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Affaire Norbert Zongo : le dossier sera-t-il rouvert ?

Publié le vendredi 27 octobre 2006 à 08h31min

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Le militant, activiste invétéré et défenseur de la liberté de la presse avait des « éléments nouveaux » à apporter dans le dossier Norbert Zongo. Comme en réponse à l’onde de choc que le procureur général et celui du Faso ont créé en prononçant le non-lieu sur l’affaire Norbert, Robert Ménard, a apporté un plus qui manquait au rapport de la commission d’enquête indépendante rendu public le 7 mai 1999.

Le 20 octobre de chaque année, les Burkinabè fêtent la journée nationale de la liberté de la presse. Cette année comme les autres, le public est sorti nombreux pour témoigner sa solidarité avec les hommes de médias.
A l’occasion, un panel a été organisé avec pour thème : « Le non lieu dans l’affaire Norbert Zongo » ; lequel a regroupé une pléiade d’invités autour de la réflexion proposée par Me Farama Prosper, conseil dans le dossier, Me Bénewendé Sankara, avocat également du dossier mais représentant le Collectif né après le drame de Sapouy et Tiergou Pierre Dabiré, Journaliste et militant des droits de l’homme et des Peuples.

Après ce panel fort enrichissant sur le non lieu dans l’affaire Norbert Zongo, ce fut la conférence de presse du secrétaire général de Reporters sans frontières, Robert Ménard qui marqua le clou de la matinée commémorative.
Le militant, activiste invétéré et défenseur de la liberté de la presse avait des « éléments nouveaux » à apporter dans le dossier Norbert Zongo. Comme en réponse à l’onde de choc que le procureur général et celui du Faso ont créé en prononçant le non-lieu sur l’affaire Norbert, Robert Ménard, a apporté un plus qui manquait au rapport de la commission d’enquête indépendante rendu public le 7 mai 1999.

Selon ses propos, le rapport de la CEI déposé le 7 Mai 1999 aurait été expurgé de certaines parties afin de trouver un consensus pour que tous les commissaires le signent. Ce qui du reste n’a pas été le cas.
Les parties supprimées mettaient en cause François Compaoré et le richissime Oumarou Kanazoé. Les parties se retrouvent dans le pré-rapport du 26 Avril 1999 (voir extrait). Mais pourquoi, seulement maintenant ? N’avait-il pas eu tout le temps de le publier ? Lui comme d’autres commissaires avaient un devoir de réserve tant que l’instruction était en cour, mais aujourd’hui le non-lieu les délivre de tout engagement.

Pour Robert Ménard, la participation du richissime Kanazoé au crime de Sapouy est indéniable. « Il est le lien avec tout le monde », martèle Menard. Pourtant, il avait déclaré lors de sa première audition : « Je n’avais jamais entendu parler de Norbert Zongo (...) et je n’avais jamais rencontré Norbert Zongo ».

Cependant, un proche de Norbert Zongo, son ami Marcel Zoungrana est formel : « Moi-même j’ai entrepris des démarches pour essayer de trouver un terrain d’entente entre François Compaoré et Norbert Zongo. Dans la mesure où Oumarou (Kanazoé ndlr) était déjà intervenu, je suis donc allé le voir. Il a trouvé la démarche bonne (...) et m’a offert 50 000 francs ».
Kanazoé avait pourtant soutenu à ses débuts qu’il ne connaissait ni cet ami de Norbert Zongo, ni Norbert lui-même.

Quant à François Compaoré, il tentera de faire croire à la CEI qu’il a confié l’affaire du vol à son domicile (l’affaire David Ouédraogo) à la gendarmerie. Or les faits l’accablent, il aurait confié l’affaire aux éléments du Régiment de sécurité Présidentiel (RSP) qui ont torturé à mort David Ouédraogo.

Ce serait les révélations de Norbert Zongo sur cette affaire qui ont entraîné sa mort. Aussi ces faits nouveaux doivent-ils permettre la réouverture du dossier si tant est qu’on veut vraiment la justice dans cette affaire.
M. Ménard n’exclut pas que le dossier Norbert Zongo soit porté à la cour des droits de l’homme de l’Union Africaine et à la cour de justice de la communauté (CEDEAO) pour un traitement plus diligent.

Par Roger sawadogo

Bendré

P.-S.

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2006 à 19:28, par Citoyen En réponse à : > Affaire Norbert Zongo : le dossier sera-t-il rouvert ?

    Une fois de plus un citoyen burkinabé trouve que Ménard est celui qui connaît mieux les faits et le droit dans l’affaire Norbert Zongo, mieux que tous les autres membres de la commission d’enquête indépendante et même les autorités judiciaires burkinabés. Après avoir bien insulté notre chef d’Etat sur RFI, sept ans après que le rapport de la commission d’enquête indépendante soit rendu public, Mr Ménard comme vous le dites vous même "activiste invétéré" est revenu dans notre très chère patrie pour semer la confusion dans les esprits. Nul doute qu’il s’interesse particulièrement au Burkina, Mais c’est le seul pays peut être où il peut se permettre de jouer à ce jeu. Le dossier Norbert Zongo est un dossier qui a secoué notre pays et il n’est ni bon pour l’ordre public, ni bon pour le citoyen burkinabé que vous êtes qu’on trompe l’opinion publique sur des notions techniques de procédure comme c’est le cas en l’espèce. L’importance du dossier recommande la prudence dans les analyses et il est bon de ne pas vouloir que la justice aille dans le sens de ce que l’opinion publique veut forcément, là on ne parlerait plus de justice mais peut être d’autre chose que je me garde de qualifier. Et d’ailleurs, les autorités judiciaires sont les seuls habilitées à apprécier s’il y a faits nouveaux ou pas. Il faudrait également éviter de faire croire que sans Ménard il n’y a pas de droit au Burkina. Ménard est un citoyen français et il doit respecter nos institutions. C’est trop facile de profiter de la tolérance trop élevé de nos autorités pour faire le kafoulmayé dans notre pays. Laissez dire le droit à ceux que la constitution a investi du pouvoir de le dire. Et si toutes les voies de recours sont épuisées, aucun obstacle pour saisir la cour des droits de l’homme de l’union africaine ; dommage qu’il faille attendre que ce soit Ménard qui vienne le rappeler. Ne préjugeons pas non plus de ce que cette cour pourrait décider.

  • Le 27 octobre 2006 à 21:14 En réponse à : > Affaire Norbert Zongo : le dossier sera-t-il rouvert ?

    Mais, M. MENARD, tout ceci était archi-connu et reconnu par le Juge d’Instuction qui a classé cette affaire sans suite. Vos charges nouvelles ne sont, en fait que le reflet de vos propres turpitudes dans ce dossier. Arrêtez de nous bassiner la tête avec ces éléments journalistiques qui ne sont point des éléments ni factuels et encore moins juridiques. Mon pseudonyme est Ange TAMPSOBA, France.

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