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Protection de l’environnement : La création de nouvelles zones industrielles s’impose

Publié le mardi 3 octobre 2006 à 07h55min

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Laurent Sédogo, ministre chargé de l’Environnement

Le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie, en collaboration avec le ministère du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat ont organisé le premier symposium sur l’implication du secteur privé et de l’industrie dans la gestion de l’environnement du 26 au 28 septembre 2006 à Ouagadougou.

L’objectif du développement durable ne saurait être atteint sans la prise en charge effective des politiques et actions de préservation de l’environnement par l’ensemble des acteurs. Bien que cette préoccupation soit déjà comprise par certaines sociétés et des opérateurs économiques privés au Burkina Faso, aucune rencontre permettant un dialogue entre le secteur privé et l’Etat pour la gestion de l’environnement n’existait auparavant.

C’est dans le but de combler cette insuffisance et de renforcer le partenariat avec les acteurs du secteur privé que le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie en collaboration avec celui du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat ont organisé du 26 au 28 septembre un symposium, le premier du genre. Il a porté sur l’implication des entreprises privées et de l’industrie dans la gestion de l’environnement.

Au terme dudit symposium, les opérateurs du secteur des entreprises et de l’industrie, au regard du niveau alarmant de la dégradation des ressources naturelles et du cadre de vie ont pris l’engagement de travailler davantage pour la sauvegarde d’un meilleur environnement. Cet engagement passe par un certain nombre de dispositions à prendre sur le terrain.

Il s’agit entre autres de l’adaptation des outils de transformation aux nouvelles exigences, d’où la remise à niveau du point de vue environnemental des zones industrielles actuelles. Aussi, la création de nouvelles zones industrielles s’impose selon lesdits opérateurs du secteur privé, et ce parce que les anciennes zones industrielles jadis loin des villes ont été rattrapées par l’urbanisation.

Du coup, les zones industrielles sont situées parfois même au cour des villes. Cette situation peut être à la base de problème de santé, ont constaté les opérateurs du secteur privé.

Un changement de comportement

Au regard des constats pertinents des entrepreneurs, et l’engagement pris par ces derniers de préserver un environnement sain, le ministre en charge du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat s’est réjoui du fait que « les entreprises ne se préoccupent pas qu’à faire du profit mais se rappellent qu’elles ont toujours été au centre des préoccupations du développement ». Selon lui, la pratique de plus en plus courante des études et notices d’impacts sur l’environnement au Burkina Faso et l’écologie industrielle dans les pays développés en sont des illustrations parfaites.

« La gestion durable de l’environnement n’est plus l’apanage des seuls services du ministère de l’Environnement et Cadre de vie mais de toutes les composantes de la société y compris le secteur privé et l’industrie dont le slogan devra être désormais produire plus mais propre », a-t-il indiqué.

Le ministre de l’Environnement a saisi l’occasion pour inviter les opérateurs du privé à s’investir plus dans le secteur de l’environnement. Le ministre Laurent Sédégo s’est appuyé sur des données pour convaincre les opérateurs du privé. Selon lui, l’économie burkinabè repose essentiellement sur le secteur primaire dont la contribution au produit intérieur brut (PIB) est estimée à environ 30% en moyenne par an. Le PIB des sous-secteurs de l’environnement traditionnellement connus comme la pêche, la forêt et la chasse, était d’environ 35 milliards de F CFA en 2003.

Pour la même année, les recettes (taxes et redevances) du secteur forestier ont rapporté au budget de l’Etat plus de 250 millions de F CFA. Quant aux recettes d’exportation de produits forestiers, elles sont évaluées à plus de trois milliards de F CFA dont 2,5 milliards de F CFA pour les amendes de karité. En outre, le sous-secteur faune a généré un revenu de plus d’un milliard de F CFA essentiellement pour les acteurs privés. Cependant ledit secteur de l’environnement est sous- exploité, constate-t-il. Pourtant des opportunités d’investissements d’affaires existent notamment dans le domaine de la foresterie, l’agriculture, l’éco-tourisme, l’énergie solaire ...

« Je rêve d’un jour où les privés vont nous proposer des motos à base électrique », a souhaité le ministre Sédégo. Le jus de l’arbre miracle est fabriqué en Tunisie et revendu sur nos marchés et la ferraille d’ici est achetée par le Bénin et le Ghana pour transformation. La maison de parfumerie Christian Dior collabore avec des unités productrices de plantes de Bobo-Dioulasso en vue d’avoir de nouvelles senteurs pour la production de parfums.

Fort de ce constat, le ministre a demandé aux opérateurs privés de prendre le risque d’investir dans le domaine de l’environnement au même titre qu’ils le font dans d’autres domaines. « C’est un domaine porteur » a-t-il rassuré. Une vision partagée par les opérateurs privés. Toutefois, ces derniers ont demandé au ministère de l’Environnement un renforcement d’initiative pour consolider le plaidoyer auprès des instances appropriées afin de promouvoir un commerce équitable en faveur des produits issus de la gestion des ressources naturelles. Au terme des échanges fructueux, les opérateurs du privé ont souhaité l’institutionnalisation de ce symposium et sa tenue tous les deux ans.

Hamadou TOURE (hatoure@yahoo.fr)

Sidwaya

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