La Russie a officiellement « regretté » vendredi dernier que l’Iran n’ait pas mis fin à ses travaux d’enrichissement d’uranium, le 31 août 2006 conformément à une résolution du Conseil de sécurité. La plus gros se colère provient de Washington.

Pour le président américain George Bush, il est temps que l’Iran choisisse. Il a souligné que son pays continuera à coopérer étroitement avec ses alliés pour trouver une solution diplomatique, mais l’attitude de défi de l’Iran doit avoir des conséquences. La position du président américain est tranchée, il ne faut pas permettre à l’Iran de fabriquer l’arme nucléaire. Mais les menaces ne font pas peur à l’Iran. Selon le président Mahmoud Ahmadinejad, son pays ne cédera pas d’un iota sur son droit au nucléaire. Les dirigeants iraniens n’ont eu de cesse de répéter ces derniers jours que des sanctions n’auraient aucun effet sur leur détermination.

Selon Ali Ahani, ambassadeur de la République islamique, si jamais les Etats-Unis décidaient d’attaquer l’Iran, son pays est bien disposé, bien capable de se défendre et de faire face à n’importe qu’elle menace, a-t-il prévenu.

Les Etats-Unis et l’Union Européenne craignent de plus en plus que Téhéran ( signataire de la non prolifération nucléaire (TNP) ne cherche à mettre au point un programme nucléaire militaire en se cachant derrière un programme nucléaire civil. Dans un rapport de l’Agence internationale pour l’Energie atomique (AIEA),l’Iran a recommencé le 24 août 2006 à produire dans son usine pilote l’enrichissement de l’uraniumm faiblement enrichi qui convient pour alimenter une centrale nucléaire. Selon l’AIEA, les inspections qu’elle mène depuis trois ans ont été entravées par le manque de coopération de Téhéran.

Mais l’ambassadeur de la république d’Iran, Ali Ahani affirme plutôt l’intention de son pays de continuer ses activités (débutées dans les années 50) tout a fait pacifiques sous la surveillance de l’AIEA. Les Europeéns, quant à eux veulent toujours garder la porte ouverte à des discussions avec l’Iran même s’il continue d’enrichir de l’uranium et se montrent extrêmement réservés sur de possibles sanctions.

D’ailleurs, la Russie et la Chine, deux membres du Conseil de sécurité, se sont montrés très réticentes à des sanctions jusqu’ici à l’encontre de l’Iran avec qui il existe des liens historiques technologiques et commerciaux très poussés. Conforté dans cette position, l’Iran, un des plus grand producteur de pétrole au monde sait aussi que l’or noir est une « arme » économique à même de mettre la pression sur l’Europe des 25 et les USA dont le reste du mandat du président Bush et les moyens de s’engager dans une autre guerre après l’Irak sont limités.

Aussi, l’attitude à empêcher l’Iran à avoir la bombe atomique laisse-t-il planer des interrogations ? Dans la même partie du monde, l’Inde (non signataire de la non prolifération de l’arme nucléaire), le Pakistan et Israël ont déjà l’arme nucléaire. Une nation comme l’Iran avec 70 millions d’habitants n’a-t-elle pas besoin elle aussi d’avoir la bombe atomique ? En tous les cas, si jamais Téhéran tout comme la Corée du Nord se procurait l’arme de la terreur, à eux il faudra ajouter les pays qui l’ont déjà et les nombreux autres qui sont en train de mettre sur pieds des stratégies pour en posséder.

Quoi de plus normal d’autant plus que cette arme est une marque de puissance. Car pour s’imposer à ses voisins et être respecté de par le monde, il faut posséder l’arme nucléaire. La puissance économique à elle seule ne suffit plus. Voilà la raison principale qui fait courir les uns et les autres. Ceux qui en possèdent déjà et ceux qui en veulent. Ainsi, tout le monde rêve de la bombe, symbole de puissance dont les effets à Hiroshima et à Nagasaki ont démontré toute la force de frappe. Les deux villes en portent toujours les séquelles et des personnes continuent d’en mourir.

Depuis, chacun s’en méfie et le refus de l’utilisation de cette arme au Vietnam par la Maison Blanche lors de la guerre dans ce pays a été un signe de sagesse. Du reste, c’est la seule valeur qui permet aux Etats de ne pas l’utiliser, mais d’en faire plutôt une arme de pression. Jusqu’à quand va durer cette valeur morale dont la garantie n’est pas assurée alors que l’arme nucléaire de plus en plus performante est en train de piéger terres et eaux. L’environnement en prend fortement la couleur et l’odeur au fil des années, et si l’espèce humaine persiste dans cette lancée, la bombe atomique pourrait bien annoncer l’apocalypse.

Hamadou TOURE (hatoure@yahoo.fr)

Sidwaya