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Ministère de l’Agriculture : Les travailleurs réclament des indemnités spécifiques

Publié le jeudi 31 août 2006 à 07h38min

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Le ministre délégué à l’Agriculture s’est enquis des préoccupations des cultivateurs du Nord et du Sahel et a rencontré les agents du Sahel au cours de sa tournée dans lesdites régions les 22 et 23 août 2006.

Les producteurs du Nord et du Sahel n’ont pas manqué l’occasion de faire part de leurs préoccupations au ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré lors de sa tournée dans les 2 régions les 22 et 23 août 2006. Du Passoré au Soum en passant par le Zondoma, le Yatenga et le Loroum, les cultivateurs ont évoqué le manque d’équipements qui constitue un frein à leur travail.

« Grâce à la technique du Zaï, j’ai plus de rendement. Ainsi, j’arrive à nourrir ma famille (NDLR : 35 membres), mais avec plus de matériels, le rendement sera encore meilleur », explique Hatté Boukary Ouédraogo, un cultivateur de Bingo dans le département de Arbolé. Le président de l’Union régionale des semenciers du Nord, Harouna Ouédraogo fait le même constat. Selon lui, avec plus d’équipements, les cultivateurs amoindriront par la même occasion, les efforts physiques déployés lors des travaux champêtres. Aussi, il a souhaité que le ministère de l’Agriculture s’investisse davantage afin qu’ils puissent écouler rapidement leurs productions.

« Je reconnais que malgré les contraintes de la route et pour un problème de calendrier, il y a parfois un retard à ce niveau mais je crois qu’il y a toujours une solution à tout problème », pense-t-il.

A Pobé-Mengao on pense plutôt au revenu de la récolte. Les cultivateurs au cours de leur rencontre avec le ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré, ont souhaité que des mesures soient prises pour qu’ils puissent rapidement entrer en possession de leur dû une fois les récoltes écoulées. « Nous avons besoin de cet argent pour acheter les intrants pour préparer la nouvelle saison mais aussi pour d’autres besoins », a indiqué leur porte-parole. Par ailleurs, les cultivateurs souhaitent que la retenue d’eau de 30 000 m3 construite par l’Etat dans la ferme semencière de Pobé-Mengao soit portée à une capacité de 60 000 m3. « Cela nous permettra de mieux cultiver en période de contre-saison », souligne le porte-parole. Le ministre Bonoudaba délégué à l’Agriculture a promis au cours de la rencontre de faire réparer la pompe d’eau en panne qui porte un sérieux coup aux travaux des cultivateurs. Toutefois, il les a exhortés à unir leurs efforts afin de dégager des ressources propres à même de leur permettre de satisfaire certains besoins nécessaires au bon fonctionnement de leurs activités agricoles.

Tout au long de sa tournée, les cultivateurs fiers des résultats obtenus sur le terrain, ont à chaque fois demandé au ministre de faire davantage la promotion des techniques du Zaï et des demi-lunes auprès des autres cultivateurs qui ne les maîtrisent pas encore. Pour exprimer leur satisfaction, ils ont offert qui, un poulet, qui, un mouton au ministre. Le chef du Loroum quant à lui a offert un taureau de 6 ans au ministre délégué à l’Agriculture, Bonoudaba Dabiré pour saluer l’action du ministère de l’Agriculture à l’endroit des cultivateurs.

Les agents du Sahel réclament des indemnités spécifiques

La région du Sahel compte plus de 700 000 habitants dont la grande majorité s’adonne à l’agriculture ou à l’élevage. Selon le directeur régional de l’Agriculture du Sahel, Kader Kaboré, cette zone sylvo-agropastorale qui fait frontière avec le Mali et le Niger a d’énormes potentialités en matière d’agriculture qu’il faut exploiter. « Cette région compte plus de 2 700 bas-fonds », a-t-il cité en guise d’exemple.

Toutefois, les 105 agents du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques sont en nombre insuffisant pour couvrir la zone, selon M. Kaboré. C’est pourquoi il a souhaité que les provinces du Sahel (4 au total) soient prises en compte dans la répartition des agents dudit ministère.

« Il faut aussi plus de cadres de conception », a-t-il ajouté. Au nombre des problèmes, s’ajoute celui de la formation. Pour Kader Kaboré, les agents ont besoin de s’imprégner des nouvelles technologies afin d’être plus opérationnels sur le terrain. « Nous ne savons pas grand-chose de la pêche », a dit un agent au ministre délégué, Bonoudaba Dabiré. Les travailleurs réclament aussi des indemnités spécifiques liées à leurs conditions de travail.

Les agents de la base phytosanitaire PULCA ont, quant à eux, souhaité au moins une visite médicale annuelle, compte tenu de la nature de leur travail, afin de pouvoir faire leur bilan de santé. « Nous travaillons avec des produits toxiques que nous manipulons tous les jours et il faut des mesures de sécurité pour écarter d’éventuelles maladies », a indiqué leur porte-parole.

Le matériel n’est pas en reste. A en croire le directeur régional du Sahel, les véhicules de service sont en panne. Cette situation empêche la tenue normale des visites de terrain. « Les ordinateurs aussi ne fonctionnent plus et les bâtiments sont dans un état délabré », a-t-il ajouté.

Face à tous ces problèmes, le ministre délégué à l’Agriculture s’est voulu rassurant. Selon lui, d’ores et déjà, la délégation de crédit permettra de résoudre les problèmes de matériels. « Notre rencontre nous permet d’identifier les problèmes des agents de la région tout comme dans les autres régions afin de connaître les besoins des travailleurs qui abattent un travail énorme sur le terrain », a conclu le ministre.

Hamadou TOURE

Sidwaya

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