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Déchets toxiques : L’Afrique, terre d’accueil

Publié le jeudi 7 septembre 2006 à 07h33min

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Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, est en ébullition à cause d’une affaire de déchets toxiques que l’Occident a déversés et qui serait la cause du décès de deux enfants. La colère légitime des populations n’est que l’expression du-ras-de-bol du continent, considéré comme une terre d’accueil de déchets, une poubelle.

Ainsi, voitures, réfrigérateurs, pièces détachées, vélos, bref, tout ce qui est indésirable dans les pays du Nord, est convoyé vers les pays du Sud, parfois de manière très subtile.

Ainsi, des Organisations non gouvernementales (ONG) ou de charité, qui affichent de nobles intentions de sortir notre continent de la pauvreté, passent pour être, volontairement ou non, des intermédiaires de telles transactions.

A ce niveau, les sociétés informatiques ont trouvé un moyen détourné de faire disparaître les stocks désuets de leurs usines, pour en constituer d’autres plus performants, sous la pression croissante des Technologies de l’information et de la communication en constante mutation et pour faire face aux exigences du marché. Des millions d’ordinateurs sont de ce fait recueillis dans nos écoles, entreprises et même familles qui deviennent des “caves” pour les pays du Nord.

Cependant, les Etats semblent secrètement se satisfaire de la situation, qui contribue à moindre coût au mieux-être des populations. Des objets tels que les voitures, réfrigérateurs, sont devenus des signes extérieurs de richesse en Afrique pour une minorité de privilégiés. Pendant ce temps, la pollution de l’environnement, la gestion des déchets solides deviennent des plaies béantes, sans remèdes définitifs.

Le comble est que, comme cela s’est passé en Côte d’Ivoire, certains responsables de l’administration, cupides et couverts par une certaine impunité, sont complices de tels agissements.

En tous les cas, la capacité de dissuasion des sanctions ne suffira pas à cerner entièrement ce problème aux multiples dimensions. Aux plans de la législation nationale et internationale par exemple, des dispositions doivent être prises pour prévenir ces désagréments. En outre, les populations méritent aussi d’être informées sur les risques qu’elles courent, afin de faire des choix éclairés.

La panoplie des désagréments ne s’arrêtera pas en Côte d’Ivoire, car les risques potentiels existent sur tout le continent. Pour sûr, les conséquences telles que la pollution, la gestion des déchets solides,... . ainsi que certaines pratiques dangereuses tolérées dans les pays africains sont des bombes à retardement.

Il s’agit par exemple de l’importation et de la vente de produits contenant de l’hydroquinone et ayant des effets éclaircissants, ainsi que des réfrigérateurs de seconde main fonctionnant avec des gaz nocifs pour l’homme et son environnement. L’hydroquinone par exemple est interdit depuis 2000 dans tous les pays de l’Union Européenne, en raison de ses effets néfastes et durables sur le peau. En Afrique, en juin dernier, la République démocratique du Congo en a fait de même à travers un arrêté. Un exemple que pourrait suivre les autres pays africains en appliquant les textes dans toute leur rigueur.

Comme le dit un adage moaga, “il ne faut pas attendre que le fantôme entre dans la maison, avant de la refermer” car il sera tard ! Il est donc temps pour les gouvernants, de prendre comme priorité la préservation de la santé des populations par des mesures anticipatrices.

Marie KANGAMBEGA (stagiaire)

Sidwaya

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