Et le comble, c’est que c’est tiré par les cheveux. L’on se rend compte, si besoin en était, que ce ne sont pas tous les Burkinabè qui ne portent pas dans leur cœur le mari de Simone Ehivet. C’est d’ailleurs tout naturel. Chacun a le droit, au nom de la liberté d’association, de pactiser avec qui il veut ; le diable ou le bon Dieu.

Soit. Mais ce qui nous peine dans cette sortie politico-médiatique hasardeuse, pour ne pas dire suicidaire de ces panafricanistes en herbe, oh combien malhabile, c’est que c’est maintenant que ces supporters de la 25e heure se rendent compte de la justesse du combat du trublion de Mama.

Pardieu ! Qu’ils ont pris du temps, la bande à Izdine Touré ! Où étaient-ils, Touré et Cie quand le 19 septembre 2002, la rébellion de Guillaume Soro prenait les armes ? Cette affaire ressemble à du flou. Y a qu’à voir la carrure des conférenciers du jour. Nous nous réservons le droit de ne pas les écorcher, mais leur éveil tardif en dit long sur leurs ambitions.

Mais à qui profite le crime ? Quelqu’un se serait-il encore caché derrière cette coquille vide comme certains savent si bien le faire ? Pour savoir qu’il y a anguille sous roche, il suffit de lire entre les lignes. Ce serait bien dommage pour ces panafricanistes qui avouent agir au nom de la « solidarité africaine qui exige de venir en aide à un frère en difficulté ».

Et ces jeunes qui sont à la hauteur de leur péché d’ajouter que « rien ne semble plus normal que de voler au secours du président Gbagbo, car le combat que celui-ci mène dans son pays est héroïque à l’instar de celui mené jadis par Lumumba, N’Krumah, Nasser, Sankara,... » Bonnes gens ! Que les CPpistes ont la mémoire très courte ! A moins qu’ils ne se soient réjouis de la cabale contre leurs frères sur les bords de la lagune Ebrié, suivie de leur spoliation, parce que leur seul tort, c’est d’être des Burkinabè. Qu’ont-ils fait pour voler au secours de ces Burkinabè en proie à la furie de Gbagbo ? Non, soyons sérieux ! C’est vrai que la politique peut être l’échelle la plus courte qui mène à la soupe populaire, au gâteau. Cependant, par moments, il faut savoir raison garder.

L’on est souvent tellement assoiffé que l’on est prêt à vendre son âme au diable. Mais nos braves « panafricanistes » devraient savoir que l’on est toujours rattrapé par ce qu’on fait. Ceux qui, toute honte bue, ont oublié les souffrances de leur peuple lors de l’opération « Bayiri » et qui ont voulu ramer à contre-courant on été rattrapés par leur passé. Alors, si l’on est tant attiré par l’argent de Gbabgo, on peut bien le manger. Toutefois, il peut rester en travers de la gorge. A moins que le mot panafricaniste n’ait un autre sens dans le dictionnaire de ces pro-Gbagbo de la dernière génération.

L’Observateur Paalga