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Col Assane Sawadogo, DG des archives nationales :« Nous sommes la mémoire du Burkina »

Publié le mardi 3 octobre 2006 à 07h51min

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S’il y a un service administratif qui n’est pas bien connu du grand public, c’est le Centre national des archives (CNA). Créé en 1970, le rôle qu’il joue est pourtant important puisqu’il s’adresse aux chercheurs, étudiants et élèves à la recherche de l’information.

Pour connaître ses activités principales, nous avons rencontré le directeur général du Centre, le colonel Assane Sawadogo, dont le service a initié des activités de sensibilisation pour une plus large information.

Depuis quand existe le service des archives au Burkina ?

Le Centre national des archives (CNA) ou archives nationales, a été créé par décret no 70-156/pres du 26 septembre 1970. Il est placé sous la tutelle de la présidence du Faso et est dirigé par un directeur général. Le Centre national des archives est situé dans la zone administrative sur le site de l’ancien hôtel des députés à Koulouba. Il est limité au nord par l’avenue Blaise-Compaoré et au sud par l’avenue Maurice-Yaméogo, à l’est par le projet Bagré et à l’ouest par l’Ecole de la croix rouge du Kadiogo.

Que trouve-t-on exactement dans les archives ?

Concrètement, nous avons dans nos magasins, des fonds d’archives émanant de l’administration publique et parapublique. A titre d’exemple, nous avons les fonds émanant des structures telles que la présidence du Faso dont la période couverte va de1944 à 2002, du ministère de l’intérieur et de la sécurité dont la période couverte va de 1918 à 1995, du secrétariat général du gouvernement dont la période couverte va de 1961 à 1995, des fonds de l’AOF (territoire et République de Haute Volta 1927-1977.

D’une manière générale, les fonds d’archives confiées à la garde du CNA sont organisés en séries continues. Aussi, avons-nous les séries suivantes : P : Cette série représente les versements provisoires entrés au CNA et qui sont en attente de traitement ;

V : Cette série recense tous les fonds d’archives textuelles traités et classés. Des répertoires numériques permettent d’accéder aisément à l’information demandée. PER : Sous cette série, sont regroupées les publications périodiques (journaux officiels, journaux d’informations générales, revues spécialisées...) entrant par voie de don, achat ou de versement. 59 titres y sont recensés.

FI : Elle regroupe les documents figurés tels les cartes, les plans, les photographies, les cartes postales, les diapositives, les estampes. C’est une série récente dont le fonds est estimé à une cinquantaine de cartes et plans avec plus de 2000 photographies. La période couverte par ce fonds va de 1940 à nos jours.

Nous avons également le répertoire des archives concernant la Haute-Volta :
- se trouvant dans le fonds de l’AOF aux archives du Sénégal, la période couverte va de 1897 à 1958. Ces documents ont été répertoriés par Jules Nikiéma.
- conservées aux archives de la Côte d’Ivoire. La période couverte va de 1897 à 1958. Ce répertoire a été réalisé par Ibrahim Cissé.
- conservées au Mali : la période couverte va de 1890 à 1958. Ce travail a également été accompli par Ibrahim Cissé.

Les archives sont-elles ouvertes à tout le monde ?

La salle de lecture du CNA est ouverte à toute personne, sur présentation d’une pièce d’identité ou toute autre pièce faisant foi, en cours de validité. Chaque usager doit, lors de sa première visite, remplir un formulaire d’inscription. Il y décline son identité, son adresse, ses coordonnées et précise le domaine ou le sujet sur lequel vont porter ses recherches. Cette formalité doit être renouvelée chaque année, car cela nous permet de faire les statistiques de fréquentation du Centre ainsi que celles sur les domaines de la recherche. Le public est admis dans la salle de lecture dans la limite des places disponibles et la consultation est gratuite. Selon vous, quels sont les documents que les gens consultent régulièrement ?

Les journaux officiels, les rapports des commandants de cercle (au temps de l’AOF), les archives concernant les chefferies traditionnelles.

Les archives sont-elles différentes d’une bibliothèque ?

Oui, les archives en tant « qu’institution » sont différentes d’une bibliothèque nationale. En effet, les archives collectent, traitent et conservent les documents émanant des organismes dont elles sont l’aboutissement institutionnel. Elles peuvent aussi acquérir ou recevoir en don des documents qui complètent leurs collections.

La bibliothèque nationale, quant à elle, est l’institution qui est chargée au niveau d’un pays de collecter, de conserver et préserver la production éditoriale nationale, c’est-à-dire tous les ouvrages et périodiques publiés au Burkina, les ouvrages publiés par des burkinabè à l’étranger et les ouvrages publiés à l’étranger par des non- Burkinabè concernant notre pays. Le principal moyen d’acquisition des ouvrages par la bibliothèque nationale est le dépôt légal.

Quelles sont les techniques d’archivages utilisées par vos services ? Pour l’instant, en attendant d’être informatisé, le Centre national des archives procède au traitement manuel des documents, lequel traitement aboutit à la confection d’outils de recherche ; c’est-à-dire les répertoires et les guides. Néanmoins, seuls les documents d’une certaine série (FI) sont en train d’être numérisés (photographies) ainsi que le journal officiel du temps de l’AOF bien qu’il y ait eu une interruption à un moment donné suite à une panne technique. Les autres techniques d’archivages pour documents d’archives telles que le scannage suivi d’une gravure sur CE, les banques de données sur des serveurs informatiques et la mise sous format WEB des documents ne sont pas encore pratiquées.

Depuis quelques jours, le Centre national des archives organise un séminaire de formation sur l’initiation aux techniques d’archivage des documents administratifs. A quel souci cela répond—il ?

Pour nous, il s’agit de donner des notions élémentaires, des rudiments du métier d’archiviste aux agents de l’administration venus de l’intérieur du pays, des ministères et des institutions. Il s’agira de leur apprendre le traitement d’un document d’archives en observant les différentes étapes : tri, élimination, quotation et rangement. Ces connaissances leur permettront de mieux gérer les archives, ce qui rendra l’administration plus fonctionnelle et fera d’eux des agents aptes et compétents à leur poste de travail.

Entretien réalisé par Justin Daboné

L’Observateur

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