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Ouagadougou, capitale de l’artisanat africain

Publié le lundi 30 octobre 2006 à 07h41min

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Jean-Claude Bouda, commissaire général du SIAO

C’est parti ! Le dixième Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) a ouvert ses portes dans la matinée du 27 octobre 2006 au cours d’une cérémonie ayant réuni des milliers de personnes en dépit de la forte chaleur et présidée par le Premier ministre Ernest Paramanga Yonli.

Manifestation culturelle et commerciale, le SIAO est devenu depuis sa création en 1988, « la principale vitrine de l’artisanat africain et une opportunité pour l’artisanat du reste du monde de se faire connaître par les acheteurs professionnels et le grand public » comme l’a souligné le ministre du Commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat Benoit Ouattara.

Véritable rendez-vous culturel et commercial, le salon de Ouagadougou qui, à ses débuts se cantonnait dans l’espace sous-régional ouest-africaine a acquis aujourd’hui une dimension continentale. 150 acheteurs professionnels venus d’Asie, de l’Europe, de l’Australie, de l’Inde, de la France, de la Tchéquie sont attendus dans la capitale burkinabè qui pour l’occasion s’est faite belle pour accueillir les artisans de trente pays.

La demande en stand très forte cette année traduit à merveille le succès du SIAO et suscirte des interrogations sur les capacités d’acceuil du site. Absente des deux précédentes éditions suite à la tentative de coup d’Etat qui s’est par la suite transformée en rébellion en septembre 2002, la Côte d’ivoire signe son grand retour avec près de 150 artisans décidés à disputer les onze prix en compétition. « D’expérience, on sait que les Ivoiriens ne font pas les choses à moitié et il faudra sans doute compter avec eux », a prévenu le Commissaire général du SIAO, Jean-Claude Bouda. Toutes les zones géographiques et culturelles du continent sont représentées et on note la présence pour la première fois de la Libye et de la Tunisie.

Placé sous le thème de « Artisanat africain et commerce équitable » n’est pas seulement un cadre festif, mais aussi un lieu de discussions entre les principaux acteurs de l’artisanat. Le choix du thème est loin d’être un effet de mode, il traduit plutôt le souci des professionnels de faire en sorte que les règles du commerce international ne soient pas préjudiciable à l’artisanat africain.

Concrètement, il s’agit de réduire au maximum les multiples intermédiaires qui existent entre les producteurs les consommateurs, ce qui permettra d’instaurer une juste rétribution du travail des premiers.

Cette édition est aussi l’occasion pour les producteurs africains d’insister sur la nécessité pour les pays du Sud d’apporter une valeur ajoutée à leurs matières premières.

En marge du SIAO, des rencontres sont d’ailleurs organisées sur des sujets ayant trait au secteur de l’artisanat comme les Deuxièmes journées de Ouagadougou organisées par le Projet d’appui aux petites entreprises artisanales ( PAPEA), la réunion du Conseil d’Administration du réseau ouest africaines des femmes artisanales, l’Assemblée générale du Comité de coordination pour le développement et la promotion de l’artisanat africain (CODEPA) et une conférence régionale sur le tourisme, l’artisanat et développement.

Côté organisation, les débuts du Salon 2006 connaissent quelques ratés fâcheux pour les artisans exposants.
Pendant que certains s’affairaient à occuper leurs stands, d’autres venaient à peine de les réceptionner. Pour cause de délestages répétitifs, la salle de presse habituellement opérationnelle était toujours en installation.

Des désagréments qui sont toutefois loin de miner le moral des exposants et du public qui a pris d’assaut les allées des stands.

Joachim Vokouma,
Envoyé spécial à Ouaga
Lefaso.net

P.-S.

Lire aussi :
SIAO 2006

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