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L’Afrique de l’Ouest à nouveau au chevet de la Côte d’Ivoire, avec Gbagbo

Publié le samedi 7 octobre 2006 à 09h18min

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Obasanjo et Gbagbo

Onze chef d’Etat d’Afrique de l’Ouest, dont l’ivoirien Laurent Gbagbo, tentaient vendredi au Nigeria de dénouer la crise ivoirienne dont ils craignent qu’elle ne déstabilise à terme la région.

Ces onze chefs d’Etats sur les 15 des pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Côte d’Ivoire comprise, participent à ce Sommet d’une journée dont le but est définir un nouveau cadre de transition politique en Côte d’Ivoire, en crise depuis 4 ans après un coup d’Etat raté en septembre 2002.

Un communiqué final devait être publié mais n’avait toujours pas été rendu public à 18H00 GMT.

"Nous allons envoyer à ces gens (les protagonistes ivoiriens) un message très clair : ce sera le dernier report de la date des élections", avait prévenu le secrétaire exécutif de la Cédéao Mohamed Ibn Chambas, juste avant l’ouverture de la session plénière.

Le dossier ivoirien, qui a déjà donné lieu à de multiples sommets, est bloqué tant les positions des protagonistes sont aux antipodes.

L’opposition demande les pleins pouvoirs au Premier ministre de transition Charles Konan Banny, la rébellion des Forces nouvelles (FN, qui contrôle le nord du pays depuis septembre 2002) souhaite remplacer Laurent Gbagbo par un triumvirat de transition.

Dans une lettre à la communauté internationale en ligne sur le site des FN, leur dirigeant Guillaume Soro a réclamé une "décision courageuse" contre Laurent Gbgabo car "la voie de la démocratie ne sera pas recherchée par les dirigeants actuels" et pour éviter que les "bruits de bottes que l’on entend dans le sud" ne "se transforment en bruits de bombes".

Drapé dans la constitution et président d’un pays coupé en deux depuis quatre ans, Gbagbo entend bien rester à son poste jusqu’à l’organisation d’élection présidentielle.

Les désaccords persistants (actualisation des listes électorales, désarmement) ont rendu l’échéance du 31 octobre 2006 impossible à tenir pour des élections, contraignant la communauté internationale à reporter le scrutin une deuxième fois, après le premier rendez-vous manqué d’octobre 2005.

Vendredi matin, le président nigérien Mamadou Tandja en tant que président en exercice de la Cédéao a réclamé "des propositions concrètes (...) pour conduire à des élections démocratiques en Côte d’Ivoire".

La réunion devait en tout cas déboucher sur des propositions concrètes avant celles de l’Union africaine (UA) et de l’Onu d’ici à la fin du mois.

L’Onu, dont le secrétaire général Kofi Annan a mis en garde jeudi Abidjan contre tout appel à la violence, attend "des recommandations claires" de la Cédéao et du prochain sommet de l’UA à la mi-octobre.

La Cédéao regroupe les Etats suivants : Bénin, Burkina Faso, Cap Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.

Le report de la présidentielle, prévisible depuis des mois, a été officialisé le 20 septembre par l’Onu à New York, les médiateurs et les acteurs de la crise ivoirienne, en l’absence notable de M. Gbagbo qui avait boudé la réunion.

Malgré des relations souvent difficiles avec ses pairs africains, il a cette fois fait le déplacement, ainsi que Charles Konan Banny, mais aussi ses plus farouches adversaires : l’ex-président Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara.

Toute l’Afrique de l’Ouest redoute que la crise ivoirienne, déclenchée par un coup d’Etat raté le 19 septembre 2002 ne dégénère et déstabilise la région. Les déclarations lundi du chef du parti présidentiel ivoirien, Pascal Affi N’Guessan, ont encore ravivé ces inquiétudes : "la Cédéao ne doit pas oublier qu’elle a des millions de ressortissants en Côte d’Ivoire. Chacun de ces pays doit penser à ceux-ci".

L’organisation avait immédiatement qualifié ces propos d’"irresponsables, inflammatoires et totalement inacceptables".

AFP

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