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Recherche de solutions à la crise ivoirienne : Pierre Schori chez Blaise Compaoré

Publié le jeudi 5 octobre 2006 à 08h39min

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Pierre Schori et Blaise Compaoré

Le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Pierre Schori est venu consulter le président du Faso, Blaise Compaoré, le 4 octobre 2006 à Ouagadougou. Au menu des échanges, la recherche de solutions à la crise ivoirienne, les menaces qui pèsent sur les ressortissants de la CEDEAO dans ledit pays et l’après 31 octobre 2006.

« Le Burkina Faso est un pays voisin de la Côte d’Ivoire qui y a de nombreux ressortissants. La crise ivoirienne n’est pas seulement nationale, elle est régionale et internationale », a confié le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Pierre Schori, à sa sortie d’audience avec le président du Faso, Blaise Compaoré, le 4 octobre 2006 à Ouagadougou. Ainsi, a-t-il poursuivi, « s’il y a une crise, des violences et des menaces contre ces ressortissants, cela concerne de facto la région, les Nations unies parce qu’il s’agit d’une violation de la charte de l’ONU ».

Selon Pierre Schori, il est prévu une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en fin octobre sur la Côte d’Ivoire et deux rencontres africaines sur le même pays dont l’une se tiendra le 6 octobre 2006 au Nigeria sous l’égide de la CEDEAO.

Pour cela, a-t-il souligné, « il est apparu important d’échanger quelques points de vue avec Blaise Compaoré. Aussi, on nous a demandé de donner des informations de terrain au président du Faso ». De l’avis de Pierre Schori, « la vérité exige maintenant, des décisions courageuses pour sortir de la crise Ivoirienne ». Pierre Schori reconnaît que les élections ne pourront pas se tenir en Côte d’Ivoire le 31 octobre 2006 et fait appel à une transition pacifique et de bonne volonté.

L’après 31 octobre, selon le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, n’a pas été abordé avec le président du Faso, car des recommandations ont déjà été faites au Conseil de sécurité de l’ONU. A propos du rejet de la communauté internationale par Laurent Gbagbo, Pierre Schori a simplement répondu : « La Côte d’Ivoire n’est pas sur une autre planète, elle est sur la terre ! ».

Ali TRAORE (traoré_ali2005@yahoo.fr)


Les enjeux d’une visite

La crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le 19 septembre 2002 n’a pas trouvé de solution le 20 septembre 2006 à New-York, où l’ONU avait convié les principaux acteurs politiques ivoiriens à une « réunion au sommet ». Cette réunion qui devait se tenir en marge de la 61e Assemblée générale de l’ONU a été boycottée par le président ivoirien, Laurent Gbagbo.

Dans le cadre de la recherche de solutions à cette crise, la CEDEAO a prévu une réunion, le 6 octobre 2006 au Nigeria. Deux jours avant cette date, le représentant spécial de l’ONU en Côte d’Ivoire, Pierre Schori prend langue avec Blaise Compaoré à Ouagadougou. Que cherche Pierre Schori ?

Difficile d’être dans le secret des dieux, mais il s’agit d’une consultation dans le sens de la préparation de la rencontre du Nigeria. Doit-on attendre grand chose de cette réunion ? Avec pincement au coeur, nous restons sceptiques, à en croire les propos de Pierre Schori, tenus lors d’une conférence de presse : « Les décisions vont se prendre finalement à New-York ».

Au regard de ces propos, il transparaît que les réunions de l’UA et de son Conseil de sécurité souhaitées par Kofi Annan ne seront que de simples consultations qui transmettront des propositions au secrétariat général de l’ONU. Le grand inconnu de cette réunion de la CEDEAO du 6 octobre prochain au Nigeria, est la présence ou non de Laurent Gbagbo.

Le président ivoirien sera-t-il au rendez-vous ? Même s’il y va, sera-t-il disposé à mettre en application les décisions qui y seront prises, voire suggérées aux Nations unies ? Si l’on s’en tient aux déclarations de Laurent Gbagbo ces jours-ci au bord de la lagune Ebrié, il n’y a pas grand espoir...

Quand Gbagbo déclare par exemple : « Les Nations s’excitent. Même ceux qui n’ont rien à voir dedans, chacun parle. Mais moi, je les regarde parce que je sais que leur voix (V-O-I-X) n’est pas celle de la Côte d’Ivoire et leur voie (V-O-I-E) n’est celle de la Côte d’Ivoire. Moi, aujourd’hui, je sais où je vais et je sais où j’amène la côte d’Ivoire ».

Tout convaincu, il continue : « Je sais que l’ancienne formule est terminée. Et quand je dis que c’est terminé, c’est vraiment terminé...nous ne sommes plus disposés à ce que quelqu’un d’autre vienne faire la paix pour nous. Nous avançons, ça va aller ». N’est-ce pas clair pour l’Union africaine, la CEDEAO et Pierre Schori ! Que peut-on encore faire, dans ces conditions, face au bourbier ivoirien ?

L’espoir et le souhait, actuellement, c’est que Laurent Gbagbo sache vraiment où il « amène la Côte d’Ivoire » et que « ça aille bien » pour les millions de populations qui sont exténuées et ont les yeux rivés sur les leaders politiques Ivoiriens...

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)
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Déclaration de la CEDEAO suite aux menaces à l’égard des ressortissants de la CEDEAO en Côte d’Ivoire

L’attention de la CEDEAO a été attirée concernant des déclarations à travers les médias attribuées à Affi N’guessan, président du Front populaire ivoirien (FPI) où ont été proférées des menaces contre la vie des ressortissants des Etats membres de la CEDEAO résidant en Côte d’Ivoire. Les déclarations vont totalement à l’encontre des principes de la CEDEAO concernant la libre circulation des personnes et de la célèbre hospitalité traditionnelle du peuple ivoirien.

La CEDEAO trouve les propos de M. N’guessan irresponsables, inflammatoires et totalement inacceptables. Ils constituent un affront à l’endroit de l’ensemble de la région CEDEAO et sont une preuve de manque total de respect à l’égard des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, surtout qu’ils ont été prononcés tout juste avant leur Sommet sur la Côte d’Ivoire prévu le 6 octobre 2006.

La CEDEAO voudrait rappeler à M. N’guessan qu’il sera personnellement tenu pour responsable de tout acte de violence perpétré contre les ressortissants de la CEDEAO, suite à ces menaces.

La CEDEAO condamne les actes d’impunité et est déterminée à œuvrer avec la communauté internationale pour mettre un terme à la culture d’impunité qui se répand de plus en plus et a sapé ses efforts visant à instaurer l’Etat de droit, le sens de la responsabilité et la démocratie en Afrique de l’Ouest.

La CEDEAO

Sidwaya

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