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COTECNA Burkina : « La qualité d’un produit protège tout le monde, même son importateur »

Publié le samedi 28 octobre 2006 à 09h01min

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Sébastien Dayama

Sébastien Dayama est le directeur des relations extérieures du bureau de liaison COTECNA du Burkina et consultant chargé des relations extérieures pour COTECNA Genève. Avec lui, il a été question de découvrir COTECNA, ce à quoi rime la vérification des importations et son enjeu pour le pays.

S.P. : Que fait exactement COTECNA au Burkina ?

S.D : COTECNA a signé une convention avec l’Etat burkinabè pour la vérification des importations avant embarquement. Il apporte une assistance à l’administration des douanes burkinabè.

S.P. : En quoi consiste cette vérification des importations ?

S.D : Le contrôle des importations consiste à inspecter des marchandises qui doivent être importées d’un pays vers le Burkina Faso avant leur embarquement. COTECNA s’occupe d’inspecter physiquement la marchandise, de valoriser la marchandise et d’émettre des informations sur un support
que nous appelons l’attestation de vérification au service des douanes burkinabè. C’est un document valable pour le dédouanement des marchandises.Il faut noter que l’inspection avant embarquement n’est faite que lorsque la valeur forte de la marchandise est supérieure ou égale à trois millions de francs CFA (3 000 000 F CFA).

S.P. : Comment êtes-vous organisés pour bien mener cette mission d’inspection ?

S.D : Au niveau du Burkina, nous avons une direction générale comprenant tout naturellement une administration, une direction des opérations et une direction informatique.

S.P. : La vérification coûte-t-elle- quelque chose aux propriétaires des marchandises à déclarer ?

S.D : COTECNA ne travaille pas de façon directe avec les importateurs. Les obligations de COTECNA sont clarifiées dans une convention signée avec le gouvernement du Burkina Faso. COTECNA, si vous voulez, est un partenaire direct de la douane. Elle apporte une assistance à la douane. Le travail qu’elle fait est pour la douane, donc pour le gouvernement burkinabè. Aucun lien quelconque avec l’importateur, pas de lien financier, rien d’autre que de s’occuper de l’inspection de ses marchandises. Elle fournit les résultats à la douane.

S.P. : Qu’est-ce que le Burkina Faso gagne dans ce contrôle des marchandises ?

S.D : Il revient à l’autorité compétente, à savoir le ministère des Finances et du Budget, de situer son importance. S’il s’agit maintenant de mon propre entendement, je dirai tout de suite que les missions que l’Etat a confiées à la société d’inspection sont des missions importantes pour l’administration des douanes.

S.P. : Est-ce que dans cette mission d’inspection vous disposez des outils nécessaires pour travailler ?

S.D : Tout naturellement ! Le travail que nous effectuons est très difficile. Pour aboutir aux résultats qu’elle obtient et qu’elle met à la disposition des douanes, il lui a fallu mettre en place un certain nombre de choses, de techniques, de logistiques partout dans le monde. Pour ce qui est des outils de vérifications par exemple, nous disposons de scanner à rayons, d’un système informatisé du risque (SIAR5), d’un réseau international de travail, de logiciels de suivi des opérations de transit, de logiciels de bases de données à valeurs transactionnelles, de « Cotecnalink » (système qui permet aux importateurs de suivre le statut de leur importation sur internet), etc.

S.P. : Beaucoup de consommateurs se plaignent de la qualité des produits de grande consommation. Vous, qu’en dites-vous ?

S.D : De mon point de vue, pour se plaindre, il faut disposer de preuves tangibles. Mais c’est une bonne chose que les citoyens consommateurs arrivent à faire la différence entre ce qui est bon et ce qui est mauvais. La qualité d’un produit protège toujours tout le monde, même celui qui l’a importé. Quand un produit n’est pas bon pour la santé et qu’il ya une structure qui est capable d’attirer l’attention des consommateurs, même celui qui l’a importé ne peut pas dire qu’il n’est pas d’accord et que ce n’est pas une bonne chose que de se plaindre.

En tant que consommateur burkinabè, lorsque la ligne des consommateurs, sur la base d’éléments avérés, se plaint de la qualité d’un aliment, c’est une bonne chose. Maintenant, ce qu’il faut noter, c’est que la société d’inspection intervient de façon systématique lorsque la valeur forte d’une marchandise est supérieure ou égale à trois millions de francs CFA. C’est en ce moment qu’elle intervient pour vérifier la qualité, la quantité et la valeur. La société d’inspection n’est pas impliquée au cas où la valeur de la marchandise est inférieure à trois millions de francs CFA.

S.P. : Cela fait un bout de temps que vous collaborez avec la douane. Quels changements, notoires avez-vous constaté ?

S.D : Nous avons d’abord pu noter comme éléments positifs, la bonne collaboration qui existe entre les deux structures. Nous avons trouvé une administration des douanes ouvertes, disposée à discuter des questions importantes avec la société d’inspection. Aussi bien nous leur donnons des conseils sur un certain nombre de choses, nous leur fournissons des informations tout comme nous en recevons.

C’est un travail d’équipe qu’il faut louer parce que lorsque la collaboration est telle que nous la constatons aujourd’hui, nous ne pourrons que nous réjouir. Comme deuxième point positif, il faut noter que la convention qui a été signée entre l’Etat burkinabè et la société COTECNA est réalisée de commun accord avec la douane, et cela prouve que cette convention ne dort pas dans les tiroirs et est bien suivie, bien feuilletée par les deux parties.

S.P. : Le feuilleton vécu entre temps avec SGS est-il clos ?

S.D : Je ne crois pas avoir noté un feuilleton avec SGS. Je crois et j’ai bonne mémoire que COTECNA en tant que société d’inspection de droit suisse a participé à un appel d’offre tout comme les autres sociétés. Si je devais parler de feuilleton, je dirai plutôt qu’il s’agit de feuilleton entre des sociétés d’inspection et le ministère en charge.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA

Sidwaya

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