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Côte d’Ivoire : L’impasse

Publié le jeudi 1er avril 2004 à 09h42min

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Après les événements du 25 mars, l’heure est au bilan en nombre de vies humaines et aussi en termes d’impacts politiques. Pouvoirs et états majors des partis politiques fourbissent leurs armes en vue de tirer un bénéfice des derniers événements.

Pour les uns, Laurent Gbagbo et ses alliés, tout va bien. La politique est ainsi faite ; quelques soubresauts, mais rien de bien grave qui puisse mettre en péril le processus de retour à la paix en Côte d’Ivoire. Mais pour les autres, PDCI, RDR, MFA et Forces nouvelles, le malaise est profond. Selon eux, Laurent Gbagbo, le président de la République serait l’artisan de l’enlisement de la situation politique en Côte d’Ivoire, alors que lui trouve auprès des autres tous les éléments de blocage qui remettent en cause le processus de paix entamé et encadré par les accords de Marcoussis.

Dans ce dialogue de sourd où on s’accuse mutuellement de mauvaise foi, le président Laurent Gbagbo déclare qu’il reste « ouvert au dialogue » et appelle les ministres qui boycottent le Conseil des ministres à revenir sur leur décision. Il rejette les accusions de l’opposition qui le qualifie de fossoyeur des accords de Marcoussis. Il leur retourne le compliment en énumérant les lois et faits à son actif et développe des arguments qui accablent l’opposition. « Toutes les lois ont été votées sauf trois. Dans deux cas, les lois n’ont pas été présentées parce que les ministres concernés ne sont pas à leur poste et ne sont pas là pour faire les textes. Je suis le seul à appliquer les accords de Marcoussis », précise le président Laurent Gbagbo.

Depuis les événements du 25 mars, l’opposition refuse de discuter avec Laurent Gbagbo. De nombreuses personnalités exigent des garanties fortes avant de renouer les fils du dialogue avec le président de la République. Cette situation de blocage n’apporte aucune évolution aux problèmes de la Côte d’Ivoire, c’est pourquoi l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) en appelle « à la responsabilité des dirigeants politiques ivoiriens ». « C’est avec les chefs de l’opposition que je cherche à avoir des contacts pour qu’ils arrêtent d’envoyer des gens au casse-pipe », ajoute Laurent Gbagbo qui conteste le bilan des événements qui auraient fait plusieurs centaines de morts selon un décompte de l’opposition. Les différents partis qui ont appelé à la manifestation du 25 mars et qui boycottent le gouvernement de réconciliation nationale se réunissent ce 31 mars pour définir une ligne de conduite commune à suivre.

Au secours, les casques bleus !

Les parlementaires francophones souhaitent le déploiement effectif des casques bleus de l’ONU, seul gage pour l’instant de sécurité et de paix. Mais les missions des soldats de l’Opération des Nations unies en Côte d’ivoire (ONUCI) couvriraient-elles des tâches de police ? Cette hypothèse est sérieusement envisagée au vu de l’inaction de la force Licorne (troupes françaises) qui est restée cantonnée sur ses positions sans intervenir entre les rivaux ivoiriens qui s’affrontaient, ou pour empêcher des expéditions punitives des milices pro-gouvernementales. La définition précise de ces tâches et missions pourraient retarder le déploiement des 6 000 casques bleus prévu à compter du 4 avril.

De nombreux contributeurs en hommes et en moyens financiers commencent par poser quelques conditions avant de s’engager. Ils réclament entre autre une clarification de la situation entre les différents belligérants. Laurent Gbagbo a déclaré qu’il a lui-même réclamé auprès de l’ONU l’envoi d’une commission d’enquête internationale pour que toute lumière soit faite et les responsabilités dégagées sur les derniers événements qui ont conduit au blocage politique en Côte d’Ivoire. Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé qu’il a saisi le Haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU pour contribuer à la manifestation de la vérité.

Didier SAMSON
www.rfi.fr

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