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Rapport 2005 de la CNUCED : L’Afrique attire peu d’investisseurs étrangers

Publié le vendredi 20 octobre 2006 à 07h41min

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Les investissements étrangers directs (IED) ont atteint 916 milliards en 2005, soit une augmentation de 29% par rapport à l’année 2004, une hausse observée à l’échelon mondiale, résultat du dynamisme économique de plusieurs pays aussi bien au Nord qu’au Sud. C’est le principal enseignement du rapport 2005 de la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) rendu public le 16 octobre.

Dans les pays économiquement développés, les IED se sont chiffrées à 542 milliards de dollars, soit une hausse de 37% par rapport à 2004, tandis que dans les pays en développement elles ont atteint 334 milliards de dollars, un niveau jamais enregistré. C’est le Royaume-Uni qui a attiré le plus d’investisseurs étrangers puisque les entrées IED se chiffrent à 165 milliards de dollars, les Etats-Unis étant, par ordre d’importance, le deuxième destinataire.

Parmi les pays en développement, la Chine, Singapour, le Mexique et le Brésil sont les principaux destinataires des IED. 77 des 100 sociétés multinationales ont leur siège en Asie, les autres se répartissant à parts égales entre l’Afrique et l’Amérique latine.
Selon le rapport, ce sont les services, notamment les télécommunications, la finance et l’immobilier qui ont profité de la hausse des investissements.

En Afrique, les entrées IED ont fait un bond, passant de 17 à 31 milliards de dollars, destinées essentiellement dans l’exploitation des ressources naturelles, principalement le pétrole, mais aussi dans le secteur bancaire. « Les prix élevés des produits de base et la forte demande de pétrole ont contribué à l’intensification des activités de prospection dans plusieurs pays dont l’Algérie, l’Egypte, la Guinée-équatoriale, la Libye, la Mauritanie, le Nigeria et le Soudan », écrivent les auteurs du rapports. Cette forte augmentation de 78% des entrées IED ne saurait toutefois pas masquer le fait que « la part de cette région dans l’IED mondial est néanmoins restée faible, dépassant à peine 3% ».

L’Afrique du Sud se place en tête des pays africains ayant attiré le plus d’IED avec 6,4 milliards de dollars, soit 21% des entrées totales sur le continent, et dans l’ordre, suivent l’Egypte, le Nigeria, le Maroc, le Soudan, la Guinée-équatoriale, la République démocratique du Congo (RDC), l’Algérie, la Tunisie et le Tchad.

Les investissements proviennent essentiellement des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne.
Selon le rapport, l’Afrique ne se contente pas d’accueillir des d’investissements étrangers, de plus en plus d’entreprises se lancent dans l’internationalisation notamment par le biais des fusions-acquisitions, même si les sorties d’IED d’Afrique ne concernent que peu de pays (Egypte, Libéria, Libye, Maroc, Nigeria, Afrique du Sud).

La société égyptienne de télécommunications Orascom a ainsi acquis Wind Telecommunicazioni (Italie) par l’intermédiaire de Weather Investments. « Si les pays africains veulent devenir concurrentiels sur le plan international, suggère la CNUCED, il faut qu’ils renforcent les liens entre les secteurs exportateurs et le reste de l’économie en créant et en développent les capacités locales nécessaires, qu’il s’agisse de l’infrastructure matérielle, du potentiel de production ou des organismes d’appui à l’investissement privé ».

Joachim Vokouma,
Lefaso.net

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