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Slamadey, le reggaeman de la paix

Publié le samedi 16 septembre 2006 à 08h24min

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Slamadey

Boureima Sawadogo alias Slamadey est artiste-musicien burkinabè. Après avoir longtemps séjourné en terre ivoirienne, il est de retour au pays natal
pour la promotion de son 2e album, « Djougou son Dja ». Un album reggae de bonne facture qui s’apprécie bien sur la piste de danse.

S. : Présentez-vous aux lecteurs.

Slamadey : Je me nomme Boureima Sawadogo à l’état civil et j’ai pour nom d’artiste, Slamadey. Je suis artiste musicien burkinabè qui réside en Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui, je suis de retour dans mon pays pour continuer ma carrière.

S. : Vous êtes nouvellement arrivé sur la scène musicale du Burkina Faso, parlez-nous de votre carrière d’artiste.

Slamadey : Je suis à mon deuxième album ; le premier est sorti en Côte d’Ivoire. Il a été distribué par « Ivoire top music ».

Je l’ai réalisé grâce à l’aide de Henry Catey. Après la sortie de l’album, j’ai fait un passage au pays, question de prendre des contacts pour sa promotion. C’est donc de retour au Burkina que j’ai réalisé mon deuxième album qui est, actuellement, disponible sur le marché du disque. Je reviens donc au Burkina avec mon album baptisé « Djou gou son dja ». Les débuts ont été très difficiles parce que je devais trouver des promoteurs pour m’aider à sortir l’album.

Après une première tentative infructueuse, je suis reparti en Côte d’Ivoire afin de rencontrer Prince Edouard pour qu’il me soutienne. Sur place, j’ai été tenté de sortir l’album en Côte d’Ivoire comme pour le premier. Mais j’ai été touché par une fibre patriotique et j’ai donc décidé de revenir. J’avoue que ma venue, cette fois-ci, a été très bénéfique dans la mesure où j’ai eu l’aide de beaucoup de personnes qui m’ont soutenu et aujourd’hui grâce à Dieu, l’album est sorti.

S. : Présentez-nous le nouvel album intitulé « Djougou son djé » que vous venez de mettre sur le marché.

Sla. : C’est un album de huit (8) titres et il est distribué par Bazar Music. Il a été arrangé par Prince Edouard qui est du côté d’Abidjan. L’album « Djougou son dja » traite de thèmes relatifs à notre société. Je parle des personnes qui ne veulent pas le bien de leurs semblables. Lorsque tu leur exposes ton problème, non seulement ils ne vont pas te trouver la solution mais en plus ils vont œuvrer à te décourager. Mais plus tard lorsque tu vas réussir, les mêmes personnes viendront vers toi pour te demander de l’aide. Ce sont ces personnes qu’on appelle en langue dioula « Djougou son dja ».

Cet album est le fruit d’un effort personnel certes mais je serai ingrat de ne pas reconnaître que des gens au Burkina m’ont apporté divers soutiens inestimables. C’est le cas de monsieur Bouba, propriétaire d’une imprimerie. C’est grâce à lui que j’ai réalisé le jacket de mon album. Ensuite, M. Kinda qui est l’époux de Ella Kinda, artiste- musicienne religieuse, pour sa part m’a permis de réaliser des affiches pour annoncer la sortie de l’album. Aujourd’hui grâce au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, j’ai réalisé un clip de très belle facture qui sortira bientôt à la télévision.

S. : Quel est votre genre musical préféré ?

SLa. : Je fais le reggae. J’ai choisi ce genre parce qu’il me permet de m’exprimer. Je n’insulte personne, je dis seulement les choses qui me tiennent à cœur. Par exemple, je souhaite que les gens se réconcilient en Côte d’Ivoire. C’est le reggae qui permet de véhiculer des messages de ce genre.

S. : Quel est le planning pour la promotion de cet album ?

Sla. : Comme je l’ai dit, le clip est prêt et dans les jours à venir, les mélomanes pourront le découvrir sur les antennes. Avec le manager qui est présentement en tournée hors du Burkina, où il va profiter nouer des contacts, on va initier une série de passages radio-télé pour faire découvrir l’album et l’artiste que je suis.

S. : Quelles est votre appréciation de la musique burkinabè dans son ensemble ?

Sla. : En tout cas, la musique burkinabè se porte très bien aujourd’hui parce que lorsque j’ai fait mon premier passage au Burkina pour voir mes parents, les choses étaient différentes. C’était en 1982, les radios étaient inondées par les musiques étrangères. Mais aujourd’hui, les choses ont fondamentalement changé.

Toutes les chaînes radio et télé jouent la musique du Burkina comme le Takborsé, le rap et autres. Si les choses continuent comme cela, la musique étrangère va disparaître progressivement du pays. Pour cela, il faut que les gens continuent de nous faire confiance. Il y a de artistes qui ont beaucoup de talents mais très souvent, on ne les connaît pas parce qu’ils n’ont pas eu la chance d’avoir un producteur ou ils ont manqué de promotion.

Dans quelques années, je suis convaincu que nous ne consommerons que la musique burkinabè parce que les artistes sont nombreux. Par exemple, il y a des pays comme le Ghana ou le Mali, lorsque tu arrives, c’est la musique du pays qui t’accueille. Partout c’est la musique de leurs artistes qu’ils jouent et ainsi, la musique étrangère s’impose difficilement.

Pour parvenir à ce niveau du rayonnement de l’artiste burkinabè, il faut qu’on nous aide.
Aujourd’hui s’il ne tenait qu’à moi seul, cet album n’allait jamais voir le jour parce que je n’ai pas les moyens de le faire. Mais grâce à Dieu et au soutien des uns et des autres, j’y suis arrivé.

S. : Avez-vous quelque chose de particulier à dire à tous ceux qui vont lire cet article ?

Sla. : Avant toute chose, je voudrais d’abord remercier toutes les personnes qui m’ont aidé, toutes celles qui de loin ou de près ont contribué à la réalisation de cet album et je leur dis merci. Je voudrais en particulier, remercier le maire de la commune de Nongremassom, Zackaria Sawadogo et M. Ambroise Tapsoba.
Enfin, je voudrais demander aux mélomanes burkinabè d’acheter la cassette, « Djougou son dja » disponible chez Bazar Music parce que c’est de cette façon que les artistes peuvent continuer à produire des albums pour leur faire plaisir.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)

Sidwaya

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