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Affaire Norbert Zongo : La partie civile revient à la charge

Publié le mardi 24 octobre 2006 à 07h43min

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Les avocats de la famille de Norbert Zongo

A l’occasion de la commémoration de la journée nationale de la liberté de la presse, le 20 octobre dernier, il s’est tenu deux conférences sur le non-lieu dans l’affaire Norbert Zongo, au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ) à Ouagadougou.

La première a consisté en un panel avec deux des avocats de la partie civile, Me Farama et Me Sankara, et la seconde a été une conférence de presse animée par le journaliste Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF). Au cours de leur conférence, les avocats de la partie civile ont déclaré avoir introduit le même jour une nouvelle requête pour la réouverture du dossier.

La conférence animée par les avocats de la partie civile au CNP/NZ, à l’occasion de la commémoration de la journée nationale de la liberté de la presse, le vendredi 20 octobre dernier, a drainé du monde. Pour Me Prosper Farama, le juge d’instruction dans l’affaire Norbert Zongo a manqué de bonne foi, d’autant que, a-t-il soutenu, celui-ci n’a inculpé qu’un seul parmi les six suspects désignés par la CEI, en l’occurrence l’adjudant-chef Marcel Kafando qui bénéficie comme on le sait, d’un non-lieu.

Embouchant la même trompette, Me Sankara, chef de file des avocats de la partie civile, visiblement non soulagé d’avoir traité la justice burkinabè de "justice de démission", est allé plus loin. Florilège : "Malgré les milliards injectés dans la justice burkinabè, elle offre une image pitoyable". Pour son collègue Farama, "Si cette justice doit être laissée à elle-même, sans censure extérieure, le pire est à craindre". Et celui-ci de se demander si les bailleurs de fonds vont "continuer à financer des prisons rien que pour y mettre des voleurs de poulets".

Après le non-lieu prononcé en faveur de Marcel Kafando, Me Sankara et ses collègues de la partie civile ne désarment pas. Ils promettent de saisir les juridictions internationales si toutefois leurs requêtes n’aboutissent pas.

Mais en attendant que les juridictions internationales ne soient probablement saisies, le collectif des avocats des ayants droit de Norbert Zongo et de ses trois compagnons a introduit, le 20 octobre 2006, une nouvelle requête qui, selon lui, peut provoquer un rebondissement dans l’affaire.

Le journaliste, Pierre Dabiré également membre de la Commission d’enquête indépendante (CEI) mise en place au lendemain du drame de Sapouy, faisait aussi partie des panelistes. Abordant la réaction des journalistes burkinabè vis-à-vis du non-lieu, le rédacteur en chef du "Carrefour africain" a fait une large revue de presse d’où il est ressorti que pendant un bon moment, l’affaire a fait la Une des journaux nationaux. Pour lui, le traitement de l’information à propos de l’affaire a été très controversé, la presse privée en général, a quant à elle, rejeté le "verdict".

De même, au plan international, a fait remarquer le journaliste, les organisations de défense de la liberté de la presse ont unanimement exprimé leur indignation.

Ménard de retour

Robert Ménard, secrétaire général de RSF, qui a animé la conférence de presse, juste après le panel avec les hommes en toge, n’a pas du tout été tendre à l’endroit de la justice burkinabè, particulièrement du juge d’instruction, Wenceslas Ilboudo. Membre du CEI, Ménard a confié à ses confrères que la version officielle du rapport de la CEI, distribuée par les autorités, n’est en fait qu’un document édulcoré. Les requérants fondent leurs arguments sur le rapport établi par la Commission le 26 avril 1999 et dont certains passages, selon eux, n’ont jamais été rendus publics.

Les passages supprimés portent sur les déclarations d’Oumarou Kanazoé, richissime homme d’affaires qui, selon Robert Ménard, serait au centre même de l’affaire. Les auditions de François Compaoré, frère cadet du président du Faso, et de son épouse ont aussi été ignorées, selon RSF.

RSF à travers une note, a établi certaines charges contre certains éléments du Régiment de la sécurité présidentielle.

Par Lassina SANOU

Le Pays

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