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France : Sale temps pour les sans-papiers

Publié le vendredi 13 octobre 2006 à 08h27min

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Des expulsés de Cachan (France)

Les chiffres officiels sur les futures régularisations des sans-papiers sont tombés fin septembre 2006. C’est le ministre français de l’Intérieur lui-même, Nicolas Sarkozy, qui a annoncé les 6 924 futures régularisations.

Cela signifie que les 23 000 autres parents de sans-papiers d’enfants scolarisés en France qui n’ont pas été régularisés au titre de la circulaire Sarkozy du 13 juin 2006 s’apprêtent à quitter le territoire français.

Certains immigrés qui vivaient depuis longtemps dans la clandestinité avaient accepté de s’afficher officiellement, espérant bénéficier des régularisations. Mais ils ont été déçus par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) qui a rejeté leurs demandes et maintenant, ils ne se font guère d’illusions.

Même si des enseignants, des parents d’élèves, des associations et des syndicats se sont mobilisés notamment autour du RESF (Réseau éducation sans frontières), ils reconnaissent que « légalement, les possibilités de recours sont minces ».

C’est maintenant au tour des familles françaises de bonne volonté de dire « nous voulons que cette famille d’immigrés reste en France ».

D’ailleurs dans le cadre de sa politique « d’immigration choisie », Nicolas Sarkozy a demandé à ses services d’accentuer le rythme d’exécution de reconduite aux frontières des clandestins. L’objectif affiché est d’atteindre les 25 000 expulsés d’ici à la fin de l’année. Cet objectif semble à la portée du ministre français de l’Intérieur, puisque 15 000 personnes ont déjà été reconduites


Suisse : des conditions d’immigration plus restrictives

Le référendum du 24 septembre dernier a abouti au durcissement des mesures anti-immigration. En effet, deux tiers (2/3) des Suisses ont approuvé le texte soumis au vote.

Les étrangers illégaux et les récalcitrants à leur rapatriement pourront désormais être détenus jusqu’à 24 mois. En décidant de « réveiller une ancienne loi », la gauche socialiste savait la victoire de l’extrême droite possible, mais ce qui a surpris, c’est l’ampleur du « Oui ». Le texte soumis au vote a même été plébiscité à près de 70% des voix.

Avec 100 000 sans-papiers officiels sur une population de sept millions (7 000 000) de personnes, la Suisse a connu pourtant, ces dernières années, une baisse des demandes d’asile (de 14 000 en 2004 à 10 000 en 2005).

Désormais pour travailler en Suisse, il faudra justifier d’un emploi rémunéré et d’un haut niveau de qualification.

Quant aux demandeurs d’asile, ils devront pouvoir présenter tous leurs documents d’identité.

Selon les analystes politiques, ce nouveau vote des Suisses s’explique par la peur ressentie suite aux images en provenance des Îles Canaris où des milliers d’Africains tentent chaque jour, de rejoindre l’Europe


Belgique : le racisme fait de la résistance

Les élections municipales du 8 octobre 2006 ont permis de constater que même s’il n’a pas progressé, le racisme reste présent en Belgique.

Dès le 1er octobre, les artistes s’étaient mobilisés notamment à travers une marche à laquelle ont pris part environ 100 000 personnes. Parmi les 200 artistes présents, on pouvait remarquer des grands noms de la musique belge comme Adamo, Arno, Axelle Red, Mousta Largo. Les réalisateurs de cinéma se sont aussi joints à l’initiative, en réalisant un clip publicitaire contre le racisme.

Quant aux écrivains et aux plasticiens, c’est par des expositions qu’ils ont apporté leur contribution à la lutte contre le racisme.

Mais en dépit de toutes ces initiatives, le Vlaams Belang (intérêt flamand), parti d’extrême droite a franchi dans de nombreux endroits, le seuil des 25% d’électeurs et a parfois même atteint des pics à 35%. Pourtant dans son fief à Anvers, il a été battu et perd le contrôle de la ville. Du côté de la justice aussi, les choses commencent à bouger puisqu’en 2004, le Vlaams Blok (Bloc flamand) condamné pour incitation à la haine raciale, s’était converti en Vlaams Belang pour échapper à la sanction.

Quant au président du (francophone) Front national, il a été condamné pour la même raison et devra en outre d’une amende, travailler 250 heures dans des actions d’intégration des migrants


Rwanda : le débat sur la peine de mort refait surface

Le code pénal rwandais qui prévoit la peine de mort fait l’objet de discussions actuellement sur l’opportunité du maintien de cette sanction. Selon Domitille Mukantagazwa, secrétaire exécutive des juridictions Gacaca, près de 70 000 suspects de génocide risquent d’être condamnés à la peine capitale. Déjà, les militants des droits de l’homme commencent à donner de la voix.

La dernière exécution en date du 24 avril 1988 qui a vu 24 personnes publiquement fusillées dans les stades a soulevé l’indignation de la communauté internationale. Mais le débat est loin d’être clos car la population est partagée. D’une part, les rescapés du génocide de 1994 qui craignent pour leur vie réclament l’exécution des coupables.

D’autre part, les familles des condamnés, les églises, les militants des droits des personnes et le pouvoir exécutif rwandais réclament sa suppression. D’ailleurs lors d’une conférence de presse le 30 mars 2006, Paul Kagamé, le président rwandais s’est prononcé dans le sens de la suppression, afin selon lui, que les planificateurs du génocide puissent être jugés. Certains survivants affirment qu’ils n’éprouvent aucune satisfaction et aucun soulagement dans l’exécution des coupables.

On peut espérer une évolution vers la supression de la peine capitale au Rwanda puisque le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) en a fait une condition pour se déplacer d’Arusha en Tanzanie à Kigali o

Pierre Claver MILLOGO (Stagiaire)
Source : Syfia international

Sidwaya

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