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Entrepreneuriat au féminin : les "dames de fer" du Faso

Publié le vendredi 29 septembre 2006 à 07h38min

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Angèle Dabilgou

Elles sont chefs d’entreprise. Le point commun de ces femmes est leur esprit d’indépendance, un état d’esprit qui leurs a permis d’initier des projets qui, aujourd’hui font leur preuve, quel que soit le domaine d’activité. Elles sont aujourd’hui des références, des exemples de réussite pouvant inspirer la majorité de femmes encore hésitantes.

Sanata Yaméogo/Ouédraogo, directrice des Etablissements Ouédraogo Sanata, "La Tantie des étudiants"

En 1992, une brave dame quitte le bureau (secrétaire de direction) pour retourner à la casserole. Elle, c’est Sanata Yaméogo, directrice générale des Etablissements Sanata Ouédraogo.

Parti d’un petit restaurants dénommé « la Concorde » sur l’Avenue Charles de Gaulle, Mme Yaméogo va progressivement ouvrir d’autres restaurant dans la capitale (la Gazelle, le Palmier, le Kouritta...). Les appels d’offres ne tarderont pas à tomber. Et Sanata deviendra ainsi la partenaire incontournable des hôpitaux aussi bien dans la capitale que dans les autres provinces. A la faveur de la crise universitaire de 1999, Mme Yaméogo propose ses services au CENOU. Une manière pour elle d’apporter sa contribution à l’apaisement du climat social. C’est donc au prix d’efforts et de sacrifices que celle les étudiants appellent désormais affectueusement « Tantie » est aujourd’hui devenue responsable de la plus grande entreprise de restauration au Burkina Faso. Elle emploie plus de 200 agents permanents.

Avec l’entreprise qui ne cesse de gagner du terrain. Son chiffre d’affaire est estimé à 500 millions F CFA, Sanata Yaméogo espère pouvoir ouvrir le capital à d’autres personnes qui voudront bien investir dans la restauration.

A 39 ans, l’on peut dire déjà sans risque de se tromper que Mme Yaméogo a accédé à la « cour des grands » elle qui compte prospecter très prochainement dans l’hôtellerie, qu’elle perçoit comme une continuité de la restauration. En attendant, elle ne cesse d’encourager et de soutenir celles qui désirent évoluer dans le domaine. « Tout le monde y a sa place », a-t-elle confié.


Madame Angèle Dabilgou , directrice générale de Infocom : La « Dame cyber » de Ouagadougou

Madame Dabilgou née Angèle Sebgo est titulaire d’une maîtrise en gestion des entreprises. Après ses études, elle ne travaillera que quelques mois seulement dans une société privée. Son esprit d’indépendance la conduira à s’investir d’abord dans la couture avant de prospecter dans le domaine de l’informatique. Et c’est là qu’elle trouvera sa voie. Avec une secrétaire et un petit bureau pour elle-même, Mme Dabilgou commence son projet.Formation à l’informatique, réparation et vente de matériel informatique, les initiatives ne manquent pas. Aujourd’hui le projet porte ses fruits .

Devenue une SARL au capital de 2 millions de F CFA, l’entreprise a, à son actif au moins 5 cyber-cafés dans la ville de Ouagadougou.

Des difficultés, elle en rencontre certes, mais Dame cyber ne recule devant aucun obstacle.

A 39 ans, mère de 3 enfants, cette femme battante semble n’avoir pas encore dit son dernier mot. En tout cas, son sourire en dit long ...


Lucie Angèle Soubeiga, fondatrice du cour privé « La Source » : « Une éducatrice à la tête bien pleine »

La quarantaine bien sonnée, l’air téméraire, elle fait partie de ceux qu’on appelle « les têtes pleines ». Juriste de formation, Lucie Angèle Soubeiga née Nikiéma puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a traîné sa bosse partout.

Directrice administrative de la SOFIBI, attachée de direction à la CITEC huilerie, 6 mois au barreau, DIACFA Librairie, directrice des affaires financières à la SBTR, cette brave femme aura tout essayé avant de s’installer à son propre compte en 1995 quand elle a créé la Société burkinabè de prestations de services (SBPS). Les activités principales étaient la photocopie, la saisie et la reliure. Et c’est en 1997 que Mme Soubeiga reviendra à sa vocation première, c’est-à-dire l’enseignement. Avec l’appui du Programme d’appui aux petites et moyennes entreprises, elle ouvre le cour privé « La Source ».

Une école qui compte à ce jour plus de 500 élèves de la maternelle au secondaire. Pour Mme Soubeiga, l’enseignement est un sacerdoce. On n’y vient pas pour se faire de l’argent. Le bénéfice est, selon elle, la satisfaction morale qu’on peut y tirer. Cette dame qui n’a pas la langue dans la poche n’hésite pas à taxer les institutions bancaires, de caissières ni plus ni moins.

Des projets, Mme Soubeiga n’en a pas d’autres en dehors de l’enseignement. Le couronnement de tous ses efforts sera peut-être l’orphelinat qu’elle envisage de créer afin de donner une chance aux enfants vulnérables du Sida.


Myriam Somé, responsable de la société Albio : Les fruits (sechés) de la réussite

Albio, c’est le nom de son entreprise. Une entreprise que Myriam Somé a bâtie au prix d’énormes sacrifices, avec abnégation et détermination. En effet, derrière son air taciturne et hésitant, se cache une dame très entreprenante et indépendante. Un esprit d’indépendance qui l’a conduite a monté son propre projet en 2003 avec le soutien du Centre écologique Albert-Scheweitzer.

Aujourd’hui, Albio est une société spécialisée dans le séchage des aliments et particulièrement, de la mangue. Elle emploie 12 permanents. Elle produit en moyenne, 10 tonnes de fruits sechés par saison. Avec ses résultats satisfaisants, Myriam Somé ambitionne d’étendre son activité sur toute l’année en y greffant d’autres sous-activités rentables. Les 3 années d’expériences lui seront, sans doute, d’un grand apport.

Fatouma Sophie OUATTARA

Sidwaya

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