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SOTRACO : Les délégués du personnel crient à la mauvaise gestion

Publié le jeudi 14 septembre 2006 à 07h38min

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Que n’a-t-on pas entendu sur la Société de transport en commun de Ouagadougou (SOTRACO), depuis la suspension momentanée de ses activités ? Mais de tout ce qui a été dit, il manquait le son de cloche des travailleurs. Eh bien, hier 13 septembre 2006, ces derniers ont donné à leur tour leur version sur la situation de leur société au cours d’une conférence de presse à la Bourse du travail.

Pour le comité CGT-B et les délégués du personnel de la SOTRACO, qui ont animé une conférence de presse le 13 septembre, la situation critique que traverse leur société découle d’un véritable problème de gestion financière.

Le manque cumulé de 968 millions de francs CFA, dont il est question, de leur point de vue, est lié au fait que les recettes sont exploitées à des fins personnelles. La directrice générale de la SOTRACO, Mme Damiba Honorine, selon eux, fait des dépenses, parfois inopportunes, sans consulter le personnel.

A titre d’exemple, ils disent qu’elle a fait payer des ordinateurs d’un montant total de 3 millions, à une époque où le garage souffrait d’un manque crucial de matériel de dépannage et de pièces de rechange pour les bus. A cela, il faut ajouter un groupe électrogène acheté à près de 21 millions, mais qui n’a jamais servi à la société.

Outre cette anarchie dans les dépenses, le personnel dénonce des opérations douteuses liées à la gestion du stock des hydrocarbures. A leurs dires, ce sont là des situations qui font que, malgré la marche des bus, on ne sait pas où rentrent les recettes.

Il existe aussi des problèmes d’ordre juridique liés à la naissance de cette société. Selon eux, en général les structures de transport en commun sont gérées par l’Etat. Mais la nôtre est détenue à 85% par les actionnaires privés contre seulement 15% par l’Etat burkinabè.

La commune de Ouagadougou, qui le représente au niveau du Conseil d’administration de la SOTRACO, n’est qu’un simple observateur. Il est vrai que l’Etat a assuré l’acquisition des trente (30) premiers bus (soit 4 milliards de FCFA), mais cela ne suffit pas, estiment-ils.

Les conférenciers ont laissé entendre que la révision à la hausse du ticket de bus de 100 à 150 F a été décidée par la DG, Mme Damiba Honorine, non seulement sans aucune étude préalable, mais aussi sans concertation avec le personnel administratif.

Luc Mano et ses collègues disent avoir appris cela en circulation. Même la suspension brusque des activités des bus, dernièrement, soutiennent-ils, n’avait pas été annoncée au personnel.

Pour le personnel, le transport étant un domaine éminemment social et prioritaire, comme l’éducation, les représentants du personnel ont invité l’Etat à prendre le devant des choses, pour la sauvegarde de la SOTRACO. Ce n’est pas une première dans l’histoire que le transport en commun rencontre des problèmes au Burkina.

Il y a eu, citent-ils en exemple, la Société RNTC X9, puis la SOTRAO où les actionnaires privés ont été incapables de gérer la structure. Au regard de ce qui précède, pour le cas de la SOTRACO, ils appellent l’Etat à saisir la situation à temps.

Car, laissée aux actionnaires privés qui ne recherchent que le profit, la société mourra au détriment des citoyens, notamment, la tranche jeune de la population constituée des élèves et des étudiants. Pour le développement de l’éducation, l’Etat doit faciliter le déplacement des élèves et étudiants en rendant le transport en commun moins cher dans les communes les plus peuplées.

Bobo-Dioulasso, la capitale économique en est privée depuis 1990. A en croire les conférenciers, dans aucun Etat du monde, on ne laisse le transport en commun au privé.

Hamidou Ouédraogo
Adama Barro (stagiaire)

L’Observateur Paalga

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