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SIAO 2006 : Le « Salon du dehors » en pleine effervescence

Publié le mardi 31 octobre 2006 à 08h23min

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Sans cérémonie et sans discours, les activités annexes autour du site du SIAO ont démarré dans une ambiance de rue marchande. Une population plutôt jeune a envahi la devanture du SIAO avant même l’ouverture officielle de la biennale de l’artisanat africain.

Constituée de marchands, de tous ordres, elle propose aux passants des produits variés. On y trouve des œuvres véritablement artisanales comme des chaussures, des miroirs fixés sur des cadres de bois travaillé, des tableaux, des sacs en cuir si bien faits qu’ils peuvent concurrencer ceux exposés à l’intérieur du site. Les prix proposés, six mille francs le miroir, reflètent peu ou prou la qualité des marchandises.

D’ailleurs, les raisons pour lesquelles celles-ci sont à l’extérieur sont liées aux moyens financiers de leurs promoteurs et à leur quantité réduite. « On n’a pas les moyens de payer les stands et les marchandises sont en petite quantité », a expliqué un vendeur de chaussures qui s’est présenté sous son nom d’artiste : A. G.
Mais le SIAO du dehors qu’il convient d’appeler le « SIAO démocratique », tant il reste accessible à tous, c’est surtout la pacotille, de quoi captiver et amuser plus d’un gamin. Des chapeaux, des colliers, des jouets lumineux, tout passe dans cette catégorie de produits.

Les parents sont obligés de tirer leurs rejetons pour les arracher du rêve qu’on leur propose. Les gadgets du Salon, c’est par là qu’on les trouve dès qu’on arrive sur le site. C’est le lieu aussi du « système D où on trouve les revendeurs des tickets d’entrée ». Le « SIAO démocratique » c’est aussi une restauration pour toutes les bourses.

Assis ou ambulants, ces restaurateurs proposent tout ce qu’on peut trouver aux abords d’une rue de Ouagadougou : brochettes, sandwich, gâteau, eau, poissons frits ou braisés, riz ou haricot, fruits... Des kiosques et des maquis implantés là depuis, ou érigés pour l’occasion, participent à satisfaire tous ces visiteurs qui ne trouvent par leur compte à l’intérieur.

Enfin, c’est dans une ambiance musicale distillée par les maquis que marchands, passants et clients se côtoient tout au long de la portion sécurisée du Boulevard des Tensoba. Celtel et Telecel qui ont amené leur concurrence au Salon, tentent d’attirer l’attention des potentiels clients par la musique à fond la caisse.

Le dernier, en collaboration avec le Réseau africain des jeunes contre le Sida (RAJS) a installé un podium pour sensibiliser et amuser le public, le montgolfière et l’hélico constituent d’autres attirails.
Pour l’instant, il est tôt d’estimer les gains de ces « exposants », au dehors. Mais déjà pour certains, les perspectives de vente s’annoncent heureuses.

L’artiste A. G. indique qu’il a retiré 1 400 F de bénéfice le jour de l’ouverture et a pu vendre des chaussures à 3 500 F la deuxième journée. « Le marché ici, c’est vers 22 h », a-t-il dit. Au maquis « Pentagone Plus », c’est aussi l’espoir. M. Maurice Thiombiano, le caissier, apprend qu’il a pris une première commande de 280 000 F. Si le stock n’est pas encore épuisé au 2e jour les recettes ont connu une légère hausse par rapport aux jours ordinaires.

Pour d’autres, c’est la crainte de ne pouvoir rentabiliser leurs affaires. C’est le cas de Mme Awa Ouédraogo, vendeuse de riz et habitante de Kalgondin (Ouagadougou) ou encore de Mme Djénè Bassoulé, vendeuse de sandwich. Elle venait d’avoir son premier client à 20 h alors qu’elle est arrivée à 15 h. « Ça ne va pas alors que j’ai mis 7 000 F pour acheter les condiments », a-t-elle confié. Mais pour tous ces vendeurs, les tenanciers de maquis et de télécentre, l’espoir est permis et ils attendent de voir.

Aimé Mouor KAMBIRE


200 et 300 F CFA pour les parkings

Les propriétaires des engins à deux ou quatre roues sont avertis. Le parking au SIAO coûte 200F CFA pour les deux roues et 300F pour les voitures « Les parkeurs sont ceux qui profitent le plus du SIAO ». Ces propos, tenus par un visiteur du SIAO 2006, témoignent à quel point ce secteur d’activité qu’est la gestion des parkings, prend de plus en plus de l’ampleur pendant la fête de l’artisanat africain. Samedi 28 octobre, nous sommes au deuxième jour du SIAO.

Le boulevard des « Tensoba », qui passe devant le Salon est fermé à la circulation pour les véhicules, depuis la mairie de Bogodogo. Seules, quelques voitures accréditées peuvent se rendre jusque sur le site de la manifestation. Les autres véhicules, doivent trouver une place dans les multiples parkings implantés çà et là, autour du site du SIAO. Estelle Ouédraogo vient justement de confier sa mobylette dans un parking déjà rempli d’engins à deux roues.

« C’est 200F, et on paye avant de rentrer au SIAO », lui rappelle un des parkeurs, visiblement pressé d’aller chercher d’autres clients au bord de la route. Après avoir payé, elle lance à son interlocuteur : « c’est pas sérieux, vous avez multiplié les tarifs habituels par quatre. Vous voulez profiter du SIAO pour vous enrichir ». Les gérants de parkings eux, ne sont pas du même avis.

Paul Kabré gère les deux parkings situés à la devanture de la mairie de Bogodogo. Pour lui, les nombreuses charges justifient largement les tarifs de 200 et 300 F. « Les gens pensent que nous gagnons beaucoup d’argent. Ce qu’ils ne savent pas, c’est que nous avons d’autres dépenses telles que les frais d’acquisition des terrains, la rémunération de nos employés et la location de bâches.

De plus, il y a les risques de vol d’engins qui peuvent arriver à tout moment », laisse entendre M. Kabré qui reconnaît par ailleurs, que sa recette journalière peut monter jusqu’à soixante mille (60 000) francs CFA. « Je dois également payer 2000F CFA par jour à chacun de mes quinze employés », ajoute-il. Pour cette édition du SIAO, ce sont au total vingt-sept (27) parkings qui ont été dégagés par la mairie de Bogodogo. Chaque parking mesure 20m2 et a coûté aux gérants, la somme de cinquante mille (50 000) francs CFA.

Moustapha SYLLA

Sidwaya

Sidwaya

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