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Chérif Bouchelateg : Le signe indien de l’immigration

Publié le lundi 4 septembre 2006 à 06h49min

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L’homme a 36 ans. Arrivé en France à l’âge de 11 ans, il est aujourd’hui père de 6 enfants français, nés de mère française. Chérif Bouchelateg, c’est son nom, aurait pu faire un bon candidat à la nationalisation. Mais hélas, trois fois hélas, notre homme a choisi de faire carrière dans la délinquance.

En effet, depuis 1990, il vole de bévue en bévue et peut "se vanter" d’avoir un casier chargé. Pour ceux qui ne l’avaient pas compris, le chérif est loin d’être un enfant de cœur.

C’est pourtant son cas qui avait amené Nicolas Sarkozy à faire voter en 2002, une loi contre "la double peine". Il fallait bien admettre qu’il était difficile de faire reconduire à la frontière un homme arrivé si jeune et qui, de surcroît, avait des liens aussi étroits avec sa terre d’accueil. La cause fut donc entendue et Chérif le chanceux, rendu à sa progéniture.

Mais, la nature humaine est ainsi faite que chasser le naturel, il revient au galop. Et c’est à bride abattue, ou plutôt à tombeau ouvert que Chérif est revenu au devant de la scène. Pour son grand malheur, son dernier "exploit" s’est déroulé pour ainsi dire "en live" avec pour témoins privilégiés les caméras de la télé... et le premier ministre, Dominique de Villepin lui-même, de passage dans la région. On a ainsi pu assister à un rodéo digne des superproductions américaines, avec un Chérif au volant d’une voiture volée qui tenait de force un barrage routier.

Retour donc à l’ombre pour celui qui avait symbolisé l’injustice de la double peine. Au frais pour un certain temps, l’ami Chéri aura largement le temps de méditer sur ces conséquences de son incurie. Déjà, Nicolas Sarkozy, l’homme par qui la grâce lui avait été accordée a prôné à l’encontre du récidiviste la plus grande sévérité.

Mais, au-delà de la chétive personne de Chérif le récidiviste, c’est pour la foule des anonymes, candidats à la régularisation, qu’il faut s’inquiéter car si Chérif a bien mérité le sort qui est le sien aujourd’hui, son acte éclabousse plus d’un honnête immigré, en ces temps si difficiles pour eux. Ainsi, grâce à M. Bouchelateg, l’immigration choisie a de beaux jours devant elle et surtout du grain à moudre à l’approche de la présidentielle de 2007.

Note : (1) autre nom donné aux boissons frelatées

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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