Ce dimanche n’a pas été de tout repos pour les agents de la douane de l’Est. C’est de bonne guerre car le dimanche à Fada est propice pour les transactions commerciales et c’est surtout le marché à bétail qui favorise cela. Lieu de convergence aussi bien du bétail que des marchandises diverses ; une occasion pour faire des affaires juteuses. C’est dans cette ambiance dominicale que la douane de l’Est a opéré un contrôle de routine dans la perspective de démasquer des fraudeurs et pourquoi pas lutter contre le banditisme.

Le jeu en valait la chandelle, car le contrôle a été porteur. Plus de 53 motos toutes marques confondues ainsi que deux véhicules, une voiture et une citerne tous non dédouanées ; un manque à gagner pour le Trésor public de plus de 10 millions de nos francs, selon le directeur régional de la douane de l’Est, François Tougma. La panique était perceptible dans les rangs des fraudeurs dont certains font des pieds et des mains pour récupérer leur monture, puisque actuellement tous les engins sont stockés à la direction régionale de la douane, sous haute surveillance.

Pour entrer en possession de leurs motos, les propriétaires devront passer par la formule classique, c’est-à-dire les dédouaner et là c’est selon l’état de la monture, selon qu’elle est neuve ou amortie, le prix à dédouaner pourrait varier entre 30 000 et 150 000 F.

En sus, il faut payer des pénalités qui s’élèvent à 100 000 F par moto.

Non content de cela il y a le prix de l’immatriculation qui fait 25 000 F à verser cache avec un délai de grâce de 15 jours pour le faire. Des mesures, somme toute, pour décourager les contre-bandiers dont l’habitude consiste ces derniers temps à inonder les marchés de motos, malheureusement qui ne sont pas en règle vis-à-vis de la législation douanière.

Mais pourquoi les fraudeurs échappent-ils tant au contrôle, le directeur régional accuse surtout les limites des effectifs qui ne permettent pas un bon quadrillage de la zone. Il y a aussi la perméabilité et la proximité des frontières avec les pays voisins qui sont autant de facteurs favorisants. Tous les engins saisis, surtout les 2 roues proviennent de Cinkansé au Togo.

Seuls les contrôles approfondis et répétés constituent la meilleure alternative pour la douane actuellement en attendant que des mesures de grande envergure soient prises. Et dans cet élan si Fada a ouvert les portes des contrôles, demain ce pourrait être Diapaga, Bogandé, Tenkodogo et pourquoi pas Ouagadougou puisque les engins à deux roues sont les plus usités au Burkina.

Issaka OUEDRAOGO
AIB/Fada