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Migrations : Un mal nécessaire ?

Publié le jeudi 21 septembre 2006 à 08h16min

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Pour le petit Larousse, la migration c’est "le déplacement d’un pays dans un autre, pour s’y établir ou le déplacement quotidien ou saisonnier de populations entières de certaines espèces animales, entre deux zones géographiques distinctes, ou entre deux habitats différents propres à une même espèce ".

C’est donc un phénomène social aussi vieux que le monde. D’où une problématique avec des équations et des variables à tous les niveaux.

La migration est aujourd’hui plus que d’actualité. Sa problématique comme facteur influençant le développement constitue une préoccupation majeure et récurrente des politiques, plans et stratégies de développement. La mondialisation, les dynamiques régionales d’intégration s’accompagnent d’une forte mobilité des capitaux et des hommes. Malheureusement ces dynamiques s’accompagnent aussi par des restrictions des déplacements des hommes à travers des politiques restrictives de contrôles des migrations.

Quoi qu’il en soit, les phénomènes migratoires présentent aujourd’hui des enjeux cruciaux pour les développements. En effet, les migrations permettent d’ajuster les potentialités économiques et démographiques, processus qui entraînent le départ des populations de régions à fortes densités humaines vers les régions à fortes potentialités économiques.

Dans un tel contexte, la migration se présente comme une réponse "rationnelle" favorable au redéploiement spatial du surplus démographique. En zone d’accueil, elle alimente le marché de l’emploi et accroît la compétitivité de l’économie.
Sous un autre angle, la migration est perçue comme un phénomène social dicté par l’expansion du développement économique.

En effet, selon les spécialistes du domaine, le processus du développement induit des besoins en main d’œuvre même peu qualifiée. Ce qui se traduit concrètement par des transferts des populations de zones rurales vers les zones urbaines et industrielles. Ce qui peut aussi avoir pour conséquence l’intensification de l’agriculture en zone rurale pour faire face à la croissance de la demande en zones urbaines.

Pour ces spécialistes, de manière théorique, les migrations aboutissent dans ce cas au passage d’une agriculture de subsistance à une agriculture marchande de type plus ou moins moderne.
Les migrations peuvent donc contribuer à la contraction du potentiel productif dans les zones de départ.

Les transferts de fonds occasionnés sont souvent analysés comme exerçant des effets positifs, en terme de volume et de contribution à l’équilibre de la balance des paiements. Elle pose pour la même occasion le problème de la destination des fonds rapatriés, valable pour la migration interne qu’externe.

Le problème reste posé

Au regard de tout ce qui précède, on peut dire que les migrations externes ou internes posent en crème temps le problème du développement et de la lutte contre la pauvreté. Toutes les grandes rencontres nationales ou internationales aboutissent à la même conclusion. Celle de prendre en compte la problématique des migrations et de l’adapter au contexte pour « ajuster » les stratégies, plans et politiques de développement et de lutte contre la pauvreté. La problématique ne date pas d’aujourd’hui.

Au 4e colloque de démographie africaine de 1975 tenu à Ouagadougou à la conférence africaine sur la population de l’Afrique tenue en 2003 à Tunis en passant par la conférence d’Istanbul sur les établissements humains, le séminaire de Paris en 2000 sur le thème « migrations et co-développement", les problèmes de migrations ont fait l’objet de toutes les réflexions possibles.

Dans tous les cas, quel que soit le thème en rapport avec les migrations, on aboutit toujours au fait qu’il y a une influence certaine du phénomène sur les conditions de vie des ménages. Les migrations apparaissant à la fois comme causes et conséquences de la pauvreté.

Tout pays est donc invité à prendre la mesure du phénomène pour aboutir à une politique migratoire devant adopter des actions cohérentes orientant la gestion des faits migratoires dans une perspective de lutte contre la pauvreté. Comme l’a si bien dit le Pr Albert OUEDRAOGO du Tocsin, ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on quitte son pays dans l’espoir de trouver mieux ailleurs.

Par Ben Alex Béogo

L’Opinion

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