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Bonnes pratiques agricoles : L’UNPC-B s’approprie la technique

Publié le mercredi 11 octobre 2006 à 07h35min

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L’Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPC-B) et ses partenaires ont développé depuis deux ans, une initiative pour promouvoir la bonne pratique agricole. Celle-ci a consisté en la formation théorique et pratique d’un noyau de producteurs dans la province du Houet.

Les principaux partenaires de ce projet ont visité le 5 octobre dernier, les champs-écoles de Farakoba et de Bama, pour comparer de visu les physionomies des champs des bonnes pratiques agricoles avec celles des pratiques paysannes.

Les bonnes pratiques agricoles dans les systèmes de production intégrés (coton, céréales, élevage) sont un ensemble de recommandations consensuelles lancées par la FAO, pour garantir la durabilité environnementale, économique et sociale de la production et des activités postrécoltes sur les exploitations agricoles. L’Union nationale des producteurs du coton du Burkina (UNPCB), en collaboration avec la FAO, l’INERA, et les services techniques déconcentrés de l’agriculture, et des ressources halieutiques des Hauts-Bassins, a entrepris depuis la campagne 2005-2006, de promouvoir cette initiative.

Elle a, pour ce faire, mis en œuvre une expérience pilote de recherche-action qui a commencé par un premier champ-école des producteurs (CEP) dans le département de Bama, pendant la saison 2005-2006. Pour la saison en cours, c’est une dizaine de champs-écoles, dans la province du Houet, qui sont en cours d’expérimentation, sous la conduite d’une dizaine de producteurs. Ceux-ci suivent, depuis le 19 juin dernier, une formation de facilitateurs sur les bonnes pratiques agricoles, sous l’encadrement technique du projet "gestion intégrée de la production et des prédateurs des cultures" (GIPD).

Une forte délégation de l’UNPCB conduite par son secrétaire général, Lamissa Ouattara, des représentants de l’INERA, de la FAO et des directions régionales de l’agriculture, des ressources animales, et de l’environnement, ont visité le 5 octobre dernier les champs-écoles de Farakoba et de Bama entretenus par le GPC "Nyongontalon".

La première visite a concerné le champ-école de la station de recherche environnementale et agricole de Farakoba. C’est une parcelle emblavée de coton, en alternance avec le maïs et le « muguna », une plante fourragère de couverture. On y trouve à chaque niveau, deux portions de champs juxtaposés dont l’une est alimentée par des pratiques susceptibles d’améliorer la productivité, la rentabilité économique et la durabilité environnementale des activités agricoles (appelées bonnes pratiques agricoles, BPA) et l’autre, alimentée selon les pratiques paysannes (PP).

Ce sont les producteurs en formation qui ont eux-mêmes guidé et commenté la visite, assistés par moment par leur formateur, le docteur Nacro, coordonnateur national du GIPD. Ils ont expliqué les deux procédés de gestion des cultures, avant d’en présenter les résultats comparés.

Le scénario pour l’identification et la mise en œuvre des meilleures solutions, ainsi que l’évaluation des résultats obtenus a été le même à Farakoba et à Bama. Les BPA tiennent compte aussi bien de la gestion de la culture que du traitement phytosanitaire des plants. Elles concernent la bonne préparation du sol avant le semis, l’utilisation adéquate de la fumure organique, (respect des délais et techniques d’application), l’intégration de la culture des plants (tel que le mucuna) pour la restauration de la fertilité des sols et l’alimentation du bétail, etc.

Conformément au principe de l’apprentissage par la découverte, les producteurs apprenant les BPA ont été formés à la détection des différents insectes ravageurs des plants, ainsi qu’à la préparation et à l’utilisation d’un insecticide fait à base de grains de neem, et dont les avantages ont été démontrés sur place.

La formation théorique et pratique sur les BPA devrait se poursuivre jusqu’à la période postrécolte afin de prendre en compte tout le cycle de production, et de convaincre les producteurs de la rentabilité de la production version BPA. Et les 10 producteurs en cours de formation devraient, au cours des saisons prochaines, se charger de former d’autres producteurs sur les techniques des BPA.

A l’issue de la visite des CEP de Farakoba et de Bama, les producteurs se sont prêtés aux questions des visiteurs et ont en retour, pris note des observations et suggestions de leurs hôtes. Ils ont également souhaité toujours bénéficier du soutien de l’ensemble des partenaires afin que les bonnes pratiques agricoles fassent tâche d’huile dans d’autres provinces de la région des Hauts-Bassins et dans d’autres régions du Burkina.

Par Paul-Miki ROAMBA

Le Pays

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