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Dialogue social : Le Burkina, un cas d’école

Publié le jeudi 5 octobre 2006 à 07h43min

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Incontestablement, le Burkina est l’un des rares pays africains où le dialogue social a un sens. L’arbre à palabre et ses vertus exaltés par nos grands parents, pour ne pas dire nos ancêtres, n’ont pas perdu, au Burkina, leur essence malgré le temps et ses effets souvent néfastes.

Lorsque des évènements douloureux présageant le pire dans la jeune nation burkinabè se sont présenté comme il n’en manque jamais dans la vie des nations, les fils et filles de notre pays ont toujours su, dans un sursaut salvateur et patriotique, faire appel au bon sens pour éviter le chaos. Le dialogue social, la médiation et le pardon restent les maîtres mots.

Le retour dans un passé récent du Faso a de quoi faire frémir et les plus religieux diront que Dieu aime vraiment le Burkina Faso pour l’avoir tiré des fourches caudines du diable ! Oui, nous n’irons pas jusqu’à dire comme ce prêcheur que comme Israël dans la Bible, notre pays est élu mais en tout cas il a la grâce divine. Avant même le drame de Sapouy, des surchauffes politico-militaires ont fait craindre le pire.

Peut-on oublier les années de braises d’avant-Révolution (1982-1983) et celle 1987 courant la Révolution où se menaient des guerres « souterraines » entre forces « cagoulées » qui s’exprimaient à travers une littérature particulière : les tracts ? Certainement pas. Ceux qui à l’époque lisaient ces écrits et ne connaissaient pas leurs origines s’attendaient du jour au lendemain à ce que les masques tombassent et que s’embrasât le pays.

On a souvenance qu’il fut un temps où le simple sachet plastique, qui contenant de l’air et éclatait sous la pression d’un quelconque poids, suffisait à faire vider à la minute un lieu public parce qu’on n’était sûr de rien et il ne fallait pas être cette victime innocente qu’on allait regretter plus tard dans un discours apaisant.

C’est dire que la psychose était grande. Grâce à Dieu, il n’en fut rien ou du moins, les non-acteurs directs du « jeu » qui se jouait ne peuvent dire qu’en dehors du supplice psychologique, ils aient été violentés. Les choses ont fini par se tasser et la nouvelle ère démocratique qu’ouvrait l’adoption de la Constitution du 2 juin 1991 est venue comme pour attester que le Burkina et son peuple sont bénis.

Et c’est cette bénédiction qui certainement fera vivre et traverser douloureusement mais avec lucidité et souci de préserver l’essentiel, la crise socio-politique consécutive au drame de Sapouy (l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO et ses compagnons d’infortune).

Ils étaient nombreux les Burkinabè et les observateurs qui voyaient venir le pire. Les appels à la raison et au calme, sans cesse répétés, du gouvernement n’avaient pas eu raison de la volonté des Burkinabè de manifester leur ras-le-bol et de le faire savoir à qui de droit. Les actes de violence étaient presque devenus quotidiens. Bref, le Burkina était sur une pente raide et il suffisait d’un seul faux pas pour sombrer dans le chaos.

La main invisible de Dieu

Contre toute attente, c’est au moment où tous les regards étaient tournés vers le garant de la paix et de la stabilité (le chef de l’Etat) que celui-ci, va effectivement jouer son rôle en proposant la création d’un collège de sages chargé d’écouter, de dialoguer sous l’arbre à palabre pour trouver des solutions à cette crise jamais égalée dans l’histoire socio-politique de notre pays.

Blaise COMPAORE avait vu juste et son idée à l’époque avait été qualifiée de « lumineuse » par ses adversaires politiques qui ne pouvaient que lui reconnaître ce génie de savoir leur damer le pion en trouvant la parade à leurs actions déstabilisatrices et ainsi reconquérir l’estime d’un peuple dont une grande partie dans le doute commençait à être attirée par les chants de sirènes de l’autre côté.

Le reste, vous le connaissez : les sages ont fait un travail remarquable, salué à sa juste valeur, un travail qui a contribué à faire baisser la tension sociale avec au bout du compte des actions ayant permis la résolution de la crise. A l’époque donc le dialogue, la médiation et même le pardon ont finalement eu raison du diable de la division et de la violence. La main invisible de Dieu avait agi, le Burkina revenait de loin. Dans certains pays, on avait vu des crises de moindre ampleur qui ont fini par être un désastre social. Le Burkina, une fois de plus venait de donner un bel exemple de patriotisme où les vertus du dialogue ont été exaltées.

Au plan national comme local (régions, provinces, villages), le dialogue a toujours prévalu. La prédisposition d’esprit des protagonistes au dialogue a chaque fois permis de ne pas aller jusqu’à l’irréparable. Le Burkina peut être fier de ses fils, eux qui ont toujours su sauver l’essentiel dans les moments difficiles. Les Burkinabè doivent être fiers aussi de leur chef d’Etat. Lui qui n’a jamais mis en doute les vertus du dialogue et du pardon. Lui qui, en bon Burkinabè sait qu’un chef ressemble bien à un dépotoir qui reçoit tout et qui entend tout.

Sa capacité d’écoute et son sens inné du dialogue confirment la pensée selon laquelle « le plus haut degré de la sagesse humaine est de savoir plier son caractère aux circonstances et se faire un intérieur calme en dépit des orages extérieurs ». Comme pour dire avec NAPOLEON I que le cœur d’un homme d’Etat doit être dans sa tête.

En tout cas, le constat est que Blaise COMPAORE a fait du dialogue et du pardon une ligne directrice de son action à la tête de l’Etat. C’est ce qui permet au Burkina de sortir toujours la tête haute quand certains souhaitent ou prédisent le contraire.
A l’analyse, Blaise COMPAORE peut faire sienne cette assertion de MONTESQUIEU : « Je pardonne aisément, par la raison que je ne sais pas haïr. Il semble que la haine est douloureuse ».

Au regard de tout ce qui précède, on peut dire que les Burkinabè ne sont pas comme les autres. Et le dialogue qu’ils cultivent au quotidien ne peut que produire des résultats probants et positifs pour la paix et la cohésion nationale. D’ailleurs, le pardon et le dialogue ne sont-ils pas culturels, une tradition, ici au Faso ?

Par Ben Alex Béogo


Dialogue, concertation et paix : Les convictions de Blaise COMPAORE

Si au Burkina on fait toujours appel au dialogue et à la concertation pour résoudre les problèmes et les crises, on le doit en grande partie, à l’esprit d’ouverture du premier magistrat du pays, Blaise COMPAORE. Dans ses discours et actions, au Burkina, comme ailleurs, Blaise COMPAORE ne cesse de les exalter. Ce n’est pas pour rien que dans bon nombre de crises, il est appelé à la rescousse et réussit sa mission.
Nous vous proposons quelques extraits des convictions de Blaise COMPAORE sur le dialogue, la médiation et la paix.

- Il nous faut en Afrique repenser notre mode de gouvernance en nous assurant que l’Etat et ses structures sont, dans leur fonctionnement quotidien, adaptés à notre contexte. Il s’agit de réinventer la démocratie en privilégiant la concertation, en favorisant une culture du développement qui prend en compte les aspirations légitimes du plus grand nombre (in Les voies de l’espérance)

- La recherche constante de consensus avec tous les acteurs sur la nature des institutions républicaines et sur les règles du jeu politique, favorisant l’esprit d’ouverture, de tolérance, de dépassement est un signe de sagesse politique pour les dirigeants africains (in Les voies de l’espérance)

- Les nations qui ignorent l’anarchie sont celles où les principales valeurs de la société sont acceptées et partagées par de larges couches de la population et où le consensus s’organise dans le cadre de la démocratie (in Les voies de l’espérance).

- Il est triste d’avoir à admettre que la haine et la violence restent à l’orée du XXIe siècle, les ressources privilégiées par certains esprits pour régler leurs contradictions (in Les voies de l’espérance)

- Interpellé dans son écartèlement meurtrier et sa conscience bafouée, notre continent doit démontrer sa maturité et sa capacité à imaginer les mécanismes du retour à la quiétude. Les initiatives ne manquent pas, qui vont de la médiation, inspirée par nos traditions, à la mise en place d’instruments politiques du règlement pacifique des conflits, dont la vocation à terme est de faire émerger une véritable culture de paix. (in Les voies de l’espérance).

- Nos populations ont besoin de paix et de sécurité pour exercer leurs libertés. J’ai bien noté cette aspiration à l’occasion de certaines consultations populaires (in Programme quinquennal-2005).

- Le Burkina Faso est fidèle aux valeurs de paix et de sécurité sans lesquelles rien de durable ne peut être construit. L’organisation de la Journée nationale de pardon témoigne du sens et du prix que j’attache au dialogue, à la culture de la paix et à la tolérance (in Programme quinquennal 2005).

- ... Il n’est jamais ni trop tôt, ni trop tard pour demander pardon et prendre un nouveau départ (in JNP-2001).

- La fiabilité et la viabilité de l’Etat de droit ne se mesurent pas seulement dans sa capacité à prévenir les crises sociales mais aussi et surtout dans sa capacité à les gérer, à les surmonter et à les juguler convenablement dans la légalité et le dialogue social (discours de nouvel an 1999).

- La paix sociale est le préalable indispensable à tout. Elle représente pour le corps social ce que représentent la santé et la sécurité pour le corps humain. (discours du 10 décembre 2000 à l’occasion de la Fête nationale).

- L’exemple de nombreux pays d’Afrique et d’ailleurs, montre à quel point la persistance de crises sociales mal résolues, la négation du dialogue, le manque de tolérance et l’absence de clairvoyance des acteurs politiques et sociaux ont conduit à des déchirures sans précédent du tissu social. C’est pourquoi nous devons ensemble œuvrer à épargner notre pays d’une tragédie collective (30 mars 2001-NJP).

- Nous appelons tous les Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur à cultiver des vertus de tolérance et du pardon car l’histoire de l’humanité ne nous montre aucun exemple où un peuple a pu progresser dans la haine et la division. Les peuples qui ont réalisé des progrès l’ont fait dans la paix et la cohésion sociale. (30 mars 2001-JNP).

Rassemblés par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2006 à 00:31, par Emmanuel Cloisard En réponse à : > Dialogue social : Le Burkina, un cas d’école

    C’est un article qui commençait bien mais après on a une concentration de terme apologiques du chef de l’état, ca fait , excusez moi du terme "leche-cul". 7 fois Blaise COMPAORE dans la deuxième partie !
    Rendons à Ceasar son du et soyons reconnaissant pour la paix et la cohésion sociale sous la présidence COMPAORE. C’est déjà pas si évident meme si, comme l’auteur le souligne, c’est dans les coutumes des burkinabès.
    La suite viendra elle ? Il s’agit de l’éducation et la santé.
    Merci

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