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Sommet de la CEDEAO sur la Côte d’Ivoire : La logique de guerre contre la recherche de la paix

Publié le vendredi 6 octobre 2006 à 08h19min

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Un sommet des chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) consacré à la Côte d’Ivoire se tient ce 6 octobre 2006 à Abuja au Nigeria. L’objectif, c’est de trouver une voie de sortie de crise pour la Côte d’Ivoire. Le président du Faso prendra part à cette importante rencontre.

Ce 6 octobre se tient à Abuja au Nigeria un énième sommet sur la Côte d’Ivoire. Cette réunion sera l’occasion pour les chefs d’Etat membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de faire de nouvelles propositions de sortie de crise en Côte d’Ivoire.

On ignore si le président ivoirien Laurent Gbagbo, après avoir boudé la réunion des Nations unies consacrée à la situation dans son pays le 20 septembre passé, participera au sommet d’Abuja, même si cela ne doit pas avoir une incidence sur le sommet.

En se réunissant de nouveau, les chefs d’Etat veulent éviter une aggravation des tensions en Côte d’Ivoire après le 31 octobre 2006. A ce propos, le 21 septembre 2006, en marge du Sommet de la francophonie en Roumanie, Denis Sassou N’Guesso, président de l’Union africaine, sur l’initiative du président français, Jacques Chirac avait convoqué un mini-sommet sur la Côte d’Ivoire. Cette rencontre avait accouché d’un projet de déclaration proposé par les 8 chefs d’Etat présents à la rencontre.

Ceux-ci ont proposé un renforcement des pouvoirs de l’actuel Premier ministre, Charles Konan Banny, la suspension de la Constitution ivoirienne et la mise en place d’un conseil présidentiel, tel que l’exigent les opposants à Laurent Gbagbo. En tous les cas, l’après 31 octobre préoccupe la Communauté internationale, surtout les pays de la sous-région. Que faire pour une sortie de crise ? C’est à cette question que les dirigeants de l’Afrique de l’Ouest devront répondre.

Face au mal ivoirien, faut-il prescrire à la Côte d’Ivoire la même ordonnance que celle de la République démocratique du Congo à savoir un président et plusieurs vice-présidents pour une période de transition ? Faut-il débarquer le président Laurent Gbagbo comme le fût Charles Taylor en son temps au Liberia ? Faut-il confier l’essentiel du pouvoir au Premier ministre Charles Konan Banny et faire de celui-ci le véritable homme fort chargé d’organiser les élections ? etc.

La voie de la paix

Une chose est sûre pour l’instant. La prolongation du mandat de M. Gbagbo par l’ONU d’une année expire en fin octobre prochain. Aussi le médiateur de l’Union africaine dans la crise ivoirienne, le président Sud-africain Thabo M’Beki a montré ses limites. Par ailleurs, après le 31 octobre, la Côte d’Ivoire peut sombrer dans le chaos vu les propos va-t-en guerre tenus ces derniers jours par Laurent Gbagbo et ses partisans.

Le président du Front populaire ivoirien, M. Affi N’Guessan, a même proféré des menaces contre la vie des ressortissants des Etats membres de la CEDEAO résidant en Côte d’Ivoire. En réaction, la CEDEAO a trouvé ces propos de M. Affi N’Guessan « irresponsables, inflammatoires... »

Pour l’organisation sous régionale, ces propos sont « un affront à l’endroit de l’ensemble de la région et une preuve de manque total de respect à l’égard des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ». Pendant que le n°1 du FPI attise le feu, Laurent Gbagbo dans une lettre adressée à la CEDEAO et à l’Union africaine exige ceci : « Le départ de la force Licorne, la suppression de la zone de confiance et un nouveau gouvernement ».

Telle est sa voie de sortie de crise. Sera-t-il suivi dans cette option ? L’issue de la réunion d’Abuja nous le dira. Dans cette affaire, Blaise Compaoré et ses pairs auront à cœur sans doute de sortir la Côte d’Ivoire du bourbier et d’instaurer un climat de paix dans la sous-région. Alors, la fermeté s’impose.

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA (rabankhi@yahoo.fr)

Sidwaya

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