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Crise ivoirienne : Banny sur les traces de Diarra

Publié le samedi 2 septembre 2006 à 09h04min

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Banny et Diarra

Charles Konan Banny comme Seydou Elimane Diarra ? Tout porte à penser aujourd’hui que le Premier ministre ivoirien est en passe de se noyer dans la lagune Ebrié à l’image de son prédécesseur, qui en plus de deux ans à la primature, n’a pu bouger aucune ligne dans sa tentative de dénouer la crise.

Plus ça va, plus il faut accepter que Banny ne réussira pas à son tour à réconcilier les frères ennemis de Côte-d’Ivoire. Le quatuor formé de Gbagbo, Bédié, Ouattara et Soro ne parlera jamais le même langage, du moins tant que l’un d’eux sera aux affaires et les trois autres réduits à ronger leurs freins.

Charles Konan Banny est en panne sèche, celle d’idées neuves et même d’idées tout court pour quitter le surplace dans lequel il se trouve prisonnier depuis sa décision de jouer en tandem avec Koudou Laurent Gbagbo. Sans verser dans un irrationnel mal à propos ici, l’impression dominante est que ce pays voisin, jadis prospère est maudit et abandonné des dieux, comme l’aurait prédit, selon des dires, le défunt président Félix Houphouët-Boigny au temps fort des turbulences qui ébranlaient son pouvoir.

Sinon pour les Ivoiriens, leurs amis, leurs voisins et la communauté internationale se sont chacun impliqué dans la recherche de la solution idoine, afin que ce géant de l’Ouest-africain sorte de la chienlit. Hélas, de ces multiples essais, aucun n’a été transformé et à l’heure où le Premier ministre Banny se perd, demeurent deux questions fondamentales : à qui la faute et comment trouver enfin la bonne alchimie pour le retour de la paix sûre et durable ?

Pendant trois ans, dès la signature des fameux accords de Linas Marcoussis en janvier 2003, rien n’a vraiment évolué. La raison nous semble-t-il, c’est la résistance farouche du camp présidentiel qui s’est évertué à nier l’évidence. Il refuse de voir que la guerre a introduit une toute autre donne, s’arcboutant sur la légalité républicaine et la légitimité présidentielle qui ont depuis foutu le camp. Autrement, il fallait être animé d’un optimisme débordant pour laisser ses prérogatives à Gbagbo et croire que ce rôle de juge et partie allait débloquer la crise. C’était trop espérer de Gbagbo et de son camp.

Maintenant que les observateurs, même les moins avisés ont compris que la Côte d’Ivoire sera indéfiniment dans l’impasse, si le FPI et son chef contrôlent les rouages de l’Etat, touchons du bois que la communauté internationale va oser la chirurgie indispensable pour guérir le mal. Au terme de la dérogation du 31 octobre 2006, qui a accordé une année de plus à Gbagbo, la solution logique sera de renvoyer tous les protagonistes dos-à-dos.

A présent, la solution commande de faire place nette et la communauté internationale en a les moyens, puisqu’elle a déjà opté pour un tel extrême ailleurs et avec un certain bonheur. Haïti est encore tout frais dans nos esprits. Un Premier ministre investit de tous les pouvoirs, exécutif et législatif, administratif et militaire avec à sa disposition un gouvernement de technocrates intègres et pas trop marqués politiquement serait la meilleure façon d’aller vite et bien vers des élections libres, ouvertes et équitables.

Mais il ne connaîtra le succès qu’avec le soutien de l’ONU, des partis politiques et de la société civile, qui pourront à trois, constituer une sorte de superviseur de ses actes, faits et prises de décisions. Avec un gouvernement de réconciliation nationale, traditionnel, truffé de politiciens se regardant en chiens de faïence, il faut craindre, une deuxième guerre de tranchées, ne faisant que reculer la sortie de crise.

Gageons que la réunion onusienne de la mi-septembre aura ce courage de dire à Gbagbo, qu’il a épuisé son temps de potentat et qu’il est arrivé le moment où les Ivoiriens veulent le signe d’espoir. Le signe par lequel, un pays qui a basculé dans la bestialité retrouve petit à petit et progressivement la civilité et partant la route du progrès.

Souleymane KONE

L’Hebdo

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Vos commentaires

  • Le 5 septembre 2006 à 21:40, par une lectrice En réponse à : > Crise ivoirienne : Banny sur les traces de Diarra

    je suis burkinabé vivant en europe et j’aimerai néanmoins donné mon opinion sur ce fabuleux trvail que vous abattez pour informer la population.bien quétant très optimiste à la cessation de la crise ivoirienne, je ne pense que le départ du président actuel puisse changer grand chose dans ce pays.ne le sous estimons guère car il est très fûté comme personnalité !
    il sais pertinemment ce qu’il est en train de faire à la population ivoirienne et ce qu’il attend d’elle.
    aujourd’hui ce monsieur s’est fait accepter par cette même population qui ne joue que le rôle de suivistes.et tant qu’il n y aura pas une vraie sensibilisation politique en côte d’ivoire et bien la crise n’est pas faite pour être terminée maintenant.pis encore, elle risquerait même de s’envenimer.ça, ne le souhaitons surtout pas !!!!!!!
    sallykabre@yahoo.fr

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