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Presse et civisme fiscal : Le diagnostic d’un inspecteur

Publié le jeudi 25 mars 2004 à 17h24min

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"Document aéré, équilibré, agréable à lire, style simple,
quasi-absence de fautes...". Le jury a bien apprécié le travail
dans sa forme tout en relevant quelques expressions
inappropriées et des tournures jugées du "langage familier".
Dans le fond, le jury a trouvé le document cohérent, les chiffres
exacts, le sujet bien traité même s’il a regretté que le candidat
n’ait pas approfondi les recherches sur la cellule de
communication de la Direction générale des Impôts (DGI).

Dans
l’ensemble, le jury a félicité Saïdou Maïga pour la qualité de son
mémoire dont la première partie, intitulée "la presse burkinabè
face à l’incivisme fiscal", traite des manifestations et des causes
de l’incivisme fiscal au Burkina avant d’analyser la place
accordée à la fiscalité dans la presse. De son exposé, on retient
que l’incivisme fiscal se manifeste à travers la fraude et l’évasion
fiscale, la corruption, la violence faite au fisc.

Quant aux causes,
elles trouvent leur origine dans le manque d’information, de
sensibilisation et d’éducation fiscale. Que fait la presse face à
ces phénomènes ?

M. Maïga a analysé la situation. Ses
conclusions sont implacables : "En ce qui concerne le volet
information, aucune radio, aucune télévision ne dispose d’un
programme consacré à l’information fiscale. Au niveau de la
presse écrite, en dehors du quotidien "Le Pays", aucun journal
n’a une rubrique qui parle de la fiscalité.

Toutefois, à l’occasion
des reportages sur les activités de l’Assemblée nationale, les
lois modifiant les textes fiscaux sont portées à l’attention du
public. Le volet sensibilisation est occulté de même que le volet
éducation. La DGI exploite très peu les opportunités offertes par
la presse pour mieux communiquer avec le citoyen burkinabè".

Le candidat ébauche une explication de la faible présence de la
fiscalité dans la presse : étendue des tâches des médias,
manque d’approche de l’administration fiscale, peur du fisc,
technicité de la matière... Que faire pour inverser la tendance ?
Saïdou Maïga propose ses recettes. Il demande aux organes de
presse de contribuer à faire comprendre aux citoyens ce qu’est
l’impôt, son rôle, sa finalité.

A l’administration fiscale, il
préconise une plus grande ouverture à travers notamment
l’organisation régulière de journées portes ouvertes,
l’association des journalistes aux activités de la DGI et
l’amélioration du contenu de ses publications, la motivation des
journalistes qui traitent de la fiscalité à travers un prix spécial
"Galian".

M. Maïga propose également une convention entre les
organes de presse et l’Etat afin d’harmoniser la fiscalité
applicable à la presse. Cette convention permettrait en outre de
réduire sensiblement les coûts des activités médiatisées
initiées de la DGI.

Par Adama SAVADOGO
Le Pays

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