Un ministre a témoigné : « J’ai été appelé, je suis venu trouver le président installé dans la cour du Palais, je l’ai salué avec tout le respect digne de son rang. Il m’a demandé de lui rendre la clé de ma voiture, ensuite, il m’a tendu la clé d’une autre voiture, une Toyota Corolla qui me plaît bien ». Naturellement, lorsqu’on est au service du successeur de Sékou Touré et qu’il vous remettait un Renault 4, vous ne pouviez qu’être aux anges.

Certes, la décision de retrait des grosses cylindrées est la bienvenue, mais comme le petit vendeur ambulant du coin, « c’est bien mais ce n’est pas arrivé ». Cette mesure entre, selon l’exécutif, dans le cadre de la réduction du train de vie de l’Etat. Des trains mesures édictées il y a de cela deux ans. Mais comme aime à le dire le petit vendeur ambulant du coin, « c’est bon mais ce n’est pas arrivé ». _ On peut concéder au président du Château d’eau d’Afrique, le droit de vouloir assainir ses finances publiques. Cependant cette mesure homéopathique ne suffira pas pour sortir la son pays de l’ornière. Aujourd’hui, la Guinée a plus mal de son président que d’autre chose. Et puis, que peut bien valoir le retrait de la circulation d’une vingtaine de grosses cylindrées dans une économie exsangue, qui repose entre les mains des proches de la famille présidentielle ?

Une preuve sur cette transaction des Toyota continue de faire du bruit. Pour n’avoir pas communiqué publiquement le prix d’achat de ses voitures, le gouvernement a entretenu le doute sur la transparence qui a entouré l’opération d’achat des 24 Toyota Corolla, d’autant plus que c’est un opérateur économique qui a ses entrées à la Présidence de la République qui a livré ses voitures ministérielles : Diallo Sadakadji, c’est son nom. Même si cet homme n’est souillé à l’image du copain de Conté, l’homme d’affaire, Mamadou Sylla.

Par ces temps qui courent, celui qui affirme n’avoir peur que de deux choses à savoir « Dieu et la foudre » rendrait un plus grand service aux Guinéens en rendu le tablier. Mais comme l’homme malade se dit toujours indispensable et surtout que son entourage le laisse penser qu’après lui, ce sera le déluge en Guinée ce ne sera pas demain la veille qu’il ira se reposer définitivement à Waoua.

Rabi Mitibkèta

L’Observateur Paalga