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Contre la flambée du prix du pétrole : Réduire le train de vie de l’Etat

Publié le lundi 28 août 2006 à 08h25min

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Les Burkinabè ont appris, le 24 août dernier, coup sur coup, que la Société des transports de la commune de Ouagadougou (SOTRACO) suspendait ses activités avant de revenir rapidement sur la mesure et que la Société nationale d’électricité (SONABEL) révisera, à la hausse, à partir du mois de septembre, ses tarifs.

Le même jour, ils ont été informés de la décision des centrales syndicales de reprendre les négociations avec le gouvernement après une rupture de quatre mois pour « protester contre l’augmentation des prix des hydrocarbures ».

L’électricité et les transports sont des domaines si importants pour ne pas dire stratégiques que toute information ou mesure qui les concerne mérite attention et réflexion. Il faut, dès lors, comprendre la réaction de nombre de Burkinabè quand ils crient à la « vie chère », et leur grogne contre l’Etat.

Avant de claquer la porte des négociations avec le gouvernement, en mai dernier, les centrales syndicales et les syndicats ont organisé, pendant près de deux mois, des marche-meetings, des grèves pour s’élever entre autres contre l’augmentation des prix des hydrocarbures et partant la vie chère. Ils étaient parvenus au départ, à mobiliser les travailleurs contre ces augmentations qui ne cessaient de monter de manière régulière au point de réduire sévèrement le pouvoir d’achat des citoyens.

Aujourd’hui, nous sommes à un point de constat tel qu’il faut plutôt souhaiter que le prix des hydrocarbures baisse vite sur le marché international. Car, tant que le prix montera sur le marché international, le consommateur paiera ce prix-là. Nous sommes en face des turbulences du marché international des hydrocarbures.

Dans un entretien à Sidwaya, le 4 août dernier (n°5667), le directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SONABHY), M. Jean Hubert Yaméogo a affirmé qu’aucune perspective de baisse des produits pétroliers ne pointe à l’horizon et que la hausse du prix des hydrocarbures est un phénomène général auquel sont confrontés tous les pays.

Dans un tel contexte, que peuvent négocier ou entreprendre les pays non producteurs de pétrole ? Se regrouper pour agir sur le cours d’une matière qu’ils ne produisent pas avec la probabilité de rencontrer l’opposition ou le refus des producteurs ? Compter sur la générosité des pays producteurs pour lesquels l’envolée du prix des hydrocarbures est une « aubaine » ? Certainement pas.

Il faut agir sur le long terme en expérimentant d’autres sources d’énergie. Pour un pays enclavé comme le Burkina Faso qui a l’électricité la plus chère au monde, où les hydrocarbures viennent de l’extérieur, il est urgent de créer des centres de recherche d’énergie. Au rythme où vont les choses, il faut craindre l’asphyxie tout court. Nous nous rendons compte à l’évidence que les barrages hydroélectriques de la Kompienga et de Bagré ne sont pas, à eux seuls, en mesure de satisfaire les besoins en électricité, encore moins d’envisager l’accroissement du taux d’électrification du pays.

Quand les centrales syndicales et les syndicats rencontreront le gouvernement, il va sans dire que les questions de la hausse vertigineuse du prix des hydrocarbures et le pouvoir d’achat des travailleurs qui ne cesse de diminuer seront de nouveau sur le tapis. Quelles augmentations de salaires le pouvoir peut-il envisager dans une situation marquée par le renchérissement du prix du pétrole ?

La marge de manœuvre du gouvernement en ces temps-ci, est certainement fort étroite. Cependant, il lui faut faire des choix pour éviter au pays des remous et pour sauvegarder la paix sociale. Comme l’interdition des sorties abusives des véhicules de service public. Dans tous les cas, l’Etat comme d’ailleurs le citoyen burkinabè doit reduire de manière drastique son train de vie. Il faut dans ce contexte économique difficile, ce nécessaire consensus entre les syndicats et le gouvernement pour sauver l’essentiel.

Par Béssia BABOUE

Sidwaya

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