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SIAO 2006 : sous le signe de l’éthique

Publié le mardi 29 août 2006 à 07h34min

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Tous les deux ans, la capitale burkinabè accueille le Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Cette année, le « commerce équitable » s’invite à la fête.

« Fair trade, no aid » c’est à dire, « un commerce juste, pas d’assistanat ». Avec un tel slogan, le commerce équitable, lancé au début des années soixante, s’est aujourd’hui installé dans les débats sur les relations économiques et commerciales entre les pays du Nord et ceux du Sud.

Le principe du commerce équitable repose sur l’article 23 de la déclaration universelle des droits de l’homme : « Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine ». Il s’agit en fait d’établir des échanges satisfaisants pour tous en assurant notamment une juste rémunération du travail des producteurs issus de pays pauvres.

C’est sous ce thème que se tiendra du 27 octobre au 5 novembre 2006, la dixième édition du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Selon le directeur général du SIAO, Jean-Claude Bouda, le choix de ce thème « artisanat africain et commerce équitable » est loin d’être un effet de mode, mais « répond parfaitement aux préoccupations actuelles des producteurs africains. Il s’agit pour l’artisanat africain, ajoute t-il, de saisir les opportunités qu’offre cette nouvelle démarche qui consiste à introduire davantage d’éthique et d’équité dans les échanges commerciaux ».

D’autant qu’à l’origine, le commerce équitable concernait surtout les produits de l’artisanat (vêtements, objets d’art, jouets, ballons de football, meubles), avant de s’étendre sur les produits agricoles et alimentaires (chocolat, café, cacao, thé). Depuis avril 2005, une filière « coton équitable » a été ouverte par Max Havelaar France, une association créée en 1988 et qui délivre un label sur les produits garantissant les principes du commerce équitable.

Cadre de promotion de l’artisanat africain, le SIAO est devenu au fil des éditions la plus grande manifestation commerciale et culturelle du continent africain qui permet la rencontre entre l’offre et la demande de produits artisanaux. Sur 9 000 m2, cette biennale met en contact durant 10 jours, des artisans et acheteurs professionnels qui trouvent dans cette occasion des opportunités de vente et d’affaires.

Au plan commercial, le succès du SIAO ne se dément pas car on constate une augmentation progressive du volume des exportations et des ventes directes. A la fin de la précédente édition en 2004, près de 9 00 millions de F CFA de commandes ont été enregistrées et les ventes directes sur les stands ont atteint 700 millions de F CFA contre respectivement 700 et 500 millions en 2002.

Ce sont les exposants sénégalais et maliens qui tirent le plus leur épingle du jeu, les premiers ayant vendu pour environ de 200 millions et les seconds 150 millions de F CFA. Quant aux retombées économiques, elles sont estimées par la direction du SIAO à 1,2 milliards de F CFA.

Toutefois, insiste Jean-Claude Bouda, par ailleurs élu maire de Manga en avril dernier, une ville de 15 000 habitants située dans le sud-est du Burkina : « en participant au salon, chaque exposant ne doit pas viser les ventes directes, mais avoir principal objectif de pouvoir rencontrer et convaincre de bons acheteurs successibles de passer des commandes ».

Avec le Brésil comme invité d’honneur, le SIAO 2006, qui attend 2 500 artisans et 400 acheteurs professionnels, a prévu une plus grande diversification de l’offre en produits artisanaux, un pavillon de la créativité rénové où les participants débattront des tendances actuelles de l’artisanat africain, un pavillon du Design réalisé par des Designeurs africains burkinabè, et un espace Arts et Métiers réservé à l’artisanat utilitaire.

En plus des traditionnelles expositions- ventes, un Hall sera mis à la disposition des exportateurs, des stylistes, des créateurs de mode, aux professionnels de l’artisanat alimentaire et de la pharmacopée. Afin de faciliter les déplacements, des navettes assureront la liaison entre le site du SIAO et les hôtels pour la presse et les acheteurs qui auront à leur disposition un Business Center équipé de téléphone, fax et Internet.

Un service de banque pour les changes et autres opérations financières, des consignes de bagages et une assistance logistique sont également prévus, ce qui devrait faciliter le stockage, l’emballage et la réexportation des produits.

Plus d’une quinzaine de secteurs d’activités sont attendus à cette édition qui coïncide avec le 18e anniversaire de l’institution : la sculpture de bois, la vannerie, le textile et la confection, les instruments de musique, les objets de décoration, la poterie ou encore la peinture et l’armurerie, entre autres.

Joachim Vokouma
Lefaso.net

P.-S.

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