C’est un truisme que de dire que l’Afrique est secouée par de multiples crises. En tout cas, le constat est là et amer. Des quatre coins du berceau de l’humanité, le spectre de la guerre et des conflits de tout ordre plane, s’il n’a déjà pris possession de plusieurs pays, dressant, par milliers, des populations les unes contre les autres.

Des foyers de tension continuent de brûler, sans qu’on parvienne véritablement à y trouver des solutions idoines. C’est dans un tel contexte que des intellectuels en provenance de pays d’Afrique, d’Europe et du Moyen-Orient se retrouvent à Ouagadougou, à travers un colloque de trois jours, du 12 au 14 septembre 2006, avec comme thème : « Fins et moyens pacifiques de sortie de crise ».

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des activités scientifiques de l’Unité de formation et de recherche en sciences humaines (UFR/SH), qui l’organise en collaboration avec l’Unité de formation et de recherche en sciences juridiques et politiques (UFR/SJP). L’ouverture des travaux de cette rencontre a eu lieu le mardi dernier, à l’Université de Ouagadougou, sous la présidence de Monique Ilboudo, ministre burkinabè de la Promotion des Droits humains.

Pour le président du comité d’organisation de la rencontre de Ouagadougou, Cyril Koné, il s’agit d’éclairer une problématique majeure, car le "vivre ensemble" n’est pas une partie de plaisir, ni un long fleuve tranquille. Et sortir du scénario catastrophe en réfléchissant à des stratégies pacifiques viables et durables devient un impératif qui interpelle les intellectuels.

Dans son mot de bienvenue, Odile Nakoulma, la présidente de l’Université de Ouagadougou, a dit que le thème du colloque leur tient à cœur. Pour elle, l’organisation de cette rencontre est un acte politique qui prendra date. Et la patronne du campus de compter sur les sommités réunies dans ce temple du savoir, pour trouver des solutions aux crises qui frappent nos sociétés.

La ministre burkinabè de la Promotion des Droits humains, Monique Ilboudo, a souligné la pertinence du thème. Elle a rappelé les missions de son département, qui a déjà fait l’état des lieux de la tolérance et de l’intolérance au Burkina Faso. Une démarche dictée par la volonté de prévention de certains types de conflits. Monique Ilboudo a saisi cette occasion pour appeler les intellectuels à ranimer la flamme de leur engagement constructif.

Pendant les trois jours de colloque, plusieurs exposés vont alimenter les réflexions des participants. Ainsi, après une conférence introductive sur « Les fins et moyens pacifiques de sortie de crise », les échanges porteront sur « Voies démocratiques de sortie de crise » « Gestion de la pluralité linguistique et ethnique » ; « Déterminismes physiques et autonomie politique » ; « Déterminants internes et externes des processus de sortie de crise ».

Agnan Kayorgo
Christian Zongo (Stagiaire)

L’Observateur