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Cherté de la vie : L’analyse et les solutions de l’ARDI

Publié le mercredi 30 août 2006 à 07h34min

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"Ici au Faso la vie est dure". Tout le monde se rappelle toujours de ce refrain du groupe de rap le Wemteng Clan. La cherté de la vie causée par l’augmentation du prix des hydrocarbures, de l’électricité, de l’eau, redonne encore plus d’actualité à ce refrain. Mais que faire ?

Le parti politique, Alliance pour la renaissance, la démocratie et l’intégration (ARDI) propose dans les lignes qui suivent des pistes de solution qui pourraient arrêter la spirale inflationniste.

Le Burkina Faso est un pays non pétrolier qui subit manifestement les réalités de la hausse du cours du baril, ce qui se répercute nécessairement sur les coûts des hydrocarbures. Cette donne réchauffe les nerfs des populations. Revenons un peu en arrière.

Depuis le 4 août 1983, le pays a été baptisé "Pays des hommes intègres". Cette attribution lui est toujours collée à la peau. Pendant la révolution, le coût de la vie et le train de vie de l’Etat étaient mesurés. La quasi-totalité des produits consommables était à la portée de l’espèce adamique. Les coûts de la nourriture, du logement, du carburant, de la scolarité étaient acceptables. Le coût de la scolarité a même permis de rehausser le taux de scolarisation. D’une façon générale, des sacrifices étaient consentis au niveau même des décideurs. Leur train de vie était si modeste que tout laissait croire qu’ils se souciaient de l’avenir et du devenir du pays.

Nouveaux comportements malsains

Depuis les années 90, les choses ont commencé à se dégrader, lentement et sûrement au Burkina Faso. Certains comportements malsains et indignes ont habité les esprits de certains dirigeants : l’appât du gain facile, les raccourcis, l’impunité, l’injustice, la gabégie, la corruption, le trafic d’influence, le culte de la personnalité, etc. N’est-ce pas d’ailleurs ce que résume la célébrissime déclaration du Dr Yé : "La morale organise aux pays des hommes intègres". En vérité, la déclaration vaut son pesant d’or.

De nos jours, les prix des hydrocarbures traduisent une série de lectures. La politique du coût de l’essence laisse beaucoup à désirer. Cette situation nous conduit dans (vers) la cherté de la vie. C’est pourquoi l’Alliance pour la renaissance, la démocratie et l’intégration (ARDI) dit non à la cherté de la vie. Notre parti, aspirant à la démocratie édifiante et à l’anticipation politique souhaite l’avènement d’une vie agréable, civilisée, humaine, mesurée et adaptée au pouvoir d’achat du sujet politique burkinabè. Mais qu’en est-il exactement ?

La cherté de la vie, qui est l’inflation des prix des produits consommables, est également une réalité socioéconomique qui va au-delà de la bourse du commun des mortels, plus précisément leur pouvoir d’achat. Plusieurs causes explicatives mettent en évidence cette réalité socio-économique.

Le pétrole, une denrée rare

L’or noir est une denrée rarissime. Sa présence a toujours favorisé des tensions et des conflits endogènes et exogènes. Les conflits de l’Irak et certaines guerres sur le continent africain en disent long. Sur le marché mondial, le cours du baril de pétrole a connu une augmentation ex-potentielle, d’où la crise pétrolière. Cette donne aura des répercussions dans de nombreux pays, et le nôtre ne sera point en reste. Aussi, paierons-nous les frais de cette crise pétrolière dans un pays où le pouvoir d’achat finira par vider certains Ouagalais de Ouagadougou. La hausse du carburant est inquiétante, l’inquiétude étant encore plus alarmante si l’on compare le prix à la pompe avec celui de certains pays.

Manque de considération des dominants à l’endroit des dominés

L’illustration des coûts des hydrocarbures intervenue le jeudi 4 mai 2006 est un cas pratique. Les décideurs politiques ne prennent pas le temps d’expliquer et de convaincre les populations sur le cours du baril de pétrole. Les augmentations se font de manière brutale contre toute attente. L’exemple de la rupture du dialogue social en est une illustration assez éloquente. Au moment où les représentants des organisations syndicales discutaient avec le gouvernement au sujet de leur plate-forme revendicative, les hydrocarbures venaient de connaître une hausse vertigineuse, l’expression la plus vraie du manque de considération des dominants à l’endroit des dominés. Celle-ci s’explique aisément.

Nous avons affaire à des dominants qui, parfois, ignorent le coût des hydrocarbures à la pompe. Ils fonctionnent avec des bons d’essence aux frais de l’Etat, et plus précisément du contribuable burkinabè. Ils mènent également une vie de pacha sans forme de procès aucune, au vu et au su des citoyens et citoyennes. Le pays leur appartient ; c’est leur bien. Quant à l’écrasante majorité du peuple, elle subit les dures réalités de la cherté de la vie. Les populations ont assez serré la ceinture qui est en train de lâcher, cédant la place aux désolations et aux lamentations.

La passivité des dirigés

Chaque peuple mérite ses dirigeants, dit-on. La passivité des dirigés favorise la cherté de la vie. Dans le cas du Burkina Faso, nous avons affaire, depuis quelques temps, à une masse amorphe, souvent incapable d’engagement et de détermination derrière ses leaders. Une masse populaire qui semble refuser de lutter pour l’amélioration des conditions de vie. Aucune logique ne prévaut pour elle, sauf celle de l’argent.

Cette attitude malheureusement, aura droit de cité pour longtemps, tant que les citoyens et citoyennes continueront de tirer le diable par la queue ou seront hantés par une sorte de fatalité suicidaire. Sa conséquence directe est l’affaiblissement des syndicats qui seront obligés d’être plus timides, ce qui sera une réelle menace pour toutes les luttes.

Or, toute lutte a un enjeu politique. Et en politique, le rapport de force est déterminant. Lorsque les décideurs se rendent compte que l’enjeu ne vaut pas la chandelle, le pouvoir s’en moque éperdument. En somme, la passivité des dirigés est source de déconfiture absolue. Ce comportement conduit résolument les masses populaires à l’abattoir. Alors, ouvrons l’œil, surtout le bon. Seule la lutte paie et libère en tout temps et en tout lieu. Arrêtons de dormir sur nos consciences en espérant un changement sérieux, un bonheur radieux.

Conséquences de la cherté de la vie

Les conséquences de la cherté de la vie sont nombreuses et variées. Parmi celles-ci, il y a l’insécurité. En effet, l’insécurité est une réalité au Burkina Faso. La cherté de la vie la favorise. Lorsque les populations, notamment les jeunes, subissent les dures réalités de la vie, elles sont obligées de se défendre parfois illicitement : il en résulte, entre autres, le grand banditisme sous toutes ses formes. L’Alliance pour la renaissance, la démocratie et l’intégration, le parti de l’eau, des visionnaires, s’est déjà prononcé sur la thématique en dégageant des pistes de solutionnement. En substance, nous rappellerons seulement que l’insécurité trouve son origine dans la cherté de la vie et cortège de chômage juvénile, de sous-emploi, nids de la pauvreté.

La pauvreté est la pire des violences, disait Gandhi. Elle ridiculise et humilie les honnêtes personnes. Aujourd’hui, beaucoup de foyers triment sérieusement. Ils ne parviennent pas à résoudre les contradictions primaires. Cette misère est impitoyable, surtout dans les familles : divorce, humiliation, désolation, démission des parents, mendicité... Plusieurs foyers ne sont plus en mesure de s’assumer, tellement la cherté de la vie est impitoyable. Elle a déjà fait beaucoup de victimes, clochardisant les couches sociales vulnérables et suscitant des remous sociaux au niveau de nos honnêtes fonctionnaires.

Les remous sociaux constituent une mauvaise alerte pour tout pays aspirant au progrès. Ils paralysent l’économie du pays et nuisent à sa politique. Alors un dialogue social, sincère et sérieux s’impose. Nous disons que la balle est dans le camp du pouvoir dont la volonté politique et la foi sont des recettes pour alléger la cherté de la vie. Déjà, en voici quelques pistes :

- créer un cadre de concertation entre les différentes couches sociales en vue d’éradiquer et/ou de réduire la cherté de la vie ;

- mener une lutte franche et durable afin d’obtenir des victoires définitives et utiles ;

- renouer un véritable dialogue social pour le bonheur de toutes et de tous ;

- amener le pouvoir à prendre ses responsabilités politiques afin d’éviter la chienlit dans la république ;

- repenser la politique des hydrocarbures en tenant compte du pouvoir d’achat des travailleurs et impliquer la société civile dans les réponses à apporter.

La cherté de la vie est une réalité au Burkina Faso. Elle a des conséquences néfastes sur tous les citoyens. ARDI pense que les autorités politiques du Burkina ont tout intérêt à prendre le mal au sérieux. La politique de l’autruche est à bannir car le pays va vraiment mal. Une fois de plus, notre parti dit non à la hausse anarchique du prix des hydrocarbures.

Pour la renaissance, la démocratie et l’intégration africaine,
Le Comité de réflexion

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 août 2006 à 14:40 En réponse à : > Cherté de la vie : L’analyse et les solutions de l’ARDI

    En lisant l’article je pensais y trouver des solutions quand à la cherté de la vie au BF. Or tout ce que l’ARDI propose sont de beaux discours èpris de bonnes intentions sans aucune solution concrète. "Cadre de concertation pour trouver des solutions" cela veut dire que l’ARDI n’a pu en trouver aucune. Merci de le proposer, mais pourquoi ne pas déjà le faire à l’échelle de votre parti et ainsi lancer le processus ? "mener une lutte franche et durable afin d’obtenir des victoires définitives et utiles" le problème est bien de proposer des solutions afin d’engager la lutte, ça ne sert à rien de critiquer si on ne propose pas d’alternatives... Je suis vraiment déçu par ce discours moralisant et dénué de toute proposition concrète, pourquoi parler de solution de l’ARDI dans le titre ? Dommage car il s’agit bien d’un problème crucial auquel il faut s’atteler.

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