mois sans suite.

Mme Damiba refuse la convocation du ministre pour être entendue sur le dossier CEMOB, et n’est pas inquiétée. La commission interministérielle siège présentement pour proposer des solutions plus souples par rapport à l’exécution des dossiers des sociétés d’Etat. Madame le liquidateur est convoquée, mais nous parions qu’elle ne se présentera pas, car elle se met au-dessus de tout le monde. L’Etat lui-même qui était resté muet depuis le début de la crise a mis en place cette commission pour dénouer la situation. Il faut que les citoyens aussi se conforment aux lois de la république, car nous sommes dans un Etat de droit. Face à des situations pareilles, l’Etat devrait comprendre pourquoi les travailleurs sont souvent obligés de manifester.

Le dossier d’indemnisation des sociétés d’Etat dont fait partie la CEMOB est en train de connaître un dénouement heureux suite à l’action syndicale et à la volonté du gouvernement de remettre les pendules à l’heure. Certes le protocole élaboré à cet effet qui ne rencontrait pas l’assentiment de l’ensemble des travailleurs est en train d’être revu pour une plus grande satisfaction.

Pour notre part, nous saluons la reprise des travaux de la commission, et nous condamnons les affectations multiples des juges commissaires chargés du dossier CEMOB.

Pour le Comité des délégués des travailleurs,
Hamidou Traoré
Tél. : 70 24 89 46
e-mail : thbaba@yahoo.fr

Le Pays

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