Le moins que l’on puisse dire c’est que ces deux s’entendent, plus qu’on ne le croyait, comme larrons en foire car, pour être en tandem, ils le sont bien pour s’entendre ainsi : d’un sur le principe de la démission du gouvernement et de deux sur la reconduction illico presto de M. BANNY, dont on se rappelle que le processus de nomination avait pris au moins 6 mois du fait des réticences du FPI. C’est dire si depuis lors de l’eau a coulé sous les ponts. D’où alors cet avis de certains analystes : tout çà n’est que de petits calculs politiciens.

C’est ce que pense aussi une large frange de la classe socio-politique, l’opposition pour ne pas la nommer, qui estime, que dans cette affaire si la responsabilité du gouvernement était réellement engagée, on ne devrait pas reconduire le même Premier ministre.

Pour eux tout au plus le ministre chargé des Transports et celui du Commerce étaient interpellés et une « opération chirurgicale » précise aurait permis de recoudre le problème plus efficacement. Au lieu de cela, BANNY a choisi le plus difficile comme s’il était sûr de son coup, ce qui assurément fait penser à un coup fourré.

Dans tous les cas, la suite des opérations nous dira ce qu’il en est réellement. La nouvelle équipe gardera-t-elle la même configuration politique, sera-t-elle toujours consensuelle, aura-t-elle la bénédiction du GTI... ?
On verra bien comment tout cela se fera. Quand on sait que rien n’a jamais été simple en Eburnie, il ne serait pas étonnant que çà coince quelque part et que l’ensemble du processus de paix et de réconciliation nationale en prenne un coup.

La Côte d’Ivoire n’avait vraiment pas besoin de cela, car le risque est trop grand de réveiller des haines et des irrédentismes qui ne demandent qu’à être chatouillés pour semer la mort.

BANNY ne peut pas dire qu’il ignore cela à moins d’être d’une naïveté sans nom et on comprend que certains l’accusent d’avoir été irresponsable en jouant ainsi avec le feu et au petit sorcier. Pour d’autres, il joue tout simplement sa partition, celle de ses intérêts, de ses ambitions.

Ni plus ni moins. Ce faisant, l’homme n’est pas aussi innocent qu’il l’a jusque-là laissé croire. Et c’est là tout le problème, car ses ambitions tout le monde les connaît parfaitement et elles semblent maintenant prendre le pas sur tout le reste.

Tout comme GBAGBO s’était contre toutes attentes, ligué à l’époque avec feu le général GUEI pour écarter tous les candidats crédibles pour ensuite le coiffer sur le poteau, BANNY joue aujourd’hui la carte GBAGBO contre lequel il sait avoir des chances alors que contre les autres ténors de la scène socio-politique, il n’en a aucune. Voilà pourquoi les deux hommes pédalent en tandem.

L’imbroglio ivoirien se complique donc. Plus que GBAGBO, BANNY est actuellement le problème et si nouvelle transition, il doit y avoir il faudra en tenir compte, si on veut réellement arriver à une solution viable dans les meilleurs délais. BONGO l’a-t-il compris avant tout le monde en proposant une nouvelle transition sans lui ?

L’Opinion