Les faits remontent au 09 mars 2004. L’âne du sieur Jean Louis Sawadogo meurt de maladie ou pour des causes non encore déterminées. Le propriétaire envoie son fils avec une partie de la viande pour inspection à Sabcé, chef-lieu du département. Celui-ci revient affirmer que l’agent a inspecté sans rien lui délivrer et dit qu’excepté les poumons tout le reste est consommable.

Mais en réalité ce n’était pas l’agent d’élevage habilité à le faire mais plutôt un individu incompétent en la matière qui aurait intercepté la viande et qui aujourd’hui ne reconnaîtrait pas les faits. Ainsi la viande fût distribuée dans le quartier Tampelga de Nôh et consommée par 62 personnes selon un premier recensement.

Des conséquences inattendues

Quelques heures après la consommation, certains ont commencé à sentir des douleurs. Le fils du propriétaire de l’âne, âgé de 17 ans, tombe malade. Admis à hôpital de Kongoussi, il décède le 13 mars. Un deuxième malade, âgé de 50 ans, est également enregistré. Evacué ensuite au Centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo, il décède aux urgences le 14 mars. Certains avancent que même les chiens qui se seraient emparés de la tête abandonnée de l’âne en sont tous morts.

Les dispositions immédiates

Informés, le directeur provincial des Ressources animales M. Saïdou Ouédraogo, le médecin-chef du District sanitaire de Kongoussi le Dr Cyriac Da et un agent de la Police se sont rendus à Nôh. Le directeur provincial des Ressources animales a pu retrouver un os de l’âne qu’il a transmis à la Direction régionale du Centre-Nord. Cet os, très important, devrait avoir pour point de chute le Laboratoire nationale d’élevage pour des analyses très approfondies. En attendant les résultats, M. Saïdou Ouédraogo et ses agents procèdent à la sensibilisation des populations contre l’abattage clandestin des animaux et surtout la consommation de viandes non inspectées.

Les conséquences de tels actes peuvent se révéler désastreuses quand il s’agit d’animaux malades. Le Dr Cyriac Da, médecin-chef du District sanitaire de Kongoussi, qui a reçu l’information alors qu’il était en mission, est rentré le même jour et s’est rendu le soir sur les lieux. Il a examiné tous ceux qui se sentaient malades. Pour le moment il y a plus de peur que de mal et le docteur Da a invité toute personne qui éprouverait le moindre mal, surtout parmi celles qui ont consommé la viande de l’âne mort, à se faire dépister. La Police, elle, cherche à élucider les faits.

Comment en est-on arrivé à là ? Les hommes du commissaire Abdoul Karim Belemviré vont creuser pour savoir s’il y a eu un fautif dans cette affaire. La viande cadavérique de l’âne a-t-elle réellement été envoyée pour inspection ? Qui a dû intercepter cette viande pour jouer au vétérinaire ? Où est rentré ce faux "inspecteur ?" Ce sont autant de questions auxquelles il faudra répondre dans les prochains jours.

Loro Rigobert MALO
AIB/Bam